Le 19 septembre 2011, le champion de bodyboard Mathieu Schiller est mort, attaquĂ© par un squale. Son corps ne sera jamais retrouvĂ©. Huit ans jour pour jour aprĂšs sa mort, sa famille tenait Ă lui rendre hommage, Ă distance et par l'intermĂ©diaire d'autres familles endeuillĂ©es. Une petite dizaine de personnes s'est rĂ©unie, bougies Ă la main, afin de se recueillir ensemble. A leur tĂȘte, "Les Femmes dans la crise requin", qui demandent au gouvernement un vrai plan d'action. (Photos rb/www.ipreunion.com)
De 2011 à 2019, onze pancartes sont alignées sur la pelouse du square Labourdonnais, au pied de la préfecture. Il est un peu plus de 18h et les familles de victimes de requins se recueillent ensemble. L'événement était public mais seule une petite dizaine de personnes est présente. Des bougies sont disposées au pied des pancartes, en l'homme des hommes et des femmes tués par des requins à La Réunion.
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La mĂšre d'Alexandre Nossac, Maire-France, a lu la lettre rĂ©digĂ©e par la soeur de Mathieu Schiller. En mĂ©tropole, celle-ci a tenu Ă organiser un hommage Ă distance. "Mon fils aussi a pĂ©ri dans ces conditions atroces, c'Ă©tait donc important pour moi d'ĂȘtre lĂ ", nous explique-t-elle. "On est lĂ pour dire : notre combat continue, on sera toujours lĂ ." A leurs cĂŽtĂ©s, Jean-François Nativel, fervent dĂ©fenseur de la reprise de la pĂȘche aux requins.
Elle ajoute que selon elle, les promesses du gouvernement en 2017 "n'ont pas Ă©tĂ© tenues". Lors de sa visite sur l'Ăźle en octobre 2017, Annick Girardin avait tenu des propos forts, souhaitant "redonner l'accĂšs Ă la mer" aux RĂ©unionnais. "J'Ă©tais lĂ quand elle a dit ça, je lui ai mĂȘme parlĂ©", se souvient Marie-France. A ses cĂŽtĂ©s, SĂ©verine, qui soutient ces femmes : "Je regarde la ministre dans les yeux, nous n'abandonnerons jamais".
Par la suite, plusieurs mesures furent prises en fĂ©vrier 2018 par le gouvernement, avec un investissement de 2 millions dâeuros par an pour une sĂ©curitĂ© amĂ©liorĂ©e, un programme sĂ©lectif de pĂȘches de prĂ©vention, une vigie requins renforcĂ©e etc... Pour les familles endeuillĂ©es, ces promesses n'ont pas Ă©tĂ© assez solides et ne suffisent plus.
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Gladys, elle, a deux garçons surfeurs. MĂȘme s'ils vivent aujourd'hui en mĂ©tropole, elle vient soutenir les proches des victimes : "je me sens trĂšs concernĂ©e par ces drames", nous dit-elle. "Ăa aurait pu toucher mes garçons." Elle estime que de nouveaux filets doivent ĂȘtre installĂ©s, "comme en Afrique du Sud, ça a fait ses preuves".
Parmi les demandes de ces familles, la reprise de la commercialisation du requin, qui pourrait pousser les pĂȘcheurs Ă en prĂ©lever davantage. Gladys, elle, veut surtout "sĂ©curiser les principaux spots de surf" : "il nous faut de vraies mesures, qui fassent leurs preuves".
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