Après la Métropole, l'Espagne ou encore la Belgique, les rassemblements " Nuit debout " ont gagné La Réunion ces derniers jours. Près de 150 Réunionnais se sont ainsi réunis dans la nuit de vendredi 8 avril au samedi 9 avril sur l'Esplanade de Champ Fleuri, pour discuter, échanger et débattre, une manière de vivre l'engagement citoyen autrement.
En Métropole, c’est l’opposition à la loi El Khomri qui a été le catalyseur du mouvement. Au fil des jours, le nombre de participants n’a cessé de grossir, jusqu’à réunir plusieurs milliers de personnes dans une soixantaine de villes en France. Les revendications ont elles aussi évoluées, passant d’une opposition à la réforme du code du travail à une remise en cause du système politique français.
A La Réunion, si l’opposition à la loi El Khomri a enregistré une mobilisation importante lors de la manifestation du 31 mars dernier, elle ne fut pas au centre des discussions lors de cette première nuit debout. "Les participants avaient besoin d’exprimer leur ras le bol vis à vis du système politique", indique Stéphane Ducamp. " On ne se sent plus en phase et en adéquation avec nos gouvernants, à La Réunion, en France et en Europe ", ajoute-t-il.
Si les aspirations des participants sont diverses, l’objectif de ce mouvement est clair: " libérer la parole, permettre l’exercice d’une véritable démocratie, et redonner aux Réunionnais la conscience du pouvoir de citoyen ". " Nous sommes convaincus que le système peut changer, qu’on peut faire de l’humanisme face à un système basé sur la finance et la politique ", explique Stéphane Ducamp qui se dit convaincu qu’un vrai mouvement peut se construire à La Réunion.
" Chacun a le droit de parler et de s’exprimer. Nous pouvons construire une société nouvelle ", poursuit ce militant associatif qui refuse toute récupération politique. Au contraire, s’il reconnaît que le mouvement est " trop jeune " pour s’avancer, il espère qu’il posera les bases d’un " mouvement citoyen engagé ", à l’image de ce qui semble se préfigurer en Métropole où certains participants espèrent pouvoir créer la même dynamique que le mouvement Podemos ( " nous pouvons " en espagnol) en Espagne.
" Si on peut reconnaître une grande réussite de François Hollande durant ce quinquennat, c’est la création de ce mouvement Nuit Debout ", plaisante Stéphane Ducamp qui souhaite que la mobilisation s'amplifie au fil des jours. "Ce sont les citoyens qui sont les acteurs, c'est d'eux que dépendra la longévité du mouvement", termine-t-il.
Photo Raphaël Lafargue
www.ipreunion.com