La grève des pompiers de l'île débutée, ce lundi 9 janvier 2012, est reconduite. Après une réunion de plus de 3 heures avec la direction du SDIS (service départemental d'incendie et de secours) et Bruno Mamindy-Pajany, vice-président de la structure, l'intersyndicale (Sud Pompiers, SNSPP-PATS et CFDT Pompiers) a décidé de poursuivre le mouvement de protestation ce mardi 10 janvier 2012. "La direction du SDIS est incapable de nous donner des chiffres concernant le paiement de nos heures supplémentaires", a indiqué Willy Lauret, porte-parole de l'intersyndicale, à l'issue de la réunion. Pour rappel, les soldats du feu le paiement de leurs heures supplémentaires effectuées lors de l'incendie qui a ravagé les hauts de l'Ouest en octobre 2011. Dans le même temps, ils refusent l'application du régime de garde de 12 heures.
Après plus de trois heures de discussion, la délégation de l'intersyndicale des soldats du feu n'a rien obtenu ce lundi 9 janvier 2012 en fin d'après-midi. Parmi les points abordés, le paiement des interventions sur les feux qui se sont déclarés dans l'Ouest à la fin octobre 2011."On nous a fait comprendre qu'une note afin de faire remonter les informations concernant ces heures supplémentaires avait été envoyée par la direction à la fin novembre. Nous nous apercevons que rien n'a été fait et que la direction ne s'interroge pas plus que cela sur le sujet", a expliqué Willy Lauret, porte-parole de l'intersyndicale. Selon lui, le SDIS serait "incapable de chiffrer le nombre de ces heures". Des heures supplémentaires qui pourraient correspondre à une enveloppe de plusieurs millions d'euros. "C'est déplorable", a ajouté le porte-parole.
Willy Lauret a également indiqué que le SDIS n'a pas voulu céder sur la question du régime de garde de 12 heures. Il rappelle qu'en 2006, les soldats du feu s'étaient prononcés contre cette mesure lors d'un référendum puis défavorablement par courrier. "Aujourd'hui, on veut nous imposer ce régime de garde en mettant en place une commission. Nous ne sommes pas d'accord", a fustigé le porte-parole de l'intersyndicale.
Le mouvement de protestation des pompiers est donc reconduit ce mardi 10 janvier.
Rappelons que ce lundi 9 janvier 2012, à 8 heures, ils étaient près d'une cinquantaine à s'être rassemblés devant le siège du SDIS à Saint-Denis à l'appel de l'intersyndicale (Sud Pompiers, SNSPP-PATS et CFDT Pompiers). Les soldats du feu avaient été par la suite rejoints par les officiers des casernes de l'Entre-Deux et de Saint-Joseph. En milieu d'après-midi ce lundi, alors que des discussions ont été entamées au siège du SDIS, des manifestants mécontents avaient bloqué la circulation à l'aide de poubelles.
Les grévistes réclament le paiement à hauteur de 10 à 13 euros - en fonction du grade du pompier -, des heures supplémentaires effectuées lors de la lutte contre le gigantesque incendie dans le massif du Maïdo. Les textes appliqués en métropole prévoient un paiement à hauteur de 6 à 10 euros par heure supplémentaire. Or, selon Éric Turpin, secrétaire général de la CFDT Pompiers, ce texte n'est pas applicable dans l'île, car La Réunion ne figure pas dans la liste des départements menacés par de feux de forêts. D'où la demande d'un paiement allant de 10 à 13 euros. "Nous souhaitons être respecté", soulignait ce lundi le syndicaliste.
Les soldats du feu étaient également mobilisés afin de dire non au régime de garde de 12 heures contre 24 heures actuellement. "Non seulement, cela coûterait plus cher au SDIS mais en plus cela entraînerait la disparition de l'esprit d'équipe", déplorait alors Éric Turpin.
Le mouvement de protestation touche l'ensemble des casernes de l'île. Il n'est toutefois pas visible par la population puisque les soldats du feu continuent d'assurer toutes les interventions de secours.
Emilie Sorres pour