Comparution immédiate : au fil des dossiers, une même réponse pénale, la fermeté

  • Publié le 23 décembre 2025 à 05:20
  • Actualisé le 23 décembre 2025 à 08:01
tribunal judiciare  saint-denis

L’audience de comparution immédiate de ce lundi 22 décembre 2025 devant le tribunal correctionnel de Saint-Denis a donné à voir, en quelques heures, toute la diversité des violences traitées en urgence par la justice pénale. Vol en réunion avec violences gratuites, violences conjugales assorties d’une agression sexuelle présumée, trafic de stupéfiants structuré : trois dossiers distincts, mais un même fil conducteur, celui de la protection des victimes et de la nécessité d’écarter les mis en cause (Photo : rb /www.imazpress.com)

Les faits les plus marquants de l’audience remontent à la nuit du 17 au 18 décembre 2025, aux abords de l’hôtel Le Select à Saint-Denis. Vers 23 heures, une victime est abordée dans la rue sous un prétexte anodin, une simple demande de cigarette. L’instant d’après, elle est saisie par derrière, ceinturée, placée en clé de bras, frappée au visage et délestée de son téléphone portable et de sa chaîne en argent.

Le bilan médical est lourd : huit jours d’ITT, trois dents cassées, plusieurs coups portés au visage. Quatre agresseurs sont évoqués. Deux d’entre eux, mineurs, seront interpellés à proximité et ultérieurement jugés devant le tribunal pour enfants.

Le troisième mis en cause, Djalali C., 25 ans, né à Mamoudzou, est repéré presque immédiatement par les policiers, à quelques mètres de l’hôtel. Son comportement intrigue, son état d’alcoolisation est manifeste : 1,34 g d’alcool par litre de sang. Le téléphone de la victime est retrouvé dans la poche de son pantalon. Sa tenue correspond exactement à la description donnée : survêtement bleu et dreadlocks.

À la barre, pourtant, le jeune homme nie en bloc. Il assure ne pas avoir touché la victime et tente de disculper ses comparses. Une version balayée par la présidente, peu importe, rappelle-t-elle, la juridiction ne s’intéresse aujourd’hui qu’à son rôle à lui. Les déclarations s’enchaînent, jugées incohérentes, tandis que le tribunal poursuit méthodiquement son interrogatoire.

 - Un passé judiciaire qui pèse lourd -

Rapidement, le débat glisse vers le parcours pénal du prévenu. Vol en réunion en 2021, plaider coupable pour vol en récidive en 2024, puis vol par effraction en 2025 avec révocation d’un sursis : Djalali C. a déjà purgé 13 mois de prison. Il n’est sorti de détention que le 6 décembre 2025, soit à peine dix jours avant les faits.

Pour le parquet, il n’y a aucun doute. La version présentée est qualifiée de tissu de mensonges. La représentante du ministère public dénonce" une délinquance crapuleuse et une agressivité gratuite", et requiert 18 mois de prison ferme avec incarcération immédiate.

Le tribunal suivra ces réquisitions, condamnant le jeune homme à 18 mois d’emprisonnement avec maintien en détention.

- La détention provisoire comme rempart -

La même exigence de protection se retrouve dans le dossier suivant. Romulo S., 40 ans, comparaît non pas pour être jugé sur le fond, mais pour solliciter une remise en liberté. Il est placé en détention provisoire depuis le 17 novembre 2025 pour des faits présumés de violences conjugales et d’agression sexuelle remontant au 15 novembre.

Sans casier judiciaire, il assure être détenu "pour protéger sa conjointe", promet de ne pas entrer en contact avec elle et évoque son souhait de reprendre une activité professionnelle. "On peut habiter ensemble, chacun dans une chambre différente", avance-t-il à la barre, assurant vouloir "commencer une nouvelle vie".

Le parquet s’y oppose fermement. La détention, rappelle-t-il, vise à garantir la représentation devant la justice, empêcher toute pression sur la victime et les témoins, et prévenir un risque de fuite. La gravité des faits reprochés, les versions radicalement opposées des protagonistes et les risques de contact indirect sont au cœur des inquiétudes du ministère public.

Aucun élément nouveau n’est apporté par la défense. Malgré les regrets exprimés par le prévenu, le tribunal ordonne le maintien en détention dans l’attente de sa comparution sur le fond.

- Le trafic structuré, en arrière-plan -

En fin d’audience, une autre forme de violence est évoquée, plus diffuse mais tout aussi destructrice. Deux jeunes hommes d’une vingtaine d’années, Jerry G. et Ludovic Y.S., sont poursuivis pour un trafic de stupéfiants s’étendant de mars 2025 jusqu’à leur interpellation le 17 décembre à Saint-Paul. Les quantités de cocaïne sont qualifiées d’importantes par l’enquête, l’un des prévenus affichant des revenus mensuels estimés à 6 000 euros.

Les deux hommes sollicitent un renvoi afin de préparer leur défense. Le tribunal accède à la demande et fixe l’examen du dossier au 25 février 2026. Dans l’intervalle, l’un reste incarcéré, l’autre est placé sous contrôle judiciaire. L'audeince est levée.

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1 Commentaires
Pom
Pom
1 heure

Merci, ce rapport devrait être journalier, pour informer les citoyens, qu'ils puissent voter ensuite en connaissance de cause