Assurance chômage : le gouvernement déclare (encore) la guerre aux chômeurs

  • Publié le 12 octobre 2022 à 09:45

Avec l’adoption en première lecture de la nouvelle réforme de l’assurance chômage, le gouvernement a choisi (encore) de s’attaquer aux plus précaires. Alors qu’une précédente réforme, déjà largement décriée, a été adoptée en 2021, les députés ont décidé de fermer un peu plus le robinet. Sans aucune garantie écrite pour les Outre-mer, où le taux de chômage est historiquement plus élevé (Photo d'illustration rb/www.imazpress.com)Mais pourquoi le gouvernement en veut-il tellement aux chômeurs ? Dans sa lutte pour le plein emploi, il semble persuadé que l’allocation chômage est un cadeau à ceux qui aiment ne rien faire.Peu importe que cette allocation soit le fruit des cotisations des dits-chômeurs. Peu importe que le principe même de l’allocation soit un salaire différé, pour les périodes où un ancien travailleur n’est plus en situation d’emploi.Le gouvernement justifie cette nouvelle réforme par « des difficultés de recrutement dans l’hôtellerie, la restauration ou le BTP ». Des secteurs où les conditions de travail et les salaires sont régulièrement décriés. Plutôt que de se pencher sur la question d’une revalorisation de ces métiers, il préfère donc forcer les travailleurs à accepter des conditions de travail dégradées, sous peine de se voir privés de revenus.C’est aussi dans ce sens que les députés ont voté un amendement afin que les “abandons de poste” soient assimilés à des démissions. Dernier recours pour certains travailleurs dont l’entreprise refuse une rupture conventionnelle ou un licenciement, l’abandon de poste ne sera désormais considéré comme une démission, et ne permettra donc pas de toucher son allocation. Quel choix restera-t-il à l’employé ? Démissionner et ne rien toucher, ou rester dans un poste qui ne lui convient plus, par dépit.A La Réunion, où 19% de la population active est au chômage selon les derniers chiffres de l’Insee, limiter encore l’accès à l’allocation chômage ne peut être que désastreux. Et si le ministre du Travail, Olivier Dussopt, a assuré que la modulation prévue afin qu’elle soit “plus stricte quand trop d’emplois sont non pourvus, plus généreuse quand le chômage est élevé » s’adaptera aux Outre-mer, rien ne garantit que cela soit vraiment le cas. Les promesses creuses à destination des ultra-marins sont légion.Comme l’a noté le député PS Jérôme Guedj, cette réforme est « un bras d’honneur au dialogue social ». Mais aussi aux plus précaires.

as/www.imazpress.com / redac@ipreunion.com

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