Ce mercredi 29 octobre 2025, une réunion a eu lieu au rectorat entre plusieurs élus et le collectif des Enfants invisibles 974 pour pallier au manque d'accompagnants d'enfants en situation de handicap (AESH). Suite à ces travaux, l'Académie a dévoilé qu'au 1er octobre 2025, il manque au minimum 212 AESH à La Réunion pour près de 1.000 sans solution. Jeudi 30 octobre, le ministre de l’éducation nationale, Edouard Geffray, auditionné par cette commission, a admis que la situation était "préoccupante" mais qu’elle s’était légèrement améliorée depuis la rentrée
Face à ces chiffres alarmants, le député de La Réunion, Frédéric Maillot, a annoncer "déposer immédiatement des amendements en ce sens pour répondre à ce besoin urgent".
"C’est un système absurde : au nom de l’égalité, on fragilise l’école, les enseignants, les familles et surtout les enfants", peste la maire de Saint-Denis, Ericka Bareigts.
Lire aussi - Manque d'AESH à La Réunion : le député Perceval Gaillard interpelle le gouvernement
- 1.000 enfants sans AESH à La Réunion -
À La Réunion, l'absence d'accompagnants d'élèves en situation de handicap (AESH) en nombre suffisant est une problématique soulevée chaque année. Selon les chiffres du collectif "les enfants invisibles 974", il y aurait environ 9.000 enfants en situation de handicap et près de 1.000 sans accompagnants.
Pour le rectorat, "93,5 % enfants ayant une notification d’accompagnement humain de la MDPH bénéficient d’une AESH", précise le rectorat, soit 6.105 élèves.
Depuis la rentrée, 98 nouveaux contrats ont été déployés.
Au total en France, près de 50 000 élèves en situation de handicap n'avaient pas d'accompagnant à la rentrée 2025. La ministre déléguée chargée de l'Autonomie et des personnes handicapées, Charlotte Parmentier-Lecoq, a été auditionnée ce mardi. Le ministre de l'Éducation, Édouard Geffray a annoncé vouloir renforcer les moyens dédiés à la formation des enseignants, afin qu’ils puissent être formés pour pallier à certains manques d’accompagnement.
Dans le même temps, il a affirmé que la présence d’une AESH derrière chaque enfant n’était pas la solution, laissant entendre qu’une partie des besoins pourrait être compensée par les enseignants eux-mêmes.
Par ailleurs, "il aurait été demandé à la MDPH de ralentir les notifications d’heures d’AESH, afin de les adapter aux moyens humains disponibles", indique l'association Les Enfants Invisibles 974.
- Chaque enfant porteur de handicap a besoin d'un accompagnement personnalisé -
Cédric Bourane, référent du groupe des "Enfants invisibles 974" dénonce la mutualisation des AESH. "Un ou une AESH peut accompagner 5 à 6 enfants sur un même établissement ou même sur différents lieux", dit-il, consterné.
"Les enfants ont besoin d'un accompagnement individuel, rester avec la même personne", poursuit Cédric Bourane, père d'un enfant de 6 ans, souffrant d'autisme.
"Le rectorat attribue les AESH à sa sauce, mais pas en fonction des besoins décrits par la notification de la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH), s'indigne-t-il. "Le reste du temps, les enfants sont totalement perdus et n'arrivent pas à suivre en classe."
Pourtant, ces accompagnants "ont un rôle d'aide pour l'enfant mais également de binôme avec l'enseignant qui ne peut pas se concentrer seulement sur l'enfant porteur d'un handicap", explique le coordinateur du collectif.
- 98 nouveaux contrats d'AESH déployés à La Réunion selon le rectorat -
Le rectorat de La Réunion avait annoncé avant la rentrée, l'ouverture de 98 postes d'AESH, "des nouveaux contrats déployés et le ministère vient d’attribuer à l’académie une enveloppe supplémentaire de 14 emplois d’AESH qui permettront au service académique de l’école inclusive de poursuivre les efforts pour réduire le nombre d'élèves en attente, notamment en poursuivant le recrutement d'AESH et en optimisant la répartition des ressources", répondait à Imaz Press le rectorat.
Mais "il faut que l’ensemble des partenaires soient conscients qu’il ne sera jamais attendu d’accompagner individuellement tous les élèves. Cela ne correspond ni à leurs besoins, ni aux droits notifiés pour y répondre", ajoute l'Académie.
"C’est la raison pour laquelle les équipes pédagogiques de l’école inclusive s’attachent à renforcer l’accompagnement de tous les personnels au contact des élèves, en créant des ressources pédagogiques destinées aux enfants à besoins particuliers et en les aidant à mieux organiser l’environnement scolaire."
Aujourd'hui, l'Académie compte 3.100 personnels accompagnants d'élèves en situation de handicap. "Ces personnels constituent le deuxième corps de personnels dans l'académie après les enseignants et accompagnent à ce jour plus de 5.700 élèves ayant une notification de la MDPH", souligne les services de l'Académie.
- Sans AESH, des parents saisissent la justice -
Faute d'AESH et de "respect de la notification de la MDPH, certains parents entament des recours juridiques devant le tribunal administratif", explique Cédric Bourane.
Cela se fait "par un courrier, un référé d'urgence avec dépôt d'une main courant. Au bout d'une semaine une audience est fixée. Lorsque le parent expose le problème devant le juge, il obtient généralement gain de cause", dit-il.
À ce moment-là, le rectorat a 15 jours avec astreinte pour attribuer un AESH.
Si la réponse ne répond pas à vos attentes, vous pouvez contester la décision d’un référé-liberté devant le Conseil d’État.
Lire aussi - Vers un meilleur accompagnement des enfants en situation de handicap
ma.m/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

Huit ans et demi de pouvoir macroniste (G.Attal), avec la complicité du centre droit MoDem (F.Bayrou), Horizons (E.Philippe), des Démocrates (M.Fesneau), de la Droite LR (B.Retailleau - L.Wauquiez) et de l'extrême-Droite (M.Le Pen - E.Ciotti).... et toujours pas assez d'AESH (Accompagnant des Élèves en Situation de Handicap) pour nos enfants. Honte sur eux !
La gauche as-t'elle fait mieux ? J'ai souvenir que sous Hollande et plus particulièrement avec Valls et ses ordonnances pour contourner l'échéance de 2015 de la loi 2005, la gauche n'a pas sourcillé. Elle a voté cette gestion par ordonnances au Parlement.
Droite ou gauche, l'affaire du handicap est une question personnelle de l'élu.
Attaquer l'Etat ne mange pas de pain en cette période pré électorale. S'attaquer au quotidien des personnes handicapées, c'est à dire à l'accessibilité des transports, de l'espace public, des bâtiments, du logement, c'est s'attaquer à sa gestion municipale et intercommunale. Là il y a moins de monde.
Et des AESH pour les élus tricheurs ?