Elections régionales

Campagne électorale : ce que l'on peut faire ou pas

  • Publié le 29 novembre 2015 à 05:00
 dépôt des listes élection régional

La campagne électorale officielle a débuté en vu du premier tour des élections régionales de dimanche 6 décembre. Et ça se voit : affiches, tee-shirts, camions-sono, meetings... Imaz Press récapitule ce que l'on peut faire et ce qui est interdit en période de campange.

Le top départ a été lancé lundi 23 novembre. La campagne électorale officielle s’interrompra le 5 décembre à minuit, la veille du scrutin, et se poursuivra du 7 au 12 décembre pour le second tour. Immédiatement, les passants ont vu fleurir les sourires des candidats sur papier glacé à tous les coins de rue. Même si les listes sont en réalité en campagne pendant plusieurs semaines, c’est pendant ces quelques jours avant le vote que les moyens de propagande sont le plus strictement encadrés par le Code électoral, à la fois pour les politiques, pour les médias et pour les militants.

Pour les candidats

Depuis quelques jours, on entend les camions sono passer sous nos fenêtres, des voix criardes chantant les louanges de leur candidat. C’est parfois malheureux mais autorisé pendant ce laps de temps pendant lequel dure la campagne officielle et il faudra se résoudre à fermer les fenêtres.

Tee-shirt, tracts, meetings, affiches… L’équipe du candidat dépense des sommes folles pour être visible, toutefois le règlement qui concerne le financement de la campagne est stricte. Chaque liste ne peut pas dépasser le plafond des dépenses, fixé en 2015 à 290 858 euros pour La Réunion, qui compte 833 944 habitants (contre 279 388 en 2010). Les candidats seront au maximum remboursés à hauteur de 138 063 euros (contre 139 694 euros en 2010). A noter que le candidat n’est pas remboursé lorsqu’il recueille moins de 5% des votes au premier tour.

Pour apporter les preuves nécessaires, le candidat et son équipe doivent tenir un compte de campagne préparé par un mandataire spécialement nommé à cet effet. Toutes les dépenses et les recettes engagées en vue de l’élection doivent y être consignées. A la fin des élections, il fait l’objet d’un contrôle par la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP).

Alors que chaque candidat essaie de titiller ses adversaires, tout n’est plus permis dans les jours précédents le scrutin. Ainsi, depuis la loi de 2011, un candidat n’a pas le droit “de porter à la connaissance du public un élément nouveau de polémique électorale” alors que celui-ci n’a plus la possibilité d’y répondre avant le vote, comme l’explique le site vie-publique.fr. Les calomnies, les fausses nouvelles sont également punies par le code électoral.

Moyen pour le candidat d’engager un élan positif pour le reste de la campagne, de peaufiner son charisme ou de réaliser une démonstration de force, le meeting est l’image même de la campagne électorale. Les candidats sont autorisés à tenir toutes réunions publiques sans demandes d’autorisation préalable jusqu’à la veille du scrutin, y compris les visites de marchés. Pourtant, les meetings paraissent parfois un peu désuets. “Va-t-on encore aux meetings ? On les regarde à la télévision”, affirmait Jacques Gerstlé, cité par Paula Cossart, Maîtresse de conférences en sociologie à l’Université Lille 3, qui signe un article dans Médiapart.

Pour les médias

La presse écrite et les sites d’informations ne sont pas soumis aux mêmes règles que la télévision ou la radio. Celles-ci sont déterminées par le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) afin de s’assurer que chaque candidat reçoit un traitement juste, dans le but de “garantir le pluralisme”.

Dans la presse écrite, on essaie d’être vigilants à interroger toutes les formations, mais à la radio et à la télévision tout est calculé à la seconde près ", confie Christophe Jakubyszyn, chef du service politique de TF1 et LCI, interrogé par Le Monde.

Ainsi, les quatre semaines précédant le premier tour, le CSA effectue une surveillance du traitement médiatique. Pour ces élections régionales, il veille à ce que les candidats bénéficient d’une “équité” de traitement - et non pas d’une “égalité” de traitement exigée uniquement pour les élections présidentielles. En d’autres termes, pour éviter les casse-tête, les télévisions et radios ne sont pas contraintes d’attribuer un temps de parole identique pour tous mais doivent prendre en compte “leur représentativité” dans la population ainsi que “leur implication effective dans la campagne”, comme le signifie le CSA.

Notons l’effort de l'organisme, annoncé en septembre dernier, pour “moderniser” ses règles sur le temps de parole afin d’éviter les couacs constatés lors de précédentes élections.

La diffusion de sondages par exemple, qui n’est pas autorisée à la radio ou à la télévision à partir du vendredi soir, alors qu’ils continuent d’être diffusés par les médias étrangers, semble un peu dépassée. Le CSA a donc proposé de décaler cette mesure au samedi matin, laissant la possibilité aux journalistes de commenter ces sondages toute la journée, afin d’éviter le “silence préélectorale” et limiter l’abstention, comme l’explique Sylvie Pierre-Brossolette, dans le Figaro.

Pour les militants

Alors que les affiches électorales débordent parfois sur le mobilier urbain, il faut savoir qu’elles ne sont autorisées que sur les panneaux disposés par les mairies à cet effet. En revanche, avant même l’ouverture de la campagne, les militants sont autorisés depuis 2011 à apposer des affiches sur les panneaux d’affichage d’expression libre. Si ces affiches sont souvent colorées, c’est parce que le papier blanc uni n’est pas toléré, tout comme un fond bleu blanc et rouge.

La distribution de tracts est interdite dès la veille du scrutin à 0 heure. En revanche, elle est désormais autorisée pendant la période électorale depuis la loi du 14 avril 2011.

Le jour du vote, il y a toujours des individus pour se rendre chez les personnes âgées et proposer de les accompagner jusqu'aux portes de l’isoloir, évidemment par pure bonté d'âme...  Fort heureusement, cette pratique douteuse tend à disparaître

www.ipreunion.com

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