Fondation Abbé Pierre

Logement social : toujours le manque

  • Publié le 19 mai 2009 à 15:53

Les chiffres du mal-logement à La Réunion ont été présentés par la Fondation Abbé Pierre ce mardi 19 mai 2009 et ne sont guère flatteurs. Et pour cause, ces chiffres montrent un manque criant de logements sociaux et un nombre important de logements insalubres. Face à cette situation, la Fondation Abbé Pierre a décidé de présenter une série de propositions pour l'île de La Réunion afin d' "accroître le nombre de logements sociaux neufs" ainsi que pour "éradiquer l'habitat insalubre".

20 000 logements insalubres et 27 000 demandes de logements sociaux, tels sont les chiffres du mal-logement à La Réunion. Des chiffres jugés "alarmants" par le directeur régional de la Fondation Abbé Pierre, Christian Ballet. Selon lui, ce constat est dû aux "difficultés économiques actuelles en France" ainsi qu'à l'insuffisance des structures d'accueil.

Il note d'abord le "manque criant" de logements sociaux à La Réunion. En effet, le parc de logements sociaux est actuellement de 52 000 alors que 27 000 ménages ont une demande en attente, soit 50% du nombre de logements sociaux existants. Pour le directeur régional, "il faut accroître le nombre de logements sociaux neufs à hauteur des besoins", c'est à dire 5 000 logements par an au lieu des 2 000 livrés depuis 3 ans. "À ce rythme, il faudra plusieurs dizaines d'années pour rattraper ce retard", prévient Christian Ballet.

Concernant l'habitat insalubre, la Fondation en recense 20 000 sur l'île. "Ce sont près de 80 000 personnes, soit 10% de la population réunionnaise, qui vivent dans une situation d'habitat indigne", dénonce Christian Ballet. Même s'il note la volonté des pouvoirs publics de lutter contre ce problème, notamment grâce au programme de Résorbtion de l'Habitat Insalubre (RHI), il estime cette action "insuffisante". "Certains logements ne sont pas en zone RHI et d'autres ne sont pas éligibles à ce programme", explique le responsable régional.

Ce constat établi, la Fondation Abbé Pierre a présenté une série de propositions pour tenter d'améliorer la situation. Elle propose notamment de reconsidérer les crédits mobilisés à la construction de logements sociaux dans la loi de finances 2009 tout en sécurisant le dispositif de défiscalisation pour ces logements. Elle demande en outre de donner une réelle priorité à l'accès au logement pérenne pour les personnes sortant de structures d'hébergement, en proposant des offres adaptées à leurs besoins.

Concernant le logement insalubre, la fondation propose de prendre en compte les résultats prochains de l'étude ZHPI (zone d'habitat précaire et insalubre) de l'AGORAH pour mettre en place une stratégie d'éradication de ces habitats. En attendant, la Fondation Abbé Pierre a déjà mis en place en partenariat avec le Conseil général un programme d'amélioration légère des habitats insalubres. Ce programme consiste à rénover environ 300 logements par an. "Ce sont 2 500 à 3 000 euros par logement qui sont financés par les partenaires pour redonner un peu de vie à ces personnes", souligne Christian Ballet.
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