Des coupures d'eau se font ressentir dans le Sud-Ouest de l'île depuis ce vendredi 4 décembre 2009 au matin en conséquence des coupures d'électricité qui se sont déclenchées cette nuit du jeudi 3 au vendredi 4 décembre. Ces perturbations résultent de la décision prise par la direction de la centrale thermique du Gol de faire cesser la production faute de personnels non grévistes. A Bois-Rouge, la production est maintenue par la direction, en revanche l'accès au site est bloqué depuis ce matin par une trentaine d'agents grévistes. L'ensemble du personnel maintenance, agent de maîtrise et exécutant de la centrale de Bois-Rouge ainsi que la grande majorité des ouvriers de celle du Gol revendiquent de meilleures conditions de rémunération et notamment un alignement sur la centrale guadeloupéenne appartenant au même groupe depuis ce mercredi 2 décembre.
Près de 35.000 habitants du Sud-Ouest de l'île sont susceptibles de subir des coupures d'électricité et plus de 12.000 clients de Veolia Eau Réunion pourraient ressentir les coupures d'eau. "Les coupures d'électricité qui empêchent nos pompes à eau de fonctionner sont soudaines et imprévisibles" explique Pierre Guy, responsable de la zone Sud de Veolia. Autrement dit, impossible de dire quand, où et combien de temps les coupures d'eau se produiront.Pour l'heure, Saint-Louis est la commune la plus touchée par le délestage des alimentations électriques avec 80% des moyens de production qui ne sont plus alimentés (10.000 personnes pourraient ressentir les coupures). A Saint-Pierre, seul Condé (Nord-Est de la commune) est touché, soit potentiellement 1500 usagers. Et à l'Entre-Deux, les habitants de la Ravine citron, la Table ainsi que Fargeau sont également susceptibles d'être victimes des perturbations.
La situation de la centrale thermique du Gol (Sud de l'île) se distingue chaque jour un peu plus de celle de Bois-Rouge (Nord). Dans l'usine du Gol, la production d'électricité a été arrêtée dans la nuit. Les grévistes ont proposé à la direction de continuer à produire en diminuant la puissance de production. Le premier jour, les grévistes ont abaissé leur production de 25,5 Mégawatts (sur 110). Le second, la production a diminué de 40 Mégawatts. Et finalement la direction a préféré demander aux grévistes de cesser la production.
Edf, responsable de la distribution de l'électricité a ensuite décidé de compenser la baisse de production "de manière tournante" afin ne pas pénaliser les mêmes clients. " Dans l'un des deux quotidiens de l'ile, la direction d'Edf disait qu'elle pourrait assurer la distribution de l'électricité même si nous arrêtions de produire jusqu'à 120 Mégawatt. Nous avons arrêté d'en produire 110. Pourquoi ont-ils coupés alors ? C'est un moyen de faire pression sur nous mais cela ne marchera pas" s'insurge Jean-Michel Lefevre, délégué syndical CGTR, affilié à l'usine du Gol.
Les négociations entre les grévistes des deux centrales thermiques et la direction de la société privée Séchilienne-Sidec devraient reprendre cet après-midi, à l'invitation de l'inspection du travail.
Les agents de Séchilienne-Sidec produisent 60% de l'électricité de l'île, le reste étant assuré par Edf.