En grève pour un statut

Les communaux en colère

  • Publié le 16 février 2004 à 00:00

Selon l'intersyndicale CFDT, CGTR, FO, SAFPTR, UNSA 5 000 employés communaux non-titulaires (2 000 selon la police) ont manifesté dans les rues de Saint-Denis ce lundi 16 février 2004. Ils réclament leur titularisation. Les syndicats ont appelé à une nouvelle manifestation ce mardi. Les 24 communes de l'île regroupent 11 400 employés communaux non-titulaires

Sous un ciel gris percé d'averses parfois battantes, les employés communaux ont commencé à se rassembler vers 9 heures devant le jardin de l'État. Les grévistes viennent de toute l'île. Certaines communes, notamment celles de gauche (la Possession, le Port, Petite-Île, Saint-Joseph, Sainte-Suzanne) sont fortement représentées. D'autres le sont moins, c'est le cas du Tampon, Saint-André ou encore de Saint-Louis. "Les gens seraient venus plus nombreux mais on a fait pression sur eux pour qu'ils travaillent" remarque un manifestant.
Rappelons qu'à La Réunion seuls 17 % des agents communaux de La Réunion sont titulaires, contre 80 % en métropole. Ces agents sans statut effectuent les mêmes tâches que leurs collègues titulaires, mais perçoivent un salaire amputé de l'index de correction versé aux fonctionnaires et n'ont aucune garantie d'emploi.

Intégration

11 communes sur les 24 que compte l'île ont engagé une procédure d'intégration des non-titulaires sur la grille de salaires de la fonction publique territoriale métropolitaine. Les maires de ces villes estiment avoir fait leur part du chemin vers la titularisation de ce personnel. Notant que la surrémunération versée aux fonctionnaires relève de la compétence de l'État, ces maires lui demandent de prendre en charge le sur salaire.
Les 13 autres communes n'ont sont même pas à ce stade de régularisation.
Le défilé a pris le départ vers 10 heures 30. Une demi-heure avant quelques dizaines d'artisans de la CAPEB (syndicat du Bâtiment) avaient eux aussi pris la direction de la préfecture. Ils protestaient une nouvelle fois contre le coût jugé élevé des primes d'assurances pour la garantie décennale (assurances des travaux effectués).

Fermée à double tour

L'ambiance est détendue. "Nous ne sommes pas là pour faire de la casse. Arrivée devant la mairie de Saint-Denis, la manifestation fait une courte halte. Nouvel arrêt quelques dizaines de mètres plus loin devant le siège de l'association des maires. Les portes du local ont été barricadées et les forces de police gardent l'entrée. "Regardez ce que font nos employeurs, non seulement ils se sont servis de nous pendant des années, mais maintenant ils refusent même de nous recevoir. C'est une honte" tempête un manifestant. Le défilé poursuit ensuite sa route vers la préfecture.
Cette fois, ce sont les gendarmes mobiles qui attendent les manifestants. Il n'y aura aucune tension.

Grève illimitée

À 13 heures, une délégation de syndicalistes est reçue par le préfet, Gonthier Frédericci. L'entretien durera deux heures. Les syndicats s'y attendaient, la discussion n'a débouché sur aucune piste. "Une fois de plus "on nous a servi le même discours. Ça suffit. Nous donnons rendez-vous à tout le monde demain (mardi - ndlr) devant la préfecture et nous irons manifester devant l'association des maires" lance Jean-Pierre Rivière, porte-parole de l'intersyndicale. Il a été longuement applaudi.
La manifestation a pris fin peu de temps après. La grève, elle, ne fait que commencer. De nouvelles perturbations dans les services communaux (état-civil, services sociaux etc.) et les cantines scolaires sont encore à prévoir pour ce mardi.
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