Ils dénoncent un manque d'information, une absence de visibilité

Crise Requin: des riverains de Boucan Canot montent un collectif

  • PubliĂ© le 28 janvier 2019 Ă  12:52
  • ActualisĂ© le 28 janvier 2019 Ă  13:01
plage de boucan

Motivés et révoltés, des riverains de Boucan Canot ont décidé de s'unir pour former un collectif. S'il n'a toujours pas de nom, ses objectifs eux, sont bien définis. Ses membres dénoncent un manque d'information, et l'absence de visibilité sur la crise requin qui dure depuis presque huit ans...

"Des filets, petits et dĂ©risoires n’ont quasiment pas fonctionnĂ©s de toutes les vacances. Il y a peut-ĂȘtre eu trois jours d’ouverture, grand maximum
 Prenez aujourd’hui par exemple, c’est fermĂ©," s’agace Jean-François Nativel, prĂ©sident de l’association OcĂ©an PrĂ©vention Requin (OPR), venu donner un coup de main dans la crĂ©ation de ce collectif.

Sur la plage de Boucan Canot, considĂ©rĂ©e comme l’une des plus belles de l’üle, des gens continuent d’arriver, palmes en main, et repartent : le drapeau rouge est levĂ©, pas de filets et pas de piscine. "Il y a un mauvais systĂšme d’alimentation de ce bassin, il est complĂ©tement fermé : l’entrĂ©e est dangereuse en cas de houle et s’il n’y a pas de vague, l’eau n’est pas renouvelĂ©e et donc de mauvaise qualité  L’eau est sale, verte !" explique Charlotte Guerin, une des membres du collectif. Pour le filet, dans le meilleur des cas, il est installĂ© Ă  11 heures et dĂ©montĂ© Ă  15 heures
 Quatre heures de baignade seulement "alors que nous explosons les records de chaleur," rappelle Jean-François Nativel.

Huit ans de crise requin en février, six ans de baignade interdite

"On continue de demander aux autoritĂ©s, aux collectivitĂ©s l’impossible: c’est Ă  dire de sĂ©curiser de la viande dans un parc Ă  requins !" dĂ©plore Jean-François Nativel qui ne mĂąche pas ses mots. En fĂ©vrier, cela fera huit ans que l’üle traverse une "crise requin" marquĂ©e par 21 attaques de squales dont neuf mortelles. Pour les RĂ©unionnais, elle se rĂ©sume par une interdiction par arrĂȘtĂ© prĂ©fectoral de se mettre Ă  l’ocĂ©an. Interdit de se baigner, de nager, de surfer
 Depuis le 26 juillet 2013. "L’arrĂȘtĂ© va ĂȘtre reconduit pour la neuviĂšme fois le 6 fĂ©vrier 2019
 Nous sommes dans une logique de gestion et non de rĂ©solution," dĂ©plore le prĂ©sident d’OPR.

Lire aussi => Crise requin : des moyens, des actions mais l'océan est toujours interdit

Et dans tout ça
 "Nous n’avons pas d’information. OĂč en sont les filets provisoires ? Les bilans ? Les rĂ©sultats ? Que vont-ils faire pour la piscine ? On patiente, on ne sait pas ce qu’ils ont prĂ©vu. Nous avons l’impression qu’il n’y aura jamais de solution dĂ©finitive. J’habite Ă  Boucan, tous les matins je vais voir la mer, tous les matins je rentre chez moi et je prend une douche froide ! Nous sommes Ă  bout," s’exaspĂšre Charlotte qui ne s’est baignĂ©e que trois fois pendant les vacances.

"Nous demandons tout simplement une meilleure gestion de la transparence, de la communication pour les usagers de la mer, ĂȘtre informĂ©s" rĂ©sume en une phrase Charlotte Guerin. "Notre plage est en train de mourir," alerte-t-elle.

Détresse des restaurateurs

Il fait trĂšs chaud dans l’ouest pour ce dernier week-end de vacances et pourtant, il n’y a qu’une dizaine de personnes sur les terrasses de Boucan Canot. "Les midis c'est vide, les soirs on s’en sort mieux, dĂ©plore un salariĂ© d’un restaurant de plage. Nous avons une baisse du chiffre d’affaires et nous ne crĂ©ons pas d’emploi, pourtant nous en avions 4 ou 5 de prĂ©vus en CDI." Pour lui, la mairie a fait des efforts mais de "meilleures solutions" doivent ĂȘtre proposĂ©es par l’Etat.

Ce salariĂ© dĂ©nonce Ă©galement un manque d’information et de communication. S’il ne fait pas partie du collectif il le soutien nĂ©anmoins. "Chaque initiative est saluĂ©e. Le tourisme doit se dĂ©veloppĂ©, ajoute-t-il. Nous voyons tous les jours des touristes arriver et repartir aussitĂŽt car la baignade n’est pas autorisĂ©e."

nt/www.ipreunion.com

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4 Commentaires
Joelpirer
Joelpirer
5 ans

Triste, pendant la guerre 39/45 les allemands posaient des filets en acier pour protéger leur flotte, 80 ans plus tard la FRANCE n'est pas capable de mettre des filets anti requins, triste, volonté de ne rien faire, incapables, à vous de choisir, Boucan la plus belle plage de la Réunion, je pense que le tourisme n'est pas une priorité pour certains

Gerer les causes plutot que les conséquences
Gerer les causes plutot que les conséquences
6 ans

Et si on s'interressait enfin, aux causes de cette venue des requins. Requins qui aiment les eaux troubles et turpides ? Les massacrer ne changera rien, le probleme vient des terres, de la surpopulation, du mauvais traitement des eaux, de l'agriculuture qui emploie des tonnes de produits chimiques, qui finissent sur notre littoral, les concéquences du basculement des eaux qui desalénise l'eau du littoral ouest ...a ca on ajoute des prises de risques inconsidérées.. Cette problematique multifactorielle, ne peut se resoudre en masscrant des requins.. et il serait largement temps que les politiques se pencent sur le probleme.

Rien à Foutre
Rien à Foutre
6 ans

Les requins ont été installés volontairement sur la seule zone balnéaire de l?ßle par les bobos-gauchos caviar pseudos écologistes, nous interdisant l'accÚs aux activités nautiques dans l'océan. Les requins se sont sédentarisés sur cette cote, ils sont là à vie! Donc plus d'activités de loisirs liées à la mer pour les sans grades que nous sommes dans ce marécage politico-médiatique fonctionnarisé et assisté durablement par ce systÚme des sur-rémunérations, sur-retraites bien grasses et autres méga-indemnités des élus! Le véritable combat est d'exercer un devoir de poursuite de ces nuisibles de notre civilisation et les faire condamner, eux, leur famille et sur leurs biens personnels en mémoire à toutes les victimes et dégùts que ces individus ont provoqué!

Petienne
Petienne
6 ans

Interdir n'est pas une fin en soi.Agir c'est continuer d'avancerMourir c'est ne jamais oublierConstruire c'est vivre ensemble vers un avenir commun.C'est quelques mots pour nous dire qu'il ne faut jamais baisser les bras et l'avenir de nos enfants repose sur un travail collectif mais dans un collectif de travail. Des pistes de solutions de dessinent il s'agit juste de les faire exister sans tabous et tous debouts. l'Union avec d'autres associations et politiques locaux est une des voies a re connaĂźtre pour nous tous. Ne lĂąchons rien sauf le bien !A bon entendeur.