Augmentation des salaires

200? : pas pour les TPE/PME

  • Publié le 9 mars 2009 à 17:55

La hausse de 200? sur les bas salaires est une revendication impossible à appliquer au sein des TPE (très petites entreprises) et des PME (petites et moyennes entreprises). C'est ce qu'ont affirmé les 3 chambres consulaires (chambre de commerce et d'industrie de La Réunion, chambre d'agriculture de La Réunion et chambre de métiers et de l'artisanat de La Réunion) lors d'une conférence de presse ce lundi 9 mars 2009. Les responsables demandent à ce que les négociations actuelles entre le patronat et le COSPAR (collectif contre la vie chère) prennent en compte la situation de ces entreprises. Ils ont par ailleurs envoyé un courrier contenant 3 motions au gouvernement pour l'interpeler sur les difficultés des TPE/PME.

Rappelant leur soutien aux manifestants, les présidents des chambres consulaires ont fait part de leur "préoccupation" sur une des revendications du COSPAR, à savoir l'augmentation de 200? des bas salaires. Selon eux, "c'est matériellement impossible d'accepter cette demande". Et pour cause, sur les 41 512 entreprises immatriculées (tous les secteurs confondus), 28 000 n'ont pas de salariés et 11 300 ont entre 1 et 9 salariés. De plus, 39% des chefs d'entreprises ont un revenu inférieur au SMIC.

"Augmenter les salaires fera croître les mises en redressements et liquidations judiciaires", prévient Eric Magamootoo, président de la CCIR. Même si l'interconsulaire estime la demande du collectif "légitime", elle considère que cette revendication n'est pas applicable à toutes les entreprises sans distinction. "À situation inégalitaire, si on fait un traitement égalitaire, on crée des inégalités", explique le président de la CCIR.

C'est face à ce climat de crise pour les TPE/PME que les chambres consulaires ont écrit au gouvernement. Elles souhaitent attirer son attention sur "la fragilité du tissu économique de La Réunion composé de près de 95% de TPE". C'est pourquoi, elles demandent "l'instauration d'un moratoire des dettes fiscales et sociales".

Par ailleurs, 3 motions ont été prises par l'interconsulaire. Elle demande d'abord que les chefs d'entreprises qui perçoivent un revenu inférieur au SMIC puissent bénéficier du RSA dès son entrée en vigueur. Elles réclament ensuite une revalorisation des pensions de retraite pour ces entrepreneurs et le versement d'une prime annuelle exceptionnelle de 300? dans l'attente d'une revalorisation du SMIC. Elle souhaite enfin que la masse globale des aides de l'Etat et des collectivités locales prévue pour la revalorisation des bas salaires soit affectée prioritairement aux salariés des petites entreprises.
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