La ville de Saint-Denis tient à exprimer sa solidarité pleine et entière aux familles du collectif "Les Enfants Invisibles 974", qui alertent sur l’absence d’accompagnement pour leurs enfants en situation de handicap, malgré des notifications MDPH en cours de validité. Pourtant, en juillet, le rectorat avait annoncé 90 AESH supplémentaires pour La Réunion (Photo : sly/www.imazpress.com)
"Ce combat est légitime et profondément juste. Il touche à un principe fondamental : l’égalité d’accès à l’éducation pour tous les enfants, sans distinction, sans exception", écrit la municipalité dans un communiqué.
- Une rentrée difficile pour les enfants en situation de handicap -
"Les familles et les enfants concernés vivent, une fois encore, une rentrée difficile. Au-delà des démarches déjà longues et complexes, elles se heurtent à l’absence d’un accompagnement pourtant reconnu comme nécessaire", déplore la commune.
"Le cas de la pause méridienne, qui peut désormais être couverte par un AESH mais dont le temps est décompté de l’accompagnement en classe, souligne les contradictions encore présentes dans le système. Cela revient, bien souvent, à faire choisir aux familles entre inclusion sociale et inclusion scolaire. Ce compromis n’est pas acceptable", est-il écrit.
Par ailleurs, "l’optimisation et la rationalisation du temps de travail des AESH ne leur permettent pas toujours d’assurer leur mission dans des conditions humaines, stables et favorables à la construction d’un lien de confiance avec l’enfant. Cela fragilise l’ensemble du parcours éducatif".
La ville de Saint-Denis "souhaite redire, avec force et clarté, que l’école inclusive ne peut pas rester un slogan. Elle doit devenir une réalité concrète, respectueuse des enfants, de leurs familles, et de celles et ceux qui les accompagnent".
- Des milliers d’enfants en situation de handicap sans scolarisation adaptée -
Pour des milliers d’enfants porteurs de handicap, la rentrée scolaire s'est faite sans accompagnement adapté selon l’Unapei, un réseau d’associations représentant les personnes avec des handicaps intellectuels et cognitifs.
Ce dernier dénonce notamment le faible nombre d’heures de cours proposé aux enfants en situation de handicap.
519.000 enfants handicapés étaient scolarisés à l’école ordinaire à la rentrée 2024, selon le ministère de l’Éducation nationale. D’autres sont scolarisés en instituts médico-éducatifs (IME). "Derrière ce nombre croissant d’enfants scolarisés, il y a une qualité d’accueil très variable, des solutions qui ne correspondent pas aux besoins, des enfants scolarisés à l’école ordinaire alors qu’ils auraient besoin d’une place en IME", explique Sonia Ahehehinnou, vice-présidente de l’Unapei à l’AFP.
Selon une enquête menée par le réseau auprès de 38 de ses associations membres, représentant plus de 3.600 enfants, 13 % n’ont aucune heure de scolarisation par semaine, 38 % moins de six heures, 30 % entre 6 et 12 heures.
L’Unapei, qui a lancé une campagne #J’aiPasEcole, a recueilli 998 témoignages de familles sur le site www.marentree.org.
- 90 AESH supplémentaires annoncés pour le mois d'août à La Réunion -
Pourtant, à La Réunion, le vendredi 4 juillet 2025, le recteur Rostane Mehdi avait indiqué qu'en août, 90 AESH supplémentaires et 75 postes d'enseignants et d'éducateurs spécialisés seraient déployés.
Actuellement, l'île en compte 3.000, soit 12% de la masse salariale du rectorat, mais à chaque rentrée, c'est la croix et la bannière pour plusieurs familles, qui n'arrivent pas à faire scolariser leur enfant, faute d'accompagnement suffisant.
Lire aussi - Vers un meilleur accompagnement des enfants en situation de handicap
www.imazpress.com/redac@ipreunion.com