La subvention votée en commission permanente

Région : une aide de 600.000 euros et des discussions avec des entreprises pour relancer le Quotidien

  • Publié le 1 décembre 2023 à 15:20

Comme annoncé ce jeudi 30 novembre 2023, la commission permanente a voté en faveur de l'attribution d'une aide de 600.000 euros à destination du Quotidien ce vendredi. Une bonne nouvelle pour nos confrères, surtout en cette période de fin d'année : ils n'auront plus à craindre pour leur emploi au moins pour les trois prochains mois (Photo rb/www.imazpress.com)

L'attribution de cette aide entre pleinement dans les compétences de la Région, qui a vocation à soutenir l'économie de l'île en faisant bon usage des fonds publics.

Nous souhaitons aux dizaines d'entreprises en difficulté aujourd'hui à La Réunion qu'elles puissent aussi bénéficier d'une telle bonne nouvelle pour les fêtes.

Une demande d'aide a par ailleurs été formulée ce jeudi par le JIR. Elle devrait examinée ultérieurement. A ce stade, rien n'a bien sûr filtré concernant une acceptation ou un refus de cette demande.

"Concernant la demande adressée hier à la Région par le Journal de l’île de la Réunion, celle-ci sera instruite sur la base du même cadre d’intervention" indique la collectivité régionale dans un communiqué publié vendredi en fin de matinée.

Ce n'est pas la première fois que la collectivité régionale intervient pour soutenir la presse. Au cours de la précédente mandature, plusieurs millions d'euros ont été versés à des médias, dont les deux titres de presse écrite.

Ainsi entre 2016 et 2021, le Quotidien a perçu près de 3 millions et demi d'euro d'aide (3.461.315,12 euros exactement) et le JIR a reçu un peu plus de 5 millions d'euros (5.321.618,64 euros exactement)

Bon à rappeler : pour sa part, Imaz Press Réunion n'a rien perçu.

Pour notre média, c'est même la publicité institutionnelle qui avait été retirée par celui qui était alors président de Région. Cela au motif de notre ligne éditorial qui ne lui convenait pas. Ledit président de Région n'est plus là, Imaz Press est toujours là.

Notamment grâce à nos annonceurs, collectivités territoriales comprises (la Région en fait partie depuis la nouvelle mandature).

Nous les remercions chaleureusement, pour notre média, pour la liberté de la presse.

Quoi qu'il en soit, l'aide accordée au Quotidien devrait donc permettre à l'entreprise de faire face à ses frais, les salaires surtout, pour les trois prochains mois.

Fort de cette assurance, le mandataire judiciaire devrait à priori accepter de prolonger de trois mois le délai pour trouver un repreneur, lors de l'audience programmée le 13 décembre prochain. Pour l'heure aucun repreneur sérieux ne s'est manifesté, mais la situation semble évoluer.

- Un groupe d'entreprises comme potentiel repreneur -

Dans un article publié mercredi soir sur le site Zinfos 974, Alfred Chane-Pane a déclaré avoir "pris son bâton de pèlerin et a fait le tour d’amis chefs d’entreprise comme lui en leur proposant d’entrer au capital d’une société qui viendrait au secours des journaux en difficulté".

Même si le Quotidien - et peut-être le JIR si sa demande est acceptée -, a bénéficié de 600.000 euuros d'aide directe, l'imprimeur basé au Port a déclaré que son "ambition est de réussir à faire deux journaux à l’équilibre financièrement qui pourront vivre sans subventions, que ce soit de l’État ou de la Région".

Aucun fonds publics ne devraient donc être demandé par lui si reprise il y a.

Il ajoute savoir que "les journalistes (sont) très attachés à leur indépendance". "Comment peut-on se penser indépendants si l’on dépend de subventions pour vivre ?"

L'imprimeur explique que "l'équilibre des comptes est la seule garantie d’une véritable indépendance". Il souligne également que "cet équilibre est bien évidemment aussi gage de pérennité, et les fonds publics (l’argent de nos impôts) n’ont pas vocation à financer des entreprises inefficaces".

Le projet d'Alfred Chane-Pane semble déjà avoir été soumis à la Région.

Dans un communiqué publié ce jeudi, Huguette Bello se dit " déçue par l’absence de mobilisation des investisseurs locaux devant le tribunal de commerce". Elle précise cependant qu'elle ne "désespère pas de la situation". "La Région est mobilisée pour relancer le Quotidien" assure-t-elle.

Elle ajoute ensuite "je ne peux pas entrer dans les détails, mais tout ce que je peux vous dire, c’est que nous y travaillons". "Nous ne restons pas les bras croisés à attendre que Le Quotidien soit liquidé."

- Eviter "le conflit d'intéret"  -

Alfred Chane-Pane aurait un certain nombre de partenaires pour mener à bien ce projet, dont Pierrot Dupuy, redacteur en chef de Zinfo 974 et dont la soeur Claudine Dupuy est l'actuelle directrice générale des services de la Région.

Cette dernière a d'ailleurs signalé à la Région un "lien d'intérêt familial avec le membre d'un potentiel consortium (groupe d'entreprises ; ndlr) de repreneurs du Quotidien" et a demandé son "déport", soit la possibilité de s'abstenir de traiter un dossier dans lequel elle aurait de potentiels intérêts.

La Région souligne dans un arrêté récent "le souci impérieux de prévenir tout risque de conflit d'intérêts ou de prise illégal d'intérêts" afin "de garantir la parfait transparence des décisions prises par la collectivité régionale". 

Claudine Dupuy, s'abstiendra donc "de toute intervention concernant l'instruction, le suivi l'exécution des décisions relatives à la reprise du Quotidien jusqu'à nouvel ordre" notifie l'arrêté.

Elle n'a pas participé ce vendredi à l'examen du dossier du Quotidien en commission permanente.

A noter que dans son communiqué la Région précise : "les élus ont souhaité qu’une réflexion plus globale soit ouverte sur l’évolution du modèle économique de la presse dans sa diversité, dans le contexte d’évolution technologique des moyens d’expression".

Ericka Bareigts :"la question va au-delà de la presse écrite" -

Dans un communiqué publié à l'issue de la commission permanente, Ericka Bareigts, maire de Saint-Denis et conseillère régionale, souligne que "les aides doivent concerner l'ensemble des médias en difficulté ou en développement, qui remplissent la même mission d'information, dans un souci de pluralisme car la question va au-delà de la presse écrite (...) Nous pensons également à l’information en ligne et aux projets de médias numériques que nous devons aussi soutenir".

Au nom de #AVENIR, son groupe à la Région, Ericka Bareigts termine : "nous serons attentifs à l’examen des prochaines demandes.

La rédaction d'Imaz Press / redac@ipreunion.com

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