Un premier atelier sur le risque requin s'est tenu vendredi 23 septembre 2011 Ă la DEAL (direction de l'environnement, de l'amĂ©nagement et du logement) en prĂ©sence de scientifiques et d'acteurs du milieu de la mer. Le lancement prochain de deux Ă©tudes sur les squales et sur l'impact socio-Ă©conomique du risque requin a Ă©tĂ© dĂ©cidĂ©. Mais pour le moment ni les organismes de recherche qui les rĂ©aliseront ni leur budget prĂ©cis ne sont arrĂȘtĂ©s.
AprĂšs l'accident qui a coĂ»tĂ© la vie Ă Mathieu Schiller lundi 19 septembre, le premier atelier requin Ă©tait trĂšs attendu. Des acteurs du milieu marin et des reprĂ©sentants des pouvoirs publics se sont rĂ©unis vendredi 23 septembre Ă la DEAL (direction de l'environnement, de l'amĂ©nagement et du logement) pour lancer des Ă©tudes scientifiques destinĂ©es Ă pallier le manque de connaissances sur le risque requin Ă la RĂ©union.La mise en oeuvre rapide de deux Ă©tudes a Ă©tĂ© dĂ©cidĂ©e. La premiĂšre, menĂ©e sur une pĂ©riode de 18 mois, doit mettre en place le marquage et le suivi des requins cĂŽtiers. Le but est de les compter et de connaĂźtre les diffĂ©rentes espĂšces prĂ©sentes aux diffĂ©rentes saisons. Des rĂ©sultats intermĂ©diaires seront rendus publics avant la publication des rĂ©sultats finaux qui pourraient ĂȘtre connus d'ici plusieurs annĂ©es. Cette Ă©tude portera aussi sur les facteurs aggravants du risque requin. " On entend un peu tout, nous voulons vĂ©rifier les diffĂ©rentes hypothĂšses ", a indiquĂ© Bertrand Galtier, directeur de la DEAL, peu aprĂšs la tenue de l'atelier.
Depuis le début de l'année quatre attaques ont été resencées, dont deux mortelles et face au manque cruel de connaissances sur le sujet, les hypothÚses sont allées bon train : mise en cause de la réserve marine, de l'aquaculture, des DCP, du lùcher de tortues dans les années 80 et qui attireraient les squales prÚs des cÎtes... En l'absence totale de données, non seulement, les hypothÚses les plus farfelues sont avancées, mais en plus, la prise de décision pour une action d'urgence est trÚs compliquée.
Une seconde Ă©tude menĂ©e sur neuf mois doit dĂ©terminer l'impact socio-Ă©conomique du risque requin dans l'Ăźle, en terme de tourisme notamment. La question des prĂ©lĂšvements prĂ©ventifs a Ă©galement Ă©tĂ© abordĂ©e. Le prĂ©fet, Michel Lalande, prĂ©sentera lui-mĂȘme en dĂ©but de semaine prochaine les modalitĂ©s de cette pĂȘche qui devrait aboutir au marquage de requins juvĂ©niles et Ă la capture de spĂ©cimens de plus de 1,5 mĂštre. Des prĂ©lĂšvements rĂ©alisĂ©s par des pĂȘcheurs professionnels et encadrĂ©s par les forces de l'ordre pourraient aussi avoir lieu dans le pĂ©rimĂštre de la rĂ©serve marine.
Les cahiers des charges des Ă©tudes ont Ă©tĂ© validĂ©s et des appels Ă proposition Ă destination des organismes de recherche de l'Ăźle seront lancĂ©s prochainement. Ils ont jusqu'Ă la semaine prochaine pour faire de nouvelles propositions en lien avec ce cahier des charges. Si rien n'est encore officiellement arrĂȘtĂ©, l'IRD (Institut de Recherche et DĂ©veloppement) sera trĂšs certainement partie prenante et associĂ©e Ă d'autres organismes comme l'Ifremer ou l'ARDA (association rĂ©unionnaise pour le dĂ©veloppement de l'aquaculture).
Le financement de ces Ă©tudes trĂšs coĂ»teuses n'a, lui non plus, pas encore Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©. Bertrand Galtier a annoncĂ© Ă Imaz Press qu'il pourrait atteindre 200 000 euros pris sur le budget du ministĂšre de l'Ă©cologie. Si Ă ce niveau, un appel d'offres devrait ĂȘtre publiĂ©, Bertrand Galtier, " n'exclut pas de passer par une convention " avec un organisme public de recherches pour accĂ©lĂ©rer le processus.
Car la dĂ©cision de lancer ces Ă©tudes est intervenue quelques jours aprĂšs la seconde attaque de requin mortelle de l'annĂ©e, autrement dit, en urgence. Depuis des annĂ©es, des scientifiques proposent des Ă©tudes sur les requins cĂŽtiers de la RĂ©union, sans que leurs projets ne soient financĂ©s. Aujourd'hui, la pression du public et les craintes d'une publicitĂ© nĂ©gative en terme de tourisme poussent les pouvoirs publics Ă prendre des dĂ©cisions rapides. Le but est d'Ă©viter de nouveaux accidents mais aussi certainement, ne plus ĂȘtre accusĂ© d'immobilisme face Ă risque que dĂ©sormais, plus personne ne prend Ă la lĂ©gĂšre.
Marine Veith pour
