"L'économie de leur pays s'effondre, leur monnaie ne vaut plus grand-chose et aucun des accords de paix signés précédemment n'a tenu. Malgré cela les Soudanais du sud conservent un attachement viscéral à leur culture, et plus particulièrement aux troupeaux de vache, qui y jouent un rôle central. C'est ce que j'ai essayé de traduire avec mes images" écrit la photojournaliste de l'AFP Stefanie Glinski dont nous publions le making-of ci-dessous.
Je me suis installée au Soudan du sud il y a neuf mois. Je m’y étais rendu quelques fois avant pour des reportages sur des sujets humanitaires. L’endroit est si fascinant que cela m’a décidée à m’y installer.
C’est un pays compliqué dans lequel travailler comme journaliste. L’octroi d’un visa est long, mais c’est le processus d’accréditation, délivrée par un organe gouvernemental, qui s’avère un parcours du combattant. Il faut passer un entretien poussé, au cours duquel vous devez justifier dans quel but vous avez publié ceci ou cela. Ils n’aiment surtout pas trouver le moindre indice ou preuve que ce que vous avez écrit ou photographié puisse alimenter des divisions ethniques.
Le pays est une mosaïque de peuples, à l’équilibre fragile. Je garde toujours à l’esprit que je pourrai être expulsé du jour au lendemain. J’ai actuellement plusieurs mois d’accréditation devant moi, mais ça reste très stressant.
