20 désanm

174 ans après l'abolition de l'esclavage, le combat pour l'égalité n'est toujours pas gagné

  • Publié le 20 décembre 2022 à 07:55
  • Actualisé le 20 décembre 2022 à 10:04
20 Désanm

Ce mardi 20 décembre 2022, La Réunion célèbre le 174ème anniversaire de l’abolition de l’esclavage. Une date primordiale qui marque le début d’un long combat pour l’accès à l’égalité. Un combat qui dure toujours, 174 ans après.

Si nous nous trouvons évidemment à des années lumières des exactions graves et sanglants commisses par la France sur ses populations colonisées à l’époque de l’esclavage, difficile de considérer que La Réunion est désormais l’égale de la France hexagonale.

Taux de chômage, taux de population vivant sous le seuil de pauvreté, taux d’illettrisme, prévalence du diabète, de l’alcoolisme…La liste est longue en matière d’inégalités. Les Réunionnais, et les Ultra-marins de manière générale, restent encore et toujours des citoyens de seconde zone, une population à aller saluer lorsque les politiciens sont en manque de voyage et de chaleur.

174 ans après la fin de l’esclavage, les stéréotypes racistes persistent envers les Ultra-marins, notamment les populations kafs.

174 ans après la fin de l’esclavage, les agents de l’Etat profitent d’une sur-rémunération de 53% quand 37% de la population vit sous le seuil de pauvreté, et doit se contenter de survivre avec moins de 1.100 euros par mois.

174 ans après la fin de l’esclavage, on préfère toujours privilégier le financement des départs des étudiants vers l’Hexagone plutôt que dans la création de nouveaux lieux d’études supérieures.

174 après la fin de l’esclavage, l’Etat refuse toujours de totalement prendre ses responsabilités face aux souffrances causées aux Ultra-marins, des enfants de la Creuse aux avortements forcés, du scandale du chlordécone dans les Antilles à celui des essais nucléaires en Polynésie française.

Et que ce soit dans l’Hexagone ou à La Réunion, la situation ne va pas s’améliorer de si tôt. Peut-on vraiment se satisfaire d’un pays où l’on ne peut plus vivre dignement lorsqu’on touche le salaire minimum ?

Peut-on vraiment se réjouir dans un pays qui veut forcer sa population à travailler jusqu’à 65 ans, alors que 25% des plus pauvres sont déjà morts avant d’avoir atteint l’âge de la retraite ?

Comme l’a justement écrit Ziskakan en 1991, « zordi zésklav dokèr dann por, zésklav mason in pé partou, non lésklavaz lé pa bien mor ».

as/www.imazpress.com / redac@ipreunion.com

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