Airbags Takata : le contrôle technique renforcé à partir du 1er janvier 2026

  • Publié le 8 décembre 2025 à 15:43
airbag de voiture

Le gouvernement serre à nouveau la vis. Tous les véhicules qui passeront au contrôle technique à partir du 1er janvier seront vérifiés afin de savoir s'ils sont dotés d'un airbag Takata classé "stop drive" qui implique de ne plus rouler, indique lundi 8 décembre 2025, le ministère des Transports, invitant les conducteurs à prendre les devants (Photo : sly/www.imazpress.com)

"Afin de traiter systématiquement les véhicules faisant l'objet d'une mesure de "stop drive" toujours en circulation (1,3 million), il a été décidé d'intégrer la vérification des airbags dans les points pouvant faire l'objet d'une contre-visite lors du contrôle technique", indique le ministère dans un communiqué.

"Si le véhicule est équipé d'un airbag Takata classé "stop drive" (et uniquement dans ce cas), le véhicule sera mis en contre-visite en raison du danger potentiellement mortel qu'il représente (...), le contrôle technique ne pourra être validé qu'après réparation par un garagiste de la marque" et "le véhicule n'aura plus le droit de circuler tant qu'il n'est pas réparé", détaille le ministère.

Cette procédure existe déjà pour les défauts les plus graves, rappelle le ministère, tels que l'absence de freinage ou de rétroviseurs. "Pour éviter au maximum" cette situation, "le ministère invite tous les propriétaires, s'ils ne l'ont pas déjà fait, à vérifier dès maintenant sur le site du ministère des Transports, sans attendre le contrôle technique, si leur véhicule est soumis à un rappel d'airbag Takata en "stop drive"".

Au 1er janvier 2026, les forces de l'ordre pourront également sensibiliser les automobilistes lors des contrôles routiers en donnant un délai de 48 heures maximum au conducteur pour prendre rendez-vous. "C'est aberrant d'en arriver là", dit Philippe-Alexandre Rebboah du SICR. 

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- 20.146 véhicules toujours pas vérifiés à La Réunion -

Au 30 novembre 2025 à La Réunion, 20.416 véhicules restent encore à traiter, selon les derniers chiffres de la préfecture, "en y enlevant les véhicules qui auraient pu être détruits ou exportés", a indiqué lors d'une conférence, le directeur de cabinet du préfet, Vincent Bernard-Lafoucrière.

44.165 véhicules ont été contrôlés et ont fait l'objet d'un changement d'airbag à La Réunion, dont 16.698 depuis la campagne Stop Drive, ajoutent les services de l'État à Imaz Press.

Une nouvelle campagne d'affichage est prévue dans les prochaines semaines dans les centres de contrôles techniques, les auto-écoles, les concessionnaires et les services de l'État.

Si votre véhicule a été fabriqué entre 1998 et 2019 : vérifiez si vous êtes concernés via le site dédié, ou contactez votre constructeur. La remise en état du véhicule dure entre une ou deux heures. Elle peut prendre plus de temps selon l'importance de la réparation, indiquent les concessionnaires de l'île. 

- Trois décès confirmés en lien avec un airbag Takata à La Réunion - 

À ce jour, 46 accidents sont attribués à des éclatements d'airbags Takata défectueux sur le territoire français, dont 42 dans les collectivités et départements d'outre-mer, qui ont causé 20 morts (dont 18 en outre-mer) et 25 blessés (dont 24 en outre-mer). 

Trois Réunionnais ont perdu la vie à cause de ces airbags. Le premier drame remonte à 2021, lorsqu’une mère de famille de 39 ans a trouvé la mort dans un accident à La Saline-les-Bains.

Plus récemment, dans la nuit du 30 au 31 janvier 2025, un automobiliste est décédé sur la NRL. Selon le parquet de Saint-Denis, l’explosion de l’airbag Takata est bien en cause. La victime conduisait une Honda Jazz de 2003, pourtant visée par une procédure de rappel.

Le jeudi 4 décembre 2025, le parquet de Saint-Denis a confirmé l'implication d'un airbag Takata défectueux dans la mort d'un conducteur âgé de 23 ans, survenue dans la nuit du samedi 29 au dimanche 30 novembre 2025 sur la route des Tamarins. "Après autopsie, le décès apparaît consécutif à l’impact d’une pièce métallique liée à l’airbag", précise la procureure de la République. 

Un troisième cas suspect, remontant à 2016, est réexaminé. Et en janvier 2025, une autre femme a été grièvement blessée, dans un choc pourtant peu violent.

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- Plusieurs instructions judiciaires en cours et une mise en examen -

Compte tenu de la gravité des faits et de leur dimension transnationale, la JIRS (juridiction interrégionale spécialisée) de Paris a été saisie. Elle est en charge des dossiers complexes et à grande portée.

À La Réunion, Leal Réunion, distributeur automobile, a été mis en examen le 27 mars 2025 pour les blessures d’un conducteur d’un véhicule, liées à l’explosion de son airbag Takata. Une première en France. Lors de son interrogatoire, le responsable a affirmé que sa société avait fait "tout son possible" pour avertir les utilisateurs de BMW et évoqué de nombreuses difficultés pour parvenir à les joindre.

Me Guillaume Martine, l’un des avocats de la société, "entend démontrer que Leal Réunion a mis en œuvre toutes les diligences possibles pour empêcher que ne surviennent des accidents, en tenant compte de la faible connaissance, à l’époque, de la dangerosité des airbags défectueux".

Mobilisée depuis des années sur ce dossier, UFC-Que Choisir a annoncé mardi 22 juillet 2025 avoir saisi le tribunal judiciaire de Paris pour obtenir réparation des préjudices subis par les automobilistes confrontés depuis 2023 aux rappels d’airbags Takata.

www.imazpress.com avec AFP/[email protected]

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