Vous reprendrez bien un peu d'inflation à votre inflation ? Alors que le portefeuille des Réunionnais – et des Français de manière générale – endurent chaque mois un peu plus l'augmentation du coût de la vie, les prix continuent aussi de s'envoler à la pompe. Sans qu'aucune mesure ferme ne soit prise par le gouvernement, qui se contente de quémander des mesurettes par-ci par-là aux géants des carburants, tandis que ces derniers enregistrent des bénéfices records. Et les plus pauvres continuent de s'appauvrir encore. (Photo Prime Carburant photo SL / imazpress )
Loin est le temps où les ronds-points de France étaient bloqués en raison de l'augmentation des prix des carburants. Loin aussi est le temps où l'on manifestait parce que le litre de sans-plomb atteignait 1,56 euro, et celui du gazole 1,28 euro.
Près de cinq ans après le mouvement des Gilets jaunes, la grogne populaire semble s'être éteinte, alors que les conditions de vie se sont drastiquement détériorées un peu partout en France. Cinq ans de répression brutale des mouvements sociaux sont passés par là, et aujourd'hui plus grande monde ne réagit à une nouvelle qui aurait embrasé La Réunion à l'époque.
A partir de ce dimanche, le litre de sans-plomb atteindra 1,82 euro le litre, soit sept centimes en plus en un mois, et le gazole atteindre 1,49 euro le litre, soit cinq centimes de plus. Des prix délirants si on les compare au prix d'il y a cinq ans.
Et pourtant, la vie continue de tourner, et le gouvernement se contente de jeter des miettes aux millions de Français qui n'ont pas d'autres choix que de conduire leur voiture quotidiennement pour pouvoir aller travailler.
- Les plus précaires toujours plus pauvres -
Un chèque de 100 euros a été promis aux 50% des Français les plus modestes. Un geste d'une générosité plus que discutable : quand on utilise sa voiture quotidiennement, 100 euros représentent environ 15 jours d'essence.
Aucune discussion sur un blocage des prix, d'une baisse des taxes, ou tout simplement d'une aide conséquente pour les "gros rouleurs" n'ont été mentionnées.
Dans une île où le tout-voiture est la norme, et que les transports en commun laissent largement à désirer, difficile donc de faire autrement que de vider son porte-monnaie pour pouvoir se déplacer. Et tant pis si toujours plus de notre salaire doit passer dans un plein d'essence.
Dans une île où 37% de la population vit sous le seuil de pauvreté, difficile d'imaginer comment certains ménages s'en sortiront à la fin du mois une fois les factures payées et le plein fait.
Et, non content d'avoir déjà plongé des millions de Français dans une précarité extrême, le gouvernement continue de taper sur les pauvres. Ce jeudi, l'Assemblée nationale a voté pour l'obligation de se soumettre à une activité de 15 heures pour pouvoir toucher le RSA.
Une fois n'est pas coutume, les spécificités de La Réunion n'ont absolument pas été prises en compte. Comment les bénéficiaires du RSA sont-ils censés financer leurs déplacements vers ces activités ? On l'ignore. Le gouvernement compte-t-il accompagner ces publics déjà ultra-précaires dans leurs déplacements ? On en doute fortement.
Pendant que certains se gavent et se déplacent aux frais du contribuable, les ménages français continuent de s'enfoncer dans la pauvreté. Sans que le gouvernement ne s'en émeuve plus que cela.
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« Dans une île où le tout-voiture est la norme, et que les transports en commun laissent largement à désirer… » c’est cet état de faits qui est consternant ! Le lobby de la voiture est allé jusqu’au bout de sa logique et aujourd’hui le serpent se mord la queue ! Quel homme , quelle femme politique aura le courage de poser les enjeux de cette asphyxie programmée sur la table ?
Nos jeunes connaissent très tôt le souci du transport en commun englué dans les embouteillages le matin et n’ont pas d’autres moyens que de subir les heures manquées de cours ! C’est grave …