Projet de loi contre la vie chère en outre-mer : l’examen à l’Assemblée nationale est reporté

  • Publié le 28 novembre 2025 à 15:09
  • Actualisé le 28 novembre 2025 à 15:25
Naïma Moutchou

La ministre des outre-mer - actuellement en déplacement à La Réunion a annoncé le report de l’examen à l’Assemblée nationale du projet de loi contre la vie chère dans les territoires ultramarins, afin de "se donner du temps de travail" pour le renforcer. Naïma Moutchou a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP), "la vie chère, ça doit être un sujet prioritaire. Il y a ce projet de loi de lutte contre la vie chère qui a été examiné au Sénat (…) Le texte a été amélioré mais je pense que nous pouvons aller beaucoup plus loin" (Photo : rb/www.imazpress.com)

La ministre a ajouté avoir "tendu la main aux parlementaires" pour "travailler ensemble" à l’amélioration du texte.

Présentée comme une "urgence" par le premier ministre, Sébastien Lecornu, la lutte contre la vie chère s’est traduite à la fin d’octobre par l’adoption sans enthousiasme au Sénat d’un projet de loi commencé par l’ex-ministre Manuel Valls et jugé trop timide par les parlementaires.

Ces derniers espéraient une loi plus ambitieuse pour défendre le pouvoir d’achat et relancer la transparence et la concurrence dans les territoires d’outre-mer, un sujet au cœur des manifestations émaillées d’émeutes qui ont secoué la Martinique à l’automne 2024.

À La Réunion, selon les chiffres de l'Insee, 36% de la population vit sous le seuil de pauvreté. L'île "fait ainsi partie des régions et des départements de France où la pauvreté est la plus répandue.

De plus, selon l’Observatoire des prix, des marges et des revenus (OPMR), un produit vendu 100 euros en métropole coûte 179 euros sur l’île. Le coût de l’alimentaire y est 37 % plus élevé selon l'Insee, un écart qui atteint même 46 % pour les produits importés. Ces chiffres alimentent un sentiment d’injustice parmi la population, qui doit composer avec un pouvoir d’achat amputé.

- Les réformes de la Lodéom et de défiscalisation des investissements productifs dans les territoires ultramarins abandonnées -

Naïma Moutchou a par ailleurs confirmé à l’AFP l’abandon de deux réformes prévues dans le budget 2026 : la réforme des exonérations de cotisations patronales en outre-mer (Lodéom) et celle de la défiscalisation des investissements productifs dans les territoires ultramarins.

Une nouvelle qui n'en est pas une puisque déjà l'Assemblée nationale a voté le vendredi 7 novembre 2025 en faveur de la suppression du coup de rabot prévu sur le dispositif LODEOM (Loi pour l'Ouverture et le Développement Économique de l'Outre-Mer) dans le projet de loi de finances 2026.

Ces dispositifs bénéficient aux entreprises ultramarines et devaient générer 650 millions d’euros d’économies pour l’Etat. Leur suppression avait suscité une levée de boucliers de la part des élus d’outre-mer, tous bords politiques confondus. 

Face à la présidente de la Région Réunion, la ministre des Outre-mer a assuré de son soutien : "Les territoires ultramarins sont fragiles. 650 millions d'euros de coupes budgétaires qui viendraient fragiliser les Outre-mer, c'est non."

"Avec le premier ministre, nous avons décidé d’y renoncer dans le cadre de ce projet de loi de finances parce que nous ne voulons pas fragiliser les territoires ultramarins", a déclaré Naïma Moutchou, tout en disant vouloir entamer un travail "pour voir la manière dont on peut ensemble réformer ces dispositifs" qui "peuvent être plus efficaces".

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www.imazpress.com avec AFP/redac@ipreunion.com

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