À La Réunion, la pression sur les ressources en eau s’intensifie sous l’effet de la croissance démographique et du réchauffement climatique. Afin d'éviter à l'avenir que l'île ne se retrouve à sec, un nouvel arrêté préfectoral pourrait être pris afin de définir l'usage de l'eau prélevée et restreindre les quantités captées. D'ici 2026, les cours d'eau seront également davantage placés sous surveillance. Ces mesures font partie du plan eau outre-mer, dont 30 millions d'euros sont destinés à La Réunion (Photo : rb/www.imazpress.com)
"Il faut repenser tout notre rapport à l'eau", lançait il y a quelques semaines à la radio Faïçal Badat, directeur général de l'Office de l'eau Réunion.
- Un arrêté préfectoral pour restreindre l'accès à l'eau -
Dans un document du Comité de l'eau et de la biodiversité de La Réunion (Ceb), les services de l'État s'accordent à dire qu'un arrêté préfectoral pourra être pris.
Il définira, "les volumes par usage à l'échelle de la masse d'eau, avec des réductions de prélèvement à toute finalité" (eau potable, irrigation…), précise à Imaz Press Bertrand Aunay, chef de projet au Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM).
L'objectif étant de "préserver les milieux aquatiques. S'il n'y a plus d'eau, on ne pompe plus", ajoute-t-il.
Le Département de La Réunion contribue également à investir "dans des infrastructures structurantes pour garantir un accès équitable à l’eau".
Les objectifs des deux projets majeurs ont ainsi été rappelés : MEREN (Mobilisation des Ressources en Eau des micro-Régions est et nord) et PRODEO (Programme départemental opérationnel pour l'accès à l'eau dans les Hauts) qui visent à "renforcer l’approvisionnement en eau et à soutenir les agriculteurs grâce à l’irrigation. Ces initiatives s’inscrivent dans le cadre du Plan Agripéi, destiné à renforcer la souveraineté alimentaire de l’île", ajoute le Conseil départemental.
- Les nappes et cours d'eau sous surveillance -
D'ici 2026, un outil appelé "MétéoauNappes" devrait être déployé à La Réunion, a indiqué le BRGM. À La Réunion, "12 points seront installés", précise Bertrand Aunay.
Cette plateforme permettra d'aider à la gestion des eaux souterraines et de connaître la situation en temps réel des niveaux d'eau.
"L'idée est d'avoir une prévision en fonction de l'état des ressources et des prévisions météo pour adapter, anticiper et ne pas se retrouver du jour au lendemain sans eau", explique le chef de projet.
L'idée à l'avenir, est également "de continuer à faire des études pour trouver de nouvelles ressources en eau à La Réunion", poursuit-il.
"Avant, nous n'en avions pas besoin mais avec le réchauffement climatique, nous n'avons pas le choix", lance-t-il.
Pour exemple, "à Bras Panon, il y a un gros potentiel de forage et c'est quelque chose à étudier d'ici quelques années", précise Bertrand Aunay.
- 44,3 millions d'euros en 2024 pour la politique de l’eau dans les Outre-mer -
À La Réunion, "ces actions vont dans le sens du plan national de sobriété à l'horizon 2030", indique le chef de projet au BRGM.
Parmi ces mesures, "objectif -10% d'eau prélevée d'ici à 2030", indique le gouvernement avec notamment des installations plus économes en eau, des pratiques agricoles moins gourmandes en eau, l'installation de kits hydro-économes et récupérateurs d'eau de pluie.
De plus, "l'installation de compteurs avec télétransmission des volumes prélevés sera rendue obligatoire pour tous les prélèvements importants", précise le gouvernement.
Au total, 44,3 millions d'euros ont été mobilisés en 2024 pour la politique de l’eau dans les territoires ultra-marins. "35 millions d’euros par an supplémentaires seront mobilisés pour la politique de l’eau dans les outre-mer au titre de la solidarité interbassine", note l'État.
- Des sécheresses plus longues à l'avenir pour La Réunion -
Des mesures nécessaires à prendre alors que la saison des pluies 2024/2025 s'est caractérisée par un démarrage très tardif et un déficit global de -28%.
Le débit médian le plus faible pour une saison des pluies a été observé dans les cours d’eau suivants : La Rivière des Marsouins, la Rivière Ste-Suzanne, la Rivière St-Jean, le Bras Panon et le Bras Noir.
"La situation des ressources en eau reste fragile et leur évolution dépend fortement des précipitations des semaines et mois à venir", prévient Anli Bouhrane, chargé d'étude et du suivi des ressources en eau à l'Office de l'eau.
Selon Météo France, dans les années à venir et avec le changement climatique, les périodes de sécheresse seront plus longues, et les événements de pluies et de vents plus intenses. L’augmentation des températures fragilise aussi les ressources en eau.
De manière plus générale, face à la fragilité de la ressource en eau, il devient indispensable que chacun (particuliers, professionnels et collectivités) adapte sa consommation d’eau en optimisant les usages et en intégrant des pratiques durables.
Une mobilisation collective est indispensable pour garantir un accès durable à l’eau pour tous, tout au long de l’année.
Lire aussi - À La Réunion, avoir de l'eau toute l'année sans craindre les coupures, c'est possible
ma.m/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

Un petit dernier pour la route concernant les ressources en eau et tous les grands moyens déployés à coup de millions.
Dans les hauts de St Benoît un camion citerne livre de l'eau à usage domestique chaque semaine, des administrés achètent de l'eau en bouteille pour leur consommation et cela coûte horriblement cher pour des foyers de 2 ou 3 personnes.
Cela fait 43 ans que cela dure malgré les divers changements de mandataire. À chaque demande dderaccordement au réseau d'eau potable la réponse est la même "il n'y a pas de budjet" . C'est vraiment honteux ! Ce que j'ecris est la stricte vérité et c'est tout à fait vérifiable.
je conseille à tous les mécontents de s'intéresser à un mouvement réunionnais qui s'appelle "la conférence des mille" mené par Paul Hoarau pour un mouvement d'ampleur des réunionnais
Merci beaucoup pour l'information, je vais rejoindre le mouvement.
Dans ce cas, il faut arrêter le basculement d'eau d'Est en Ouest
Tout à fait, car de surcroît, cette denrée précieuse sert à autre chose qu'à l'agriculture.
Je profite pour rectifier une petite faute sur mes écrits, merci de lire "appauvries".
Du haut de mes 70 ans j'ai envie de hurler : Reunionnais debout ! Faisons bouger les lignes avant la vraie grande débâcle.
Je ne suis pas une énarque mais le grand déséquilibre créé par le basculement ne fait qu'empirer à cause du bitume et du béton qu'on rajoute toujours et encore car il faut loger les gens et dans la foulée il faut que cela circule.
Comment rééquilibrer tout cela ?
Je crois qu'un grand débat s'impose.
Ne laissons plus Paris et Bruxelles prétendre faire ce qui est bon pour notre petit bout de caillou.
Trop de monde à la Reunion
il faut arrêter avec le réchauffement climatique ce qui est important entre autre est de ne pas "couper" les veines d'eau" vous avez un bel exemple à St Gilles les Hauts pour faire le pont il y a des années on a creusé dans la colline et une veine d'eau qui alimentait le bassin bleu est tarie maintenant je pense que ce n'est pas le seul endroit
La croissance démographique? Les Réunionnais ne font plus d'enfants! Si c'est un apport de population qui cause cette pression, on peut dire que le problème d'eau d'un autre département a été rapporté ici! Pendant ce temps, l'eau en bouteille est gérée par les Mauriciens qui détiennent l'eau de la Réunion! Nous avons un sérieux problème pour nous faire respecter ici!
Dans la continuité de mon premier commentaire les régions Est et Nord et Nord ouest sont déjà très apouvries en eau car lors du basculement on a capté tout ce que l'on pouvait au passage et mis pratiquement tous les cours d'eau à sec. Le syndrome de la goyave de France a déjà occasionné énormément de dommages.
Et on ose encore parlé d'autonomie alimentaire tous les anciens greniers de l'île tels que Dos D'âne et Salazie ne sont plus su'un souvenir déjà ! Le trou de fer et le grand étang sont très souvent à sec. On s'est déjà beaucoup amusé avec Dame nature .AU SECOURS
Je suis tout à fait d'accord, la plupart des couples reunionnais ont 2 enfants tout au plus donc la pression démographique est importée l'île n'étant pas extensible il faudrait arrêter de vouloir accueillir à tout prix mais le réalisme ne semble pas être à la portée des hautes sphères politiques , nous sommes déjà dans le mur ! Et je ne parle même pas du tourisme à tout prix et les complexes hôteliers implantés à tout va.
Pauvre monde !