La RĂ©union traverse depuis sept ans une "crise requin" marquĂ©e par 21 attaques de squales dont neuf mortelles. Entre les hommages et les bras de fer, le programme rĂ©unionnais de pĂȘche prĂ©ventive du Centre de Ressource et d'Appui (CRA) sur le risque requin se poursuit : requin tigre prĂ©levĂ© par-ci, requin bouledogue pĂȘchĂ© par-lĂ ... Les captures se succĂšdent mais pour quels rĂ©sultats ? Depuis le 26 juillet 2013, il est interdit de se baigner dans l'ocĂ©an... Ă l'exception du lagon et des zone protĂ©gĂ©es par des filets... et rien n'annonce une amĂ©lioration.
Depuis le dĂ©but des actions de pĂȘche prĂ©ventive du CRA fin mars 2018, 40 requins tigres et 12 bouledogues ont Ă©tĂ© prĂ©levĂ©s. Ils sâajoutent aux centaines de squales â aucun chiffre prĂ©cis nâest donnĂ© par les autoritĂ©s - pĂȘchĂ©s dans les programmes prĂ©cĂ©dents... Quâest-ce qui a changĂ© ?
Pour les RĂ©unionnais, pas grand chose finalement, lâocĂ©an demeure toujours interdit depuis un arrĂȘtĂ© prefectoral du 26 juillet 2013.
Interdit de se baigner. Interdit de nager. Interdit de surfer. Interdit deâŠ
Alors faut-il pĂȘcher plus ?
"Notre rĂŽle est dâintercepter les requins qui sâapprocheraient trop prĂšs des zones dâactivitĂ©s nautiques : nous nâavons pas dâobjectif quantitatif sur les pĂȘches de requin. Ce sont des pĂȘches de prĂ©ventions. Pas de rĂ©gulation ciblĂ©e," rĂ©pond le directeur du CRA Olivier Bielen.
Jean-François Nativel dâOcĂ©an PrĂ©vention Requin (OPR) estime que la question est mal posĂ©e. Selon lui, il faudrait plutĂŽt se demander : "Ă combien de morts nous serions aujourdâhui si nous nâavions pas enlevĂ© ces 350 prĂ©dateurs de 300 kg ? Sachant que des gens ne respectent pas l'interdiction de se baignerâŠ"
"La derniĂšre attaque remonte Ă avril 2017⊠donc nous sommes Ă plus de 18 mois sans attaque," assĂšne Eric Chateauminois, directeur adjoint du CRA. Prudent, il ajoute : "Le programme de pĂȘche diminue le risque. Il nâest quâun outil parmi tant dâautres : vigie requin, filet de baignadeâŠ"
Bien, bien mais nous ne savons toujours pas pourquoi l'OcĂ©an nous reste interditâŠ
En revanche, nous savons que le CRA travaille et remplit bien ses missions. MĂȘme si depuis quelques temps il ne communique plus vraiment sur les rĂ©seaux sociaux, nous avons sur son site une jolie carte de gĂ©olocalisation "qui participe Ă la prĂ©vention des usagers de la mer. Câest aussi un effort de transparence," explique Olivier Bielen. Le CRA capture, prĂ©lĂšve, relĂąche, marque les poissons, gros ou petits... oui, et aprĂšs ?
Nous savons Ă©galement quâAnnick Girardin, ministre des Outre-mer a clamĂ© lors de sa visite sur lâĂźle en octobre 2017 : "On doit permettre aux RĂ©unionnais d'avoir accĂšs Ă l'ocĂ©an". Certes...
Quelques mois plus tard, le 16 fĂ©vrier 2018 la ministre dĂ©clarait le doublement des financements du plan dâactions sur le risque requins. Le budget est passĂ© Ă 2 millions dâeuros⊠AmĂ©lioration de la sĂ©curitĂ© des zones surveillĂ©es existantes pour la baignade, pĂȘche de prĂ©vention, dĂ©ploiement du dispositif " vigie requins ", renforcement des moyens humains et financiers du CRA... Oui, et donc ?
Et la fin de lâinterdiction de baigner ? Plein de donne volontĂ©, nous appelons la PrĂ©fecture⊠Ils sont trĂšs gentils mais au mot "requin", ils nous disent d'envoyer un mail quâils transmettront aux autoritĂ©s compĂ©tentes, c'est-Ă -dire le CRA... Lequel nous a rĂ©pondu : "câest la PrĂ©fecture qui donne le La, nous nâavons pas de visibilitĂ© par rapport Ă cela." Câest le requin qui se mord la queue.
Et nous, sans doute un peu bĂȘtes, nous ne savons toujours rien.
Rien de rien.
Nous tournons dans notre bocal comme un poisson rouge... en face de l'océan interdit...
nt/www.ipreunion.com



Il faut modifier la rĂ©serve marine et faciliter le travail des pĂȘcheurs de cap requin et supprimer l'arrĂȘtĂ© ciguatera
Ah enfin !!! la presse commence à comprendre que cette crise requin est un véritable mascarade