L'IRT (Ile de la Réunion Tourisme) en partenariat avec l'Insee (Institut national de la statistique et des études économiques), a présenté ce mercredi 17 mars 2010 les chiffres de la fréquentation touristique pour l'année 2009. La Réunion a accueilli près de 422 000 touristes en 2009 ; soit 6,4 % de plus qu'en 2008 et 3,2 % de plus qu'en 2005. Un chiffre qui se rapproche de ceux des meilleures années du début de la décennie (le meilleur résultat jamais enregistré par la destination était de 432 000 touristes en 2003) et dont se félicite l'IRT. Cette hausse est exclusivement portée par les touristes métropolitains (+10,5%). La venue de touristes étrangers recule de près de 10 % par rapport à 2008.
Bien décidé à prouver que l'IRT participe " activement " à la progression du tourisme à la Réunion, Pierre Vergès a souligné que les chiffres de 2009 dépassent ceux relevés avant la crise du chikungunya qui avait provoqué une baisse du tourisme à 278 800 touristes en 2006. " Dans cette conjoncture de crise internationale, il est certain qu'avec mes collègues de l'IRT, nous ne pouvons que nous réjouir. N'en déplaît à certains, " lance Pierre Vergès. Qualifiée de dépensière par ses détracteurs, l'IRT répond : " Si on n'avait rien entrepris, où en seraient les chiffres aujourd'hui ? Les enjeux que représente le tourisme nécessitent autre chose que du bricolage et des claquements de doigt. " Les recettes extérieures liées au tourisme s'élèvent à 336,5 millions d'euros sur l'année 2009 soit une baisse de 2 % par rapport à 2008.Le développement du tourisme affinitaire (lié aux réseaux familiaux, amicaux), déjà observé les années passées, se confirme et s'amplifie : désormais plus de la moitié des touristes (53 %) viennent à La Réunion voir leurs amis ou leur famille. Parmi les touristes affinitaires, 26 % sont originaires de la Réunion, les 84 % restants sont des non Réunionnais. Si le tourisme d'agrément progresse de 5,5 %, le tourisme affinitaire augmente encore, de 12,5 % par rapport à 2008. On notera, en revanche, une nette diminution, de près de 18 %, du tourisme d'affaire.
En conséquence, le choix du type d'hébergement principal s'en trouve modifié. Malgré la hausse du nombre de touristes d'agrément, l'hébergement en hôtel ou résidence de tourisme a diminué de 7 % par rapport à 2008. Les touristes ont privilégié l'hébergement chez des amis ou la famille (+8.5 %) ou la location dont le choix en tant qu'hébergement principal a bondi de 35 %.
Les touristes étant restés, en moyenne, un jour de moins qu'en 2008 (16,3 jours contre 17,3 jours en 2008), leurs dépenses individuelles ont reculé de 6 %. Compensée par la hausse de fréquentation, la dépense globale réalisée par les touristes se maintient à un niveau proche de celui de 2008 (305 millions d'euros hors transports aériens). Les deux postes les plus importants de ce budget sont l'hébergement et la restauration, qui représentent à eux deux, près de la moitié de cette dépense. Si les dépenses liées à l'hébergement augmentent (+13,4 % soit 77,6 millions d'euros), les dépenses liées à la restauration, à l'achat de souvenirs et aux loisirs diminuent sensiblement. Les dépenses liées à la location de voiture demeurent stables.
La clientèle étrangère (européenne et union européenne) représente 19 800 touristes, soit une baisse de 17,6 % par rapport à 2008. " Les voyages lointains, sous-entendus plus chers, sont les premières victimes de la crise, " analyse l'IRT. Si les chiffres ont baissé sur la Belgique et la Suisse, une progression " intéressante " sur l'Allemagne de 29 % (soit 7 565 arrivées au lieu de 5 857 en 2008) ressort des statistiques. Dans la zone Océan Indien, pour ce qui est du marché australien, les chiffres ne sont pas suffisamment représentatifs, compte tenu de l'ouverture récente de la ligne par Air Austral (avril 2009). Rappelons que dans l'Océan Indien, les Australiens représentent la seule clientèle pour laquelle un Visa n'est pas exigé.
Concernant la situation touristique des autres pays de la zone océan Indien, pour la seconde année consécutive, la Réunion affiche la meilleure progression et conserve sa deuxième place dans la zone derrière Maurice qui enregistre une baisse de fréquentation de 6,3 % par rapport à 2008.
Pierre Vergès aborde également les perspectives à venir pour l'IRT. Si à la Réunion, la tendance va vers des hébergements dits de petites structures, c'est que ce produit correspond actuellement à la demande des touristes, locaux et extérieurs. " Ces derniers apprécient le contact humain, la convivialité et l'authenticité, des qualités qu'ils ne trouvent pas, ailleurs que chez l'habitant, " commente l'IRT. " Je n'oublie pas pour autant l'hôtellerie classée qui cette année a enregistré un taux d'occupation satisfaisant. Les chiffres communiqués par l'Union des Hôteliers de La Réunion font état d'un taux annuel de 69 %. Cependant il faut aider le secteur, lui donner les moyens d'être encore plus compétitif, " commente Pierre Vergès. 4 000 chambres pour de l'hôtellerie classée sont prévues. Pierre Vergès tient néanmoins à préciser : " La Réunion ne vendra pas son âme. L'approche verte, nature, l'authenticité sont et seront privilégiées. "
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