Électropicales 2025 : ambiance survoltée pour la 17ème édition

  • Publié le 12 octobre 2025 à 15:15
  • Actualisé le 12 octobre 2025 à 16:26
Electropicales 2025

C'est dans une ambiance survoltée que le festival des Electropicales s'est clôturé ce samedi 11 octobre 2025. Il faut dire que l'organisation du festival n'a pas chômé : entre Theodora, Kaaris, Kompromat, ou encore PLL sur la scène principale, il était difficile de faire autrement que de danser tout au long du week-end (Photo Electropicales/Lionel Ghighi)

Pendant deux jours, le Barachois s'est transformé comme à son habitude en immense boîte de nuit. Entre électro, techno, jungle,dub et rap, il y en avait pour – presque - tous les goûts. 

Les célébrations avaient déjà parfaitement commencé dès jeudi soir avec le Digital Kabar, où les fêtards étaient conviés au Domaine de la piscine pour une before party en compagnie de Jako Marron, des Mauriciens Andréa et Woreka, ou encore d'Andy4000 accompagnée de Roulèr Killer. 

Entre l'électro-maloya pointu de Jako Marron, le set entraînant d'Andréa et Woreka qu'on aurait adoré voir jouer sur une des scènes du Barachois, et l'alliance du maloya de Roulèr Killer et de l'afrobeat d'Andy 4000, le ton a été vite donné pour le reste du week-end. 

Si le vendredi a été marqué par quelques déceptions, notamment l'absence de The Blessed Madonna et de Winston McAnuff, les artistes qui ne manquaient pas à l'appel ont tout donné. 

Sur la scène principale, dès 21 heures, le public a pu profiter de l'aura déjantée de Kompromat. Avec Rebeka Warrior au micro et Vitalic aux platines, c'est un set explosif qui a secoué le Barachois. Rien d'étonnant si vous avez déjà eu la chance de profiter de Vitalic – présent aux Electropicales en 2021 – ou d'assister à un show de Sexy Sushi – autre groupe de Rebeka Warrior : l'énergie insufflée par les deux ne pouvait que faire trembler le Barachois. 

Ils ont ensuite laissé la place à Nyna Curtis, que l'on a l'habitude de croiser derrière les platines depuis une dizaine d'années, et depuis plus récemment aux soirées Désinvolt du Kollektiv Zusammen. Avec sa techno qui l'a faite voyager jusque dans les clubs berlinois, la DJ locale a réussi à ne pas faire retomber l'énergie qui avait envahi le front de mer. Une belle performance pour sa première mainstage du festival, qui a ravi le public. 

Nayah et Andréa Maneri, deux DJ résident de La Réunion, ont eu la lourde tâche de remplacer The Blessed Madonna, dont l'annulation en a déçu plus d'un. Ces habitués des soirées house de l'île, qu'on peut souvent croiser dans l'ouest notamment, ont cependant tenu le pari. Avec un set plus énergique que ce dont l'autrice a l'habitude, ils ont réussi à faire oublier, au moins en partie, l'absence de la DJ américaine. 

Parallèlement, sur la scène alternative, l'ambiance était au chill. Entre Blackshine Bongo Dada en featuring avec Mo'Better Roots Digital, et la sélecta d'Equality Hifi, les amateurs de reggae et de dubstep se sont régalés. Mention spéciale, une nouvelle fois, pour Camille Riccoboni, qui apporte toujours une dimension spéciale – et spatiale - aux sets d'Equality Hifi grâce à sa flûte traversière.

Les Britanniques de Serial Killaz ont ensuite investi à la scène avec leurs sonorités entre reggae, jungle et drum & bass, devant un public pas forcément conquis au début, mais qui a fini par se laisser porter. Il faut dire qu'ils avaient la lourde tâche de concurrencer Jen Cardini qui faisait vibrer la mainstage au même moment. Poids lourd contre poids lourds, difficile de décider de qui on préférait profiter. 

Une tâche d'autant plus difficile pour Irie Space, à qui les Electropicales ont confié le closing de la scène alternative. Celui qu'on a plutôt tendance à croiser en teuf a relevé le défi haut la main, mêlant jungle et drum&bass comme à son habitude – et avec brio, comme toujours. Une belle façon de terminer la soirée dans l'intimité, tandis que la foule se pressait devant la mainstage. 

- Carton plein pour le samedi -

Le gros du gros était attendu samedi, et la foule le savait. Sold-out depuis plusieurs semaines, c'était LA soirée attendue par les plus jeunes. Entre Théodora, Kaaris, N’DJI et PLL, les Electropicales ont signé une soirée rap de qualité. 

Et le public était au rendez-vous, le Barachois grouillant de festivaliers. A tel point qu'on se demande si le festival ne devrait pas avoir un peu plus d'espace pour accueillir tout ce beau monde…

Devant la mainstage, c'est un public en folie qui s'est échauffé sur les sons d'Aleksand Saya, qui mêle toujours aussi bien la fusion entre les sonorités de l'île, le hip-hop et l'électro. Mais c'est à l'arrivée de Théodora que le public a explosé.

La Boss Lady a été accueillie par un public en folie. Pancartes à la main et répertoire musical connu sur le bout des doigts, les spectateurs ont crié à en perdre la voix dès son entrée sur scène. Accompagnée de son frère Jeez Suave et de ses danseuses, la franco-congolaise était en terrain déjà conquis. 

Celle qui a habité à La Réunion quelques années se produisait pour la première fois sur une scène réunionnaise, avec un charisme et une énergie qui ont ravi le public. Public qui s'est complètement déchaîné quand il a été l'heure de chanter sur Kongolose sur BBL, la chanson aux influences bouyon qui a propulsé Théodora sur le devant de la scène française. Un tel classique qu'elle a été réclamée une seconde fois, c'est pour dire. 

Place ensuite à DJ Psychorigid et Sleepy Tamashi. Ces deux membres habitués des Electropicales avec leur collectif So Watts étaient pour la première fois invités à jouer sur scène en B2B.

Ils ont fait ce qu'ils savent faire de mieux : mêler autant de sonorité que possible en un temps record, pour un résultat bouillonnant et explosif. Entre hommages aux classiques du rap et du maloya réunionnais, le public a aussi eu le plaisir de découvrir des productions originales. Le tout devant deux écrans géants où les deux artistes avaient préparé une ambiance rétro-gaming, leur silhouette ayant été transformée en personnages de jeu vidéo de combat par leur acolyte de So Watts, Fluidz. 

C'est au même moment que Vitalic était de retour sur scène, seul cette fois-ci, du côté alternatif. Un set puissant, aux sonorités technos survoltées, qui a rameuté une bonne partie du public. A tel point qu'il en était difficile de circuler. Ce pionnier français de la French Touch 2.0 n'a pas perdu en popularité, et à raison.

Le moment que tous attendaient est ensuite arrivé : Kaaris, légende du rap français, a débarqué sur scène pour retourner le Barachois. Voix rauque, punchlines violentes et public énervé était au rendez-vous pour ce concert d'une heure, où la foule était amassée devant la mainstage. 

Même derrière les grilles du festival, plusieurs dizaines de personnes n'ayant pas obtenu de place s'étaient données rendez-vous pour profiter du spectacle. Pas question de manquer le boss de Sevran, perchées sur un muret et téléphones scotchés à la main. 

Le clap de fin a été donné par PLL d'un côté, et Emira de l'autre. Deux salles, deux ambiances, mais deux publics bien présents pour terminer le week-end en beauté. Tandis qu'autour de la fontaine, certains parents attendaient patiemment que leur ado finisse de s'amuser, la jeunesse s'est pressée devant la mainstage pour profiter du trio saint-louisien. 

Du Sud de l'île à l'Hexagone, PLL connaît depuis quelques années une belle ascension, mais c'est sur leur île qu'ils retrouvent leur fidèle public, toujours présent à s'ambiancer. 

Emira, elle, a régalé les amateurs de sonorités underground, alliant hard trance et hard techno pour une fin de soirée explosive. Difficile de quitter le Barachois sans une irrésistible envie de continuer la soirée. Mais il faudra désormais patienter jusqu'à l'année prochaine. 

as/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

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