Saint-Denis : un jeune majeur condamné après la dégradation d’une statue de la Vierge Marie

  • Publié le 23 septembre 2025 à 19:45
  • Actualisé le 25 septembre 2025 à 05:24
Statue Vierge Marie

Condamné ce mardi 23 septembre 2025 à 70 heures de travail d’intérêt général, Soundi S., 20 ans, faisait partie du groupe de jeunes qui avait dégradé en mars dernier la statue de la Vierge Marie à l’église Notre-Dame de la Délivrance à Saint-Denis. Des faits filmés et diffusés sur les réseaux sociaux qui avaient déclenché une vague d’indignation politique et religieuse à La Réunion (Photo sly/www.imazpress.com)

Le tribunal correctionnel de Saint-Denis a rendu ce mardi 23 septembre son jugement à l’encontre de Soundi S., l’un des auteurs des dégradations commises en mars dernier contre la statue de la Vierge Marie à l’église Notre-Dame de la Délivrance. Le jeune homme de 20 ans a été condamné à 70 heures de travail d’intérêt général à effectuer dans les 18 mois, sous peine d’une amende de 800 euros. La décision suit précisément les réquisitions du parquet.

Né en 2005 à Saint-Denis, Soundi S. n’en est pas à son premier passage devant la justice. Il avait déjà été condamné en 2023 à sept mois de prison avec sursis pour vol par ruse. Depuis peu, il suit une formation en restauration dans le cadre d’un contrat d’apprentissage.

 - Socle dégradé et gestes obscènes -

Dans la nuit du 10 au 11 mars 2025, plusieurs jeunes avaient filmé et diffusé sur les réseaux sociaux la profanation de la statue installée dans l’oratoire du parking de l’église Notre-Dame de la Délivrance. Le socle avait été dégradé et des gestes obscènes avaient été commis devant la statue. Deux mineurs avaient été interpellés, l'un d'eux est jugé séparément devant le tribunal pour enfants, tandis que l'autre n’a pas été poursuivi.

Ces actes avaient suscité une vague d’indignation bien au-delà de la communauté catholique. Le diocèse avait dénoncé un comportement "indigne et contraire à l’esprit de citoyenneté", tandis que le préfet Patrice Latron saluait "l’action rapide et efficace des forces de police".

 - Aucune explication à ces faits -

À l’audience de ce mardi, le jeune homme mis en cause est apparu crâne et barbe rasés, vêtu d’un tee-shirt de football et d’un pantalon noir. Incapable de donner une véritable explication à son geste, il a exprimé ses regrets devant les magistrats : "Je me suis calmé", a-t-il déclaré, ajoutant vouloir désormais "entrer dans l’armée". Subissant des menaces de mort sur les réseaux sociaux à l'époque des faits, l'intéressé avait quitté le département pour s'installer en Bretagne où il devrait retourner à l'issue de sa condamnation.

Son avocate a insisté sur ses efforts de réinsertion. Le parquet a rappelé que "dégrader une statue, cela coûte de l’argent public car ensuite il faut réparer", et a requis un travail d’intérêt général. Le tribunal a suivi cette réquisition à la lettre en prononçant l'obligation d'effectuer un travail d'intérêt général de 70 heures à réaliser dans les 18 mois et, en cas d'inexécution, une amende de 800 euros.

 - Une condamnation dans un climat d’émotion -

Au moment des faits, l’émotion avait été vive à La Réunion. Le président du Département Cyrille Melchior avait condamné "fermement ces agissements" en appelant à "protéger ce qui fait la richesse de La Réunion : le respect et l’unité". La maire de Saint-Denis, Ericka Bareigts, avait exprimé son soutien "à l’évêque de La Réunion, à tous les fidèles, ainsi qu’à tous ceux qui ont été choqués par cet acte inacceptable".

Les parlementaires avaient également réagi. Le député Frédéric Maillot estimait que "la jeunesse et l’oisiveté ne peuvent être une excuse au blasphème". De son côté, la députée Emeline K/Bidi parlait de "quelques imbéciles [qui] ont voulu mettre de l’huile sur le feu" dans "un contexte de tension communautaire".

Le monde religieux avait pris la parole d’une seule voix : le Groupe de dialogue interreligieux dénonçait "un irrespect total pour l’Autre", tandis que l’imam Bana rappelait que "quiconque fait du mal à un chrétien ou à un juif sera mon ennemi le jour du jugement", exprimant sa solidarité avec la communauté catholique.

Si Soundi S. a désormais été fixé sur son sort, le dossier n’est pas totalement clos. L’un des mineurs impliqués doit encore être jugé par le tribunal pour enfants. La décision de ce mardi vise néanmoins à solder l’une des affaires les plus marquantes de l’année en matière de respect du vivre-ensemble à La Réunion.

is/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

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1 Commentaires
Riposte974
Riposte974
1 jour

Comment avoir de la compassion pour un magistrat péyi " l'obligation d'effectuer un travail d'intérêt général de 70 heures à réaliser dans les 18 mois et, en cas d'inéxécution, une amende de 800 euros. "

Avec ça on part au ti bazar sin dni tellement le ridicule ne tue point