Le Port - Deux salariés de la SIB en grève de la faim depuis ce lundi

"S'il faut mourir, on est prêt à mourir"

  • Publié le 17 février 2014 à 08:34
SIB

Comme il l'avait laissé entendre, Jocelyn Rivière, délégué syndical CGTR à la SIB (Société industrielle de Bourbon) a entamé ce lundi matin 17 février 2014 une grève de la faim, accompagné dans son combat par un autre salarié, Jean-Jacques Ferrère. Les deux hommes entendent ainsi protester contre le manque de dialogue avec les dirigeants du groupe Colgate/Palmolive mais aussi alerter l'opinion et notamment les élus. "Aujourd'hui il y a 33 familles qui vont rester sur le carreau, alors s'il faut mourir, on est prêt mourir", affirme Jocelyn Rivière. "Notre combat est juste et on ne va pas se laisser faire", ajoute-t-il. Après l'échec des négociations ce vendredi, aucune nouvelle réunion n'est pour l'instant programmée alors que l'usine est à l'arrêt.

La situation demeure très tendue à la SIB, où les négociations entre les représentants du personnel et les dirigeants parisien du groupe Colgate/Palmolive, visiblement décidé à fermer l’usine du Port. Jusqu’ici, aucun éventuel repreneur n’a été évoqué et les salariés sont à bout. C’est pourquoi  le délégué syndical Jocelyn Rivière a décidé, ce lundi 17 février, de mettre sa menace de grève de la faim à exécution, rejoint dans son combat par un autre salarié, Jean-Jacques Ferrère.

"Aujourd’hui, je n’ai pas le droit de décevoir mes camarades, alors je me mets en grève de la faim. Si c’est la seule solution pour débloquer la situation, je suis prêt à le faire", souligne Jocelyn Rivière, précisant qu’il n’est ni "suicidaire", ni  un héros", mais souhaite seulement défendre la cause des 33 salariés de la SIB.

Une manière aussi d’interpeller l’opinion et surtout des hommes politiques que le délégué syndical juge bien trop absents. "Si les hommes politiques prenaient leurs responsabilités, s’ils avaient un peu de courage, je ne serais pas là à payer de ma personne", lance Jocelyn Rivière. "Aujourd’hui 33 familles se retrouvent sur le carreau et apparemment tout le monde est satisfait, personne ne bouge, on nous laisse dans l’ignorance totale, on nous laisse mourir... Alors s’il fait mourir, on est prêt à mourir. Car notre combat est juste et on ne se laissera pas faire", insiste-t-il, déterminé.

Quelques élus sont certes venus les soutenir - comme la député-maire de Saint-Paul Huguette Bello ou le conseiller municipal du Port Henri Hippolyte ce lundi matin -, mais pour le syndicaliste, c’est encore bien insuffisant. "Thierry Robert, Huguette Bello et le maire du Port sont dans le combat depuis le début avec nous, mais c’est très limité. Si l’Etat ne bouge pas et si des hommes politiques comme M. Lebreton, qui est "Monsieur emploi" à La Réunion, ne bougent pas et ne remontent pas ça au niveau national, comment voulez-vous que les choses bougent ?", déplore-t-il.

Et Jocelyn Rivière de poursuivre, très remonté : "De toute façon, c’est toujours pareil... Que ce soit à la préfecture ou à la Dieccte, c’est du bla-bla... On nous dit : on vous comprend et on reste vigilant... Mais aujourd’hui ce n’est pas ce qu’on veut entendre, on veut des réelles propositions. On veut que Colgate arrive avec un papier signé et l’engagement de trouver une solution pour l’ensemble du personnel de la SIB. C’est ce que je veux entendre, sinon je ne vais plus bouger de là !"

Par leur geste, c’est donc un profond désespoir en même temps qu’un appel à l’aide qu’expriment les deux salariés de la SIB. "Lors des réunions, on ne voit que du mépris en face de nous... Colgate/Palmolive, c’est un gros groupe qui est en train de nous écraser !", s’alarme ainsi Jocelyn Rivière.

Ce lundi, les salariés de la SIB ont par ailleurs reçu la visite de Jean-Paul Barthe, ancien directeur commercial et directeur administratif de 1988 à 1990. Venu soutenir les grévistes, il déplore lui aussi cette situation. "On a développé cette boîte... La moitié des gars qui sont là, c’est moi qui les ai embauchés. On a développé des produits, on a installé des machines, ça tournait ! De voir ce gâchis-là aujourd'hui, je ne comprends pas...", a-t-il confié.

www.ipreunion.com

guest
1 Commentaires
benard, depuis son mobile
benard, depuis son mobile
11 ans

Courage a vous deux pour une lutte noble