Éducation nationale

10 000 manifestants à Saint-André

  • Publié le 6 mai 2003 à 00:00

15 000 personnes selon les syndicats (4 000 selon la police) ont manifesté dans les rues de Saint-André (Est) ce mardi 6 mai 2003 pour protester contre "les projet du gouvernement de démantèlement du service public d'Éducation en particulier et du service public en général". C'est la quatrième fois en moins d'un mois que des milliers de personnes manifestent autour de cette revendication

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p n'avait jamais connu de défilé aussi imposant. "Il y a eu une très grande manifestation en mai 1967, mais je ne sais pas s'il avait autant de monde" n'arrive pas à se souvenir un vieux syndicaliste. Quant à l'intersyndicale (CGTR, FO, FSU, SGEN-CFDT, UNSA), elle ne cherche même pas parmi ses souvenirs. Elle a rejoint le mot d'ordre de grève lancé au plan national et elle sait qu'elle a gagné une fois de plus son pari. Les pluies amenées par le passage au large des côtes de la tempête tropicale Manou, malgré les vacances scolaires et le départ hors de La Réunion de nombreux enseignants, elle a réussi à faire descendre au moins 10 000 personnes dans la rue. Et cela pour la quatrième fois en trois semaines (il y a eu Saint-Denis le 15 avril, Saint-Pierre le 23 avril et Saint-Denis le 1er mai).
Les revendications n'ont pas changé. Il s'agit toujours "de défendre le service public en général et le service public d'Éducation en particulier" et de "s'opposer à sa privatisation et à sa libéralisation". C'est le projet gouvernemental de réforme des retraites du secteur public et de transfert des personnels non - enseignant (ATOS - agents, techniciens et ouvriers de service) de l'Éducation nationale vers les collectivités locales qui a déclenché le mouvement.
Le choix de Saint-André comme lieu de manifestation n'a pas été fait au hasard. Dès le début du mouvement, le sénateur - maire UMP Jean-Paul Virapoullé a refusé d'apporter son soutien aux grévistes au motif qu'il attendait de voir le texte du projet de loi sur le transfert des ATOS avant de se prononcer. Les personnels ont pris cela comme un soutien au projet du gouvernement et c'est pour "monter leur détermination à ne pas laisser casse le service public" qu'ils ont choisi de manifester dans la cité saint-andréenne.

Défilé imposant

Le défilé démarrait à 10 heures 30. Des milliers de personnes commençaient à remonter le chemin Lagourgue avant de bifurquer dans la longue rue de la Gare. Le centre du défilé était alors toujours au point de départ. Près d'un kilomètre plus loin, tandis que la tête de la manifestation se trouvait au milieu de l'avenue de la République, les derniers manifestants étaient encore au début de la rue de la Gare. Le début du défilé est arrivé sur la place de la mairie vers 12 heures. Il sera rejoint 35 minutes plus tard par les derniers protestataires. Un important dispositif policier avait été déployé autour du bâtiment. Une rapide bousculade a opposé quelques manifestants à la police, mais les choses se sont très rapidement calmées.
Une délégation de l'intersyndicale était reçue peu de temps après par Jean-Paul Virapoullé. Aux questions insistantes des syndicalistes sur son soutien ou non au mouvement, le sénateur - maire a campé sur sa position : "je suis pour une école laïque et gratuite. Je me prononcerais sur un éventuel transfert des ATOS lorsque j'aurais pris connaissance du projet de loi"
Les syndicalistes ont rendu compte de cette position aux manifestants qui ont alors longuement hué le sénateur - maire. Juste avant la dispersion de la manifestation, rendez-vous a été pris pour une nouvelle mobilisation le mardi 13 mai à Saint-Paul. L'intersyndicale a en effet décidé de s'associer au mot d'ordre national de grève lancé pour ce jour-là.
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