L’Assemblée nationale vient d’adopter un amendement ouvrant la voie à un plan national de prévention du SAF/TCAF inspiré du modèle réunionnais. Dès lors, La Réunion devient le territoire-pilote scruté par l’ensemble des décideurs, à l’approche du projet de loi qui sera déposé très prochainement, salue l'association SAF France, dont nous publions le communiqué ci-dessous (Photo photo Sly/www.imazpress.com)
Les mamans accompagnées par SAF France ont ouvert la conférence en brandissant une banderole portant leur message : “Larg pa nou dan nout combat contre l’alcool.”
Elles ont rappelé que leur stabilité et celle de leurs enfants dépend de l’accompagnement de proximité du Cœur de Réseau, dispositif unique en France. Leur message est clair : "Nous ne pouvons plus être abandonnées."
Un appel d’autant plus fort que La Réunion est désormais observée comme modèle national.
- Bilan 2025 : des progrès majeurs, une fragilité persistante -
Le Dr Denis Lamblin, président de SAF France, a rappelé les avancées significatives de ces dernières années à la Réunion :
• généralisation exemplaire de la prévention scolaire et grand public,
• 20 actions grand public SAFTHON organisées en 2025,
• diminution par quatre des consommations d’alcool pendant la grossesse,
• réduction du nombre d’enfants touchés grâce à une coordination étroite entre la Préfecture, le Centre de Ressources TCAF, le Département, la CAF, les associations et le soutien du privé.
Mais il a aussi alerté : "Certaines femmes sont aujourd’hui plus vulnérables que jamais. Le modèle fonctionne, mais il reste fragile."
Une fragilité qui arrive au moment où ce modèle sera scruté par la France entière. Le Cœur de Réseau : un rempart indispensable qui devra démontrer sa solidité. Martine Ribaira et Amanda Dijoux ont rappelé le rôle vital du Cœur de Réseau pour repérer, accompagner et protéger les femmes vulnérables.
Dans les prochains mois, alors que le gouvernement prépare un projet de loi sur la prévention de l’alcoolisation fœtale, ce dispositif réunionnais servira de référence nationale. Pour cela, il doit être sécurisé et renforcé.
Une avancée parlementaire historique... qui place La Réunion sous les projecteurs
Au cours de l’année 2025, SAF France a multiplié :
• les rencontres ministérielles,
• les échanges avec les députées Perrine Goulet et Béatrice Piron, venues constater sur le terrain les effets du dispositif,
• le travail en soutien à la Proposition de Résolution 646,
• le lobbying auprès des parlementaires.
Le vote de l’amendement dans le PLFSS constitue une avancée majeure. Mais le Dr Lamblin nuance : "L’amendement est un début. Notre modèle devra prouver sa solidité, car il sera observé de près à mesure que s’élabore le futur projet de loi."
- Situation nationale : une urgence ignorée -
Si le modèle réunionnais inspire la Nation, il révèle aussi l’ampleur des besoins ailleurs. En Île-de-France, aujourd’hui la région la plus impactée, 38 % des femmes enceintes déclarent poursuivre une consommation d’alcool. Faute de dispositifs de proximité équivalents au Cœur de Réseau, des milliers de familles ne bénéficient d’aucun soutien.
Elles ne peuvent plus être abandonnées. Le futur projet de loi devra répondre à cette inégalité majeure.
- Perspectives 2026 : consolider le modèle qui inspirera la future loi -
SAF France appelle à :
• renforcer et sécuriser le Cœur de Réseau,
• pérenniser la prévention dans les écoles,
• stabiliser les financements des équipes,
• poursuivre le déploiement en Île-de-France,
• préparer la mise en œuvre opérationnelle du plan national, dès l’adoption de la loi.
- "Il en va de la vie de nombreuses familles" -
L’amendement parlementaire marque une reconnaissance historique. Mais pour que le futur projet de loi réussisse, La Réunion doit pouvoir montrer un modèle fort, sécurisé et durable. Les femmes les plus vulnérables et leurs enfants ne peuvent plus être abandonnés. Renforcer les dispositifs qui fonctionnent déjà est désormais une urgence nationale.

Ça peut paraître dur mais quand on conduit une voiture avec de l’alcool on est sanctionné, au tribunal l’alcool c’est une circonstance aggravante. On voit que l’activité de cette assos est essentiellement du lobbiying . La prévention a ses limites. C’est une problématique médicale à intégrer dans les structures existantes de lutte contre les addictions en manque de moyens