Ce jeudi 5 septembre 2013, l'intersyndicale composée des représentants CGTR, FO, FSU, Solidaires, Saiper et Unef tenait une conférence de presse préalable à la manifestation de ce mardi 10 septembre contre le projet de réforme des retraites du gouvernement. Appelant à une mobilisation unitaire, les syndicats dénoncent un projet de "régression sociale" et déplorent le manque de rupture avec les politiques antérieures. Mardi prochain, le cortège partira à 9 heures du Jardin de l'Etat pour rejoindre la préfecture de Saint-Denis.
Pas toujours sur la même longueur d’onde, les syndicats CGTR, FO, FSU, Solidaires, Saiper et Unef ont trouvé un vaste terrain d’entente avec ce combat contre le projet de réforme des retraites du gouvernement Ayrault, prévoyant notamment une hausse des cotisations et un allongement de la durée de cotisation.
Pour Jean-Paul Paquiry, de Force ouvrière, ce projet s’inscrit "dans la logique régressive de la réforme Fillon". Une manière, selon lui, de renvoyer le gouvernement à ses contradictions : "En 2010, l’actuelle majorité avait combattu la loi Fillon et aujourd’hui elle la valide et l’aggrave !"
Pour les syndicats donc, Hollande ou Sarkozy, même combat. "On ne constate aucune rupture avec les politiques antérieures, c’est une immense déception", lance ainsi Marie-Hélène Dor, secrétaire départementale de la FSU. "On nous a fait des promesses de rupture, où est-ce qu’elles sont ? Au contraire, on poursuit dans la même logique", déplore de son côté Stéphane Maillot, président de l’Unef Réunion.
L’allongement de la durée de cotisation – qui atteindra 43 ans en 2035 – est le premier nerf de cette guerre des retraites. "L’âge moyen du premier emploi stable est de 27 ans aujourd’hui, donc on devra travailler jusqu’à 70 ans", souligne le représentant des étudiants. "Le message qui nous est adressé, c’est que la retraite à taux plein qu’ont connue nos parents, on ne la connaîtra pas !", estime-t-il. "Si on continue comme ça, ce sera la retraite des morts...", complète pour sa part Jean-Paul Paquiry.
Les syndicats réfutent ainsi les arguments présentés pour justifier cette réforme. "On nous dit que c’est inévitable car l’espérance de vie augmente, mais il faut raisonner en terme d’espérance de vie en bonne santé. Or, les meilleures années sont autour de 65 ans", considère Ivan Hoareau, secrétaire général de la CGTR, déplorant qu’on veuille "maintenir les seniors au travail quand les jeunes tapent à la porte". Quant au représentant de Force ouvrière, il juge "stupide de demander aux anciens de travailler plus longtemps".
L’autre volet de la réforme et de la colère des syndicats concerne la hausse des cotisations. "Encore une fois, les salariés vont payer alors qu’on va rembourser les entreprises", souligne Jocelyn Cavillot, de Solidaires, rejoint sur ce sujet par Ivan Hoarau : "On ne veut pas toucher aux entreprises, le patronat ne paye rien ! On en revient à la sempiternelle baisse du coût du travail..."
Au-delà de cette question des retraites, la mobilisation de ce mardi 10 septembre aura également pour objectif de réclamer une augmentation des salaires et de défendre l’emploi. "Tout est lié", affirment les syndicats de concert. Aussi ont-ils dressé une liste de revendications comprenant, entre autres, une politique de relance et d’emploi en opposition aux politiques d’austérité, un départ à 60 ans avec une retraite à taux plein, l’augmentation immédiate des salaires dans le privé pour compenser notamment la suppression du RSTA ou encore l’augmentation du point d’indice dans la fonction publique.
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