Depuis lundi 2 avril 2007, l'activité sismique enregistrée par l'observatoire du volcan ne cesse d'augmenter. Ce mercredi 4 avril, un effondrement du Dolomieu est de plus en plus envisagé : jamais les volcanologues n'ont enregistré de séismes aussi violents et nombreux.
C'est une situation sans précédent : jamais, depuis sa création en 1979, les volcanologues de l'observatoire du volcan n'ont vu une évolution de l'activité du Piton de la Fournaise aussi violente. Depuis ce mercredi 4 avril au matin, les scientifiques comptent entre 5 et 6 séismes par minute, dont certains avec des magnitudes entre 2 et 3. Deux évènements supérieurs à 3 ont même été enregistrés dans la nuit de mardi à mercredi. Par ailleurs, le trémor continue d'augmenter, entraînant une augmentation de l'activité effusive. Par contre, pour le moment, aucun indice ne laisse présager une éruption hors enclos et se sont toujours trois coulées qui descendent les pentes du volcan."Ce serait plus important qu'en 1986 et 2002"
En général, la sismicité disparaît lorsque le magma est libéré mais là, elle s'accroît sous le sommet tandis que le trémor augmente aussi. Il a même doublé depuis mardi. Ce qui tendrait à dire que la chambre magmatique se vide. Depuis ce mercredi matin, les sismologues s'attendent donc à un effondrement du Dolomieu. "Pour nous, cette forte sismicité est liée au fait que le Dolomieu est en train de s'effondrer", explique Valérie Ferrazzini, volcanologue. Elle ajoute également, "on pense que ce serait plus important qu'en 1986 et 2002".
En effet, en 1986 et 2002, de telles craintes avaient été évoquées, mais les séismes étaient moins violents. En 1986 quand même, un gouffre d'une centaine de mètres de profondeur et de deux cents mètres de diamètre s'était formé dans le fond du Dolomieu suite à une explosion avec projection de blocs. Le village avait même été évacué. Aujourd'hui, difficile de dire ce qui pourrait se passer ni quand cela pourrait arriver.
Une station sismique est installée à Saint-Philippe afin de surveiller cette zone et pour l'instant aucun risque n'a été noté.
Un sentier ONF
En attendant, l'enclos est toujours interdit d'accès et la circulation reste coupée sur la RN2. La circulation entre Saint-Benoît (Est) et Saint-Pierre (Sud) est déviée par la RN3 (route des plaines). À proximité du phénomène, la circulation est interdite du PR 77+900 (Sainte-Rose) et le PR 84+700 (Saint-Philippe).
Un sentier a été ouvert par l'ONF dans la forêt du Tremblet, côté Saint-Philippe afin de satisfaire à la curiosité des badauds. Il reste ouvert aux randonneurs confirmés et équipés car il faut marcher plus d'une heure pour atteindre le belvédère. De plus, étant donné l'imprévisibilité et la vigueur du phénomène, une fermeture des sentiers et points de vue n'est pas exclue. En cas de nécessité, les services de l'Etat pourraient décider d'évacuer les habitations du Tremblet.
Par ailleurs, comme à chaque éruption, les cheveux de pelé s'envolent à plusieurs kilomètres à la ronde et un nuage de soufre s'est propagé jusqu'à Saint-Jospeh indisposant des élèves de plusieurs lycées et collèges.
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