À 12 heures ce mercredi 27 novembre 2013, la réunion du comité de d'entreprise extraordinaire de la SIB (société industrielle de Bourbon), appartenant au groupe américain Colgate-Palmolive, est toujours en cours. Depuis bientôt 4 heures, représentants des salariés, direction et représentants du siège parisien du groupe examinent les comptes de l'entreprise. Rien ne filtre, pour le moment. À l'extérieur devant la société au Port, une délégation de la CGTR Port et Docks, menée par Danio Ricquebourg, est venue apporter son soutien aux salariés rassemblés, avec leur famille, depuis ce matin et patientant sous un soleil de plomb. Danio Ricquebourg a ainsi dénoncé la politique des grands groupes, qui "n'hésitent pas à sacrifier les travailleurs sur l'autel du bénéfice". Ce sont 33 emplois, - 29 à l'usine et 4 au siège de la société -, qui devraient disparaître.
Ce mercredi, lors de cette réunion extraordinaire, il s'agit d'exposer aux représentants des salariés le plan de cessation d'activités de la SIB. Rassemblés devant la société depuis tôt ce matin, avec leur famille, les salariés, qui ont reçu le soutien de la CGTR Ouest, affirment ne rien comprendre. Tous dénoncent et s’interrogent sur les méthodes du groupe américain Colgate-Palmolive
"Depuis trois ans, tous les comptes présentés au CE montrent que l'entreprise fait des bénéfices. Elle gagne tellement d'argent que l'expert comptable nous a même conseillé de demander le versement d'une prime sur les dividendes. Malgré cela, la direction affirme que l'usine sous-produit", explique Jocelyn Rivière, notant, en substance, que les salariés ne demandent qu'à "en produire plus".
Le délégué syndical CGTR poursuit: "nous sommes déterminés à sauver nos emplois et notre usine. Aujourd'hui, on nous met dehors, en prétextant que la société ne rapporte pas assez d'argent".
Ce dernier souligne également qu'il est hors de question, pour les salariés, de barrer les routes, mais des actions "dans le calme" ne sont pas à exclure". "Nous sommes des gens responsables qui ne demandons qu'à travailler", indique Jocelyn Rivière.
À noter que la réunion du CE extraordinaire a débuté peu après 8 heures 30.
Pour rappel, jeudi dernier, dans un communiqué, la direction de la société avait annoncé la fermeture de son usine située au Port. "Le projet de cesser les activités de la SIB à La Réunion s'impose en raison des difficultés économiques durables de l'usine caractérisées par des coûts de fonctionnement élevés, une diminution de la demande des consommateurs, par l'intensification de la concurrence locale des produits vendus sous des marques de distributeurs et par une forte pression sur les prix. Depuis longtemps déjà, l'outil de production de l'usine de La Réunion n'est utilisé qu'à moins d'un dixième de sa capacité. Cette importante surcapacité structurelle entraîne des coûts de production élevés qui entame la compétitivité du site", expliquait-elle.
Suite à l'annonce de la liquidation de la société, la présidente du Département Nassimah Dindar, Jean-Yves Langenier, maire du Port, ou encore le Parti de Gauche ont apporté leur soutien aux salariés.
La SIB appartient au groupe américain Colgate-Palmolive. L'usine réunionnaise fabriquent des produits d'entretien notamment de l'adoucissant, de l'eau de Javel et autres produits d'entretien à usage domestique, et produit également pour les pays de la zone, Maurice et Madagascar, notamment.
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