Dépistage gratuit

Saint-Denis : s'informer et Ă©changer sur les infections sexuellement transmissibles sans tabou

  • PubliĂ© le 4 juin 2025 Ă  11:54
  • ActualisĂ© le 4 juin 2025 Ă  16:42
despitage VIH - Saint-Denis

Ce mercredi 4 juin 2025, la santĂ© sexuelle s'invite dans les rues de Saint-Denis. Jusqu'Ă  16h, les dionysiens peuvent se faire dĂ©pister gratuitement, anonymement et sans rendez-vous sur les infections sexuellement transmissibles (IST). OrganisĂ©e par l’ARPSH Rive et le Centres gratuits d'information, de dĂ©pistage et de diagnostic (CeGIDD), l'opĂ©ration vise Ă  favoriser l'accĂšs Ă  la prĂ©vention pour tous les publics. Au programme : distribution de brochures d'information, Ă©changes, jeux pĂ©dagogiques sur les diffĂ©rents moyens de contraception et leur efficacitĂ© (Photos : rb/www.imazpress.com)

Dans la rue piĂ©tonne du centre-ville, les stands attirent la curiositĂ© des passants. Le Centre gratuit d’information, de dĂ©pistage et de diagnostic du nord-est propose des tests rapides et confidentiels. "Nous proposons des dĂ©pistages sur les infections sexuellement transmissibles, le VIH, les hĂ©patites, ou encore la syphilis." "Nous nous sommes organisĂ©s pour pouvoir faire des prĂ©lĂšvements vaginaux, de gorge ou urinaires pour des recherches bactĂ©riennes ça ne prend que quelques minutes", explique Marie Priscilla MoĂŻdama, assistante mĂ©dico-administrative. Regardez.

- Un accueil positif de la part du public -

Depuis 9 heures du matin, les dépistages s'enchaßnent. Malgré les préjugés ou la peur des tests, les retours sont globalement positifs. Une jeune femme confie : "Cela fait un moment que je pensais à le faire et vu que je suis tombée sur cet événement je me suis dit que c'était l'occasion et que ça serait bien de savoir aussi."

D'autres s'arrĂȘtent non pas pour eux mais pour leurs proches. C'est le cas de MĂ©mĂ© Germaine : "Je me renseigne parce que j'ai deux petites filles Ă  la maison. Elles ne peuvent pas venir car elles travaillent donc je me suis arrĂȘtĂ©e pour prendre quelques renseignements et prospectus." 

Pour Samira Ahmed, Ă©tudiante en droit, ce genre d'Ă©vĂ©nement est trĂšs important : "Je trouve que c'est une trĂšs bonne initiative, surtout pour nous les jeunes. Franchement, de moi-mĂȘme je n'aurais jamais pensĂ© Ă  aller faire le test, c'est pour ça que c'est bien que le stand soit ici car il y'a beaucoup de gens qui passent."

Mais tous ne sont pas aussi rĂ©ceptifs. Certaines personnes, interpellĂ©es dans la rue, ont dĂ©clinĂ© la proposition de dĂ©pistage, considĂ©rant que ce n’était pas nĂ©cessaire pour elles. Une rĂ©action qui tĂ©moigne encore d’un sentiment de distance et d'invulnĂ©rabilité face aux infections sexuellement transmissibles. En touchant des personnes qui ne se seraient pas forcĂ©ment dĂ©placĂ©es dans un centre de santĂ©, ces actions permettent de briser des tabous encore trĂšs prĂ©sents autour de la sexualitĂ©, du VIH et du dĂ©pistage. 

- Un parcours simple pour se faire dépister -

Le parcours est simple, tout d’abord une consultation avec le mĂ©decin qui Ă  la fin fait une prescription, ensuite un enregistrement administratif pour pouvoir recevoir les rĂ©sultats et puis pour finir les prĂ©lĂšvements qui sont rĂ©alisĂ©s par les infirmiers. Une logistique fluide pour encourager le passage Ă  l’acte. Et cela semble fonctionner : des jeunes, des personnes ĂągĂ©es, des couples et des passants curieux s’arrĂȘtent. Certains viennent volontairement, d’autres sont interpellĂ©s par les bĂ©nĂ©voles.

À leurs cĂŽtĂ©s, l’association Rive intervient aussi, avec une approche Ă  la fois informative et ludique. Yasmina Singamoutou, coordinatrice et conseillĂšre conjugale et familiale, se charge de certains dĂ©pistages. "Nous sommes lĂ  pour faire du dĂ©pistage mais aussi de la prĂ©vention. Mes collĂšgues tiennent un stand avec des brochures, des flyers sur les IST et la contraception." L’association propose Ă©galement une pĂȘche au canard pas comme les autres : chaque canard porte une mĂ©thode de contraception, il faut piocher une carte au hasard puis ensuite pĂȘcher la contraception inscrite sur la carte. AprĂšs cela, les intervenants expliquent le fonctionnement de cette contraceptive. Regardez.

- Une urgence sanitaire bien réelle -

Si ces actions rencontrent un tel engagement de la part des professionnels, c'est parce que la situation préoccupante. Le Docteur Roland Rodet praticien hospitalier en maladies infectieuses et responsable du centre de santé de sexuelle du CHU de Bellepierre, rappelle les chiffres : "L'année derniÚre on a eu plus de 30 pour cent de patients qui ont découvert leur VIH. Cela représente 70 personnes nouvellement contaminées à La Réunion." Regardez.

Aujourd'hui, 1.181 personnes vivent avec la maladie sur l'Ăźle un taux comparable avec celui de la mĂ©tropole donc on est plutĂŽt bien. Mais l'environnement rĂ©gional reste fragile : "Nous sommes entourĂ© d'Ăźles oĂč le dĂ©pistage et la prise en charge sont plus difficiles, et ou l'Ă©pidĂ©mie est plus importante." Cependant le VIH n'est pas le seul virus progression. Le mĂ©decin alerte aussi sur la flambĂ©e d'autres infections sexuellement transmissibles : "Pour la syphilis et la gonocoque, on a Ă©galement plus de 30 pour cent de cas chaque annĂ©e depuis 2022."

Autres populations Ă  risques, les personnes ĂągĂ©es, souvent oubliĂ©es campagnes de prĂ©vention. "Beaucoup de sexagĂ©naires pensant qu'ils sont passĂ©s Ă  travers les IST dans leurs jeunesses, donc qu'ils sont protĂ©gĂ©s mais ce n'est pas le cas." Il poursuit en disant : "Certains vont faire des voyages dans les pays voisins comme Madagascar et Maurice oĂč comme je l'ai dit  le dĂ©pistage est limitĂ© et reviennent infectĂ©s." Regardez.

sm/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

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