Orgasme et Moi : Charline Vermont éduque à la sexualité et au consentement

  • Publié le 28 octobre 2025 à 02:58
  • Actualisé le 28 octobre 2025 à 11:32
Orgasme et Moi : Charline Vermont éduque à la sexualité et au consentement

Formatrice en santé sexuelle, sexothérapeute et autrice, Charline Vermont, connue sur Instagram sous le nom d'Orgasme et Moi, était de passage à La Réunion. À l'occasion, elle a donné des formations aux professionnels de santé de l'île et rencontré ses lecteur.trice.s lors d'une séance de dédicaces. Entre deux signatures de livre, elle évoque son parcours, son combat pour une éducation à la sexualité décomplexée et l’importance d’apprendre, enfin, à parler du corps sans tabou. (Photo DR)

À la librairie Autrement de Saint-Denis, Charline Vermont s'installe sur une table avec ses ouvrages : "Corps, amour, sexualité", best-seller vendu à plus de 200.000 exemplaires, et sa version pour adultes et adolescents. "Ce sont des livres d'éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle", explique l'autrice. "L'idée, c'est que les parents et les professionnels puissent enfin répondre aux questions des enfants et ados, sans gêne et avec des mots simples et vrais". Regardez.

Pour elle, parler de sexualité aux enfants n’a rien de choquant : "Il n’est évidemment pas question de parler de sexe. On leur apprend l’anatomie, la puberté, mais surtout les notions d’intimité et de consentement. J’aime leur dire : ton corps, c’est ton château fort. Nul ne peut y accéder sans ton consentement". 

- Son orgasme de vie -

Cette pédagogie claire et bienveillante a fait de Charline Vermont une figure incontournable de l'éducation à la sexualité en France. Pourtant, son parcours n’a rien de linéaire. "J’ai survécu à un grave accident à 20 ans. À 21 ans, je pars à San Francisco et c'est là que j’ai compris qui j’étais. J’ai fait mon coming out, découvert les milieux queer et commencé à faire de la prévention dans les clubs. C’est là que tout a commencé".

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Ce qu'on peut appeler son "orgasme de vie", c’est ce moment où elle décide de faire de cette mission un métier. "Pendant longtemps, en France, ce n’était même pas envisageable. Quand j’ai voulu ouvrir un compte professionnel en 2020, la banquière m’a rendu mon dossier en me disant : "Non, on ne fait pas de travail du sexe et de pornographie chez nous madame". J'ai expliqué que ça n'avait rien à voir, que je proposais de l'éducation à la sexualité mais le mot "sexualité" suffisait à fermer toutes les portes". 

- L'éducation à la sexualité, un nouveau métier -

Vingt ans plus tard, la donne a changé. Charline Vermont forme aujourd’hui plus de 200 élèves par promotion, dans le cadre du diplôme universitaire (DU) de Santé Sexuelle à la Sorbonne. Mais également des centaines de professionnels de santé, d’éducateurs et d’enseignants. "Le métier, on l’a créé. L’éducation à la sexualité, c’est de la santé publique à part entière. Et on a enfin un programme national. Il était temps". Écoutez.

Venue à La Réunion pour accompagner son mari qui a participé à la Diagonale des Fous, elle a profité du voyage "exceptionnel" pour animer des formations locales. "J’ai eu la chance d’échanger avec des pros de santé et des travailleurs sociaux. C’est incroyable de voir à quel point les consciences évoluent, même si la France reste à plusieurs vitesses sur ces questions-là". Écoutez.

- La moitié des victimes n'ont pas conscience de subir des violences sexistes et sexuelles - 

Les chiffres qu’elle partage sont éloquents : "Quand je demande à un groupe en début de séance s’il a déjà vécu des relations sexuelles non-consenties, seuls 33 % répondent oui. Après la formation sur le consentement et les violences sexistes et sexuelles, on passe à 54 %. Cela montre qu’une énorme partie de la population ne sait pas encore reconnaître ce qu’est une situation non consentie".

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Sur les réseaux sociaux, Charline Vermont est devenue une référence en matière d'éducation à la sexualité. Suivie par près de 810.000 personnes sur Instagram, elle y partage des contenus à la fois pédagogiques, accessibles et décomplexés autour du consentement, du corps, du plaisir mais aussi des émotions et des relations affectives. "Je parle rarement de ma vie personnelle, précise-t-elle. Mon objectif, c’est de transmettre des clés de compréhension". Sur son compte, elle mêle éclairage scientifique, analyse sociologique et témoignages communautaires pour briser les tabous avec humour et bienveillance. Écoutez.

Pour l'éducatrice à la sexualité et au consentement, tout commence par là : nommer les choses, comprendre, éduquer. "L’intime, c’est politique", résume-t-elle simplement. "Et l’éducation à la sexualité, ce n’est pas parler de sexe, c’est apprendre à respecter, à s’écouter, à se connaître. C’est une clé d’émancipation". Elle le dit sans détour : "On avance enfin dans le bon sens. Tout n’est pas parfait, mais pour la première fois, je crois qu’on n’abandonne plus nos jeunes".

vg / www.imazpress.com / redac@ipreunion.com

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3 Commentaires
Général clici
Général clici
9 heures

Madame clici

Masculiniste
Masculiniste
13 heures

Vu son tête, c'est moi qui ne suis pas consentant !

Mi dit mi pense
Mi dit mi pense
14 heures

" Venue à La Réunion pour accompagner son mari qui a participé à la Diagonale des Fous, elle a profité du voyage "exceptionnel" pour animer des formations locales. "

Se gausse sur cette chose inconnu, venir ici pour se faire une pub par un média péyi

Le sexe sans amour n'est pas toujours drôle... Mais c'est plus drôle que l'amour sans le sexe !Jim Morrison
Artiste, Chanteur, Musicien (1943 - 1971)