Dans un communiqué, le Parti de Gauche apporte sa solidarité aux salariés de la SIB (société industrielle de Bourbon) et condamne "tant la méthode que le contenu de cette décision, arrêtée par le patronat sans concertation". Pour le parti, la fin d'activité "brutalement annoncée" par la société est un "nouveau mauvais coup porté aux travailleurs", à un mois des fêtes de fin d'année. Nous publions le communiqué ci-dessous.
Filiale du groupe américain "Colgate-Palmolive", la Société Industrielle de Bourbon a réalisé dans son domaine des profits conséquents. Il est donc totalement anormal que cette entreprise jette comme des malpropres 32 travailleurs, preuve d'irresponsabilité et de cynisme absolus dans un contexte réunionnais où le chômage pointe à 30%.
Tout aussi inadmissible est l'annonce par la SIB d'un recours accru à des produits importés pour pallier la disparition de sa propre production. Cette substitution aurait pour effet d'accroître encore la dépendance de notre île vis-à-vis des importations, mais aussi de creuser notre empreinte écologique. Cela va ainsi à l'encontre des objectifs de production et de développement partagés par l'ensemble des acteurs de bon sens. Le Parti de gauche rappelle au gouvernement son engagement vis-à-vis de la lutte contre la désindustrialisation, et interpelle messieurs Lurel et Montebourg sur cette situation anormale et injustifiable.
Pour en finir avec les licenciements boursiers et le déni de démocratie.
Malheureusement, cette funeste annonce n’est pas sans rappeler les précédentes affaires de grands groupes dont la très bonne santé financière ne leur avait pas empêché de mettre de vastes plans de licenciements en œuvre. En 1999, Michelin publiait des bénéfices semestriels en hausse de 20 %, et en même temps il annonçait un plan de restructuration entrainant 7 500 suppressions d'emplois. Le lendemain, le cours de bourse de l'action augmentait de 12 % !
Le Parti de Gauche veut interdire ces licenciements boursiers, qui ne sont liés ni à une faute du salarié, ni à des difficultés économiques de ces groupes. "La recherche d’une meilleure compétitivité dans un contexte économique dégradé" ne peut pas être un argument pour licencier. Le géant américain propriétaire de la SIB depuis 1995 ne fait que répondre à l’exigence de ses actionnaires qui exigent une rentabilité à deux chiffres sur le court terme.
Début novembre, le groupe spécialiste de l'hygiène et de l'entretien de la maison annonçait un bénéfice net de 656 millions de dollars au troisième trimestre. Son chiffre d'affaires progressait, quant à lui, de 1,5% pour atteindre 4,4 milliards de dollars !
Le président "socialiste" Hollande et le gouvernement sont donc incapables de protéger les salariés Réunionnais. Le 14 mai dernier, les députés socialistes ont tout bonnement voté contre une proposition de loi du Front de Gauche sur l’interdiction des licenciements boursiers, bien que cela figurait dans l’engagement n°35 du candidat Hollande. Quel déni de démocratie et quelle triste désillusion ! Pauvres camarades de la SIB, l’exécutif est bel et bien aux abonnés absents !
Non, La Réunion n’est pas une terre rurale dominée par les cultures traditionnelles - canne, ananas, et banane. Notre île a un formidable potentiel industriel, associant une excellente offre de formation et une haute qualification des réunionnais. La fermeture annoncée de la SIB montre le mauvais chemin. La table ronde proposée aux sinistrés du capitalisme n’a d’ailleurs apporté aucune solution concrète. Cela n’est pas étonnant puisque le gouvernement est bien trop complaisant. Si aucun changement de cap ne s’opère, après la SIB, d’autres salariés réunionnais seront les victimes du licenciement boursier !
Le parti de Gauche rencontrera les employés de la SIB. Nous sommes prêts à défendre tous les salariés de ces prédateurs. Avec le Parti de Gauche : le vrai changement socialiste.
Geoffroy Géraud Legros et François Fasquel, Parti de Gauche.