Le secrétaire général du Snetaa-FO en mission à La Réunion

Christian Lage : "L'enseignement professionnel, c'est l'élément fondamental"

  • Publié le 5 novembre 2014 à 12:03

Pendant toute cette semaine, le secrétaire général du Snetaa - Force ouvrière, Christian Lage, est en mission à La Réunion pour visiter des établissements, dialoguer avec les adhérents, mais aussi rencontrer le recteur. Ce mercredi 5 novembre 2014, le responsable syndical a abordé les enjeux de l'enseignement professionnel lors d'une conférence de presse. Face à la crise et au chômage des jeunes, Christian Lage estime que "c'est l'élément fondamental". "Il faut que les jeunes puissent avoir dans nos établissements un parcours qui va du CAP au Bac pro ou au BTS ", afin de leur offrir "un véritable diplôme qui est un bagage vers l'insertion professionnelle", souligne-t-il.

Quels sont les enjeux et les défis de l’enseignement professionnel aujourd’hui ?

"Nous estimons que les lycées professionnels sont malmenés par la politique nationale et les lois qui viennent d’être prises. C’est globalement le problème de la régionalisation de l’enseignement professionnel avec le transfert des compétences aux régions, qui fait qu’aujourd’hui ce sont les régions qui décident de l’ouverture ou de la fermeture des sections. Pour nous, l’enjeu est de mettre cet enseignement au service des jeunes et de leur émancipation. Il faut que les jeunes puissent avoir dans nos établissements un parcours qui va du CAP au Bac pro ou au BTS. Il faut qu’on s’occupe des jeunes en grande difficulté et qu’on puisse permettre à ceux qui ont moins d’avoir plus."

À La Réunion, où le chômage des jeunes dépasse les 50 %, l’enseignement professionnel a-t-il un rôle primordial ?

"Nous estimons que c’est l’élément fondamental. La crise signifie qu’on accélère le chômage, et le public le plus touché, ce sont les jeunes. Comment avoir de l’expérience professionnelle, car c’est la première chose qu’on vous demande dans un CV, si vous n’avez jamais travaillé ? La crise est un facteur aggravant et clivant. Plus je suis en difficulté, moins j’ai de chances. Moins j’ai de diplômes, moins j’ai de chances. À nous de rétablir cet équilibre en donnant aux jeunes la possibilité d’obtenir un véritable diplôme qui est un bagage vers l’insertion professionnelle."

Quel doit être selon vous le rôle des entreprises dans ce processus ?

"Aujourd’hui, les entreprises se plaignent de ne pas avoir une main d’œuvre formée et adaptée. C’est un élément qui nous interpelle dans la mesure où nous nous battons pour que ces jeunes puissent acquérir un niveau de formation qui leur permette une insertion professionnelle. Avec un élément qu’il faut connaître, c’est que nos référentiels – c’est ce qu’on appelle les programmes dans l’enseignement professionnel – sont composés par des représentants de l’entreprise et des représentants de l’école. Ça veut dire qu’à La Réunion, les employeurs doivent se poser un certain nombre de questions, sur les niveaux de salaires, sur le fait que c’est la formation et les jeunes que je vais embaucher qui sont l’avenir de mon entreprise."

www.ipreunion.com

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