Après une première mobilisation le 1er décembre dernier restée sans réponse, les agents de l’Aide sociale à l’enfance (ASE) reconduisent un débrayage ce lundi 8 décembre 2025 de 14 heures à 15 heures, devant leurs locaux à Saint-Denis. Confrontés à une explosion des signalements d’enfants en danger et à des conditions de travail devenues intenables, ils réclament d’urgence des renforts humains. (Photos sly/www.imazpress.com)
Le malaise grandit au sein du service de l'ASE de La Réunion. Les agents dénoncent un manque de moyens criant, qui met selon eux en péril la qualité des prises en charge et la sécurité des enfants en détresse.
Inquiètes, les équipes dénoncent un rythme impossible et des conséquences directes sur l’accompagnement des familles. Écoutez Jérémie, éducateur spécialisé à l'ASE et représentant FO.
- Un manque de moyens humains -
Depuis plusieurs années, le nombre d’"informations préoccupantes" (IP), signalements d’enfants en danger, ne cesse d’augmenter. En 2025, ce sont près de 530 situations qui ont été évaluées… par une équipe de seulement cinq agents. Un ratio largement au-delà du seuil raisonnable.
"Nous ne sommes plus que quatre depuis le mois de novembre, souligne Chantal, éducatrice à l'ASE. Un professionnel ne devrait pas gérer plus d’une soixantaine de dossiers. Des postes supplémentaires sont nécessaires". Écoutez.
Depuis 2023, des agents contractuels sont venus en support aux équipes de l'ASE de Saint-Denis. "On a eu un contractuel chaque année. Une personne différente à chaque fois", raconte Chantal. "Ça ne facilite pas du tout le suivi car il faut former ces gens. Il faut qu'ils prennent connaissance des protocoles qui encadrent l'évaluation des IP... et ça prend du temps. Et puis, il n'a pas de continuité de service puisque les personnels changent à chaque fois".
Une réunion avec le directeur de l'action social nord a déjà eu lieu mais aucune solution n'a été trouvée. "En tout cas nous n'avaons pas obtenu de réponse écrite", déplore les agents. Mobilisés ce lundi, les agents espèrent une réaction du Département, déjà alerté à plusieurs reprises.
En cas de suspicion de danger, tout citoyen peut composer le 119 – Allô Enfance en danger.
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