Le nouvel arrêté préfectoral datant du 24 mars 2025 réduit la prise en charge des Parcours emploi compétences (PEC) à La Réunion, passant de 53 % à 43,5 %, tout en limitant leur durée maximale de dix à six mois. Une décision qui fragilise encore un dispositif largement défendu par les collectivités, les syndicats et le monde associatif. Malgré son caractère précaire que certains n'hésitent pas à soulever. (Photo : sly/www.imazpress.com)
Lors de la mobilisation devant la préfecture ce mercredi 2 avril, plusieurs élus, représentants syndicaux et représentants du monde associatif, se sont exprimés pour dénoncer la baisse du taux de prise en charge des contrats PEC par l'État.
Parmi eux, Jacky Balmine, secrétaire général de la CGT Réunion, a assuré du soutien plein et entier du syndicat tout en rappelant que malgré leur utilité certaine, les PEC restent des contrats précaires qui ne débouchent pas toujours sur un emploi stable.
- Des contrats précaires par nature -
En effet, si les Parcours emploi compétences sont censés favoriser l’insertion professionnelle des demandeurs d’emploi en difficulté, leur statut de contrat à durée déterminée les place d’emblée dans une situation de précarité.
"On est sur des CDD donc évidemment que cela reste précaire. Et c’est un souci car ces personnes sont toujours en turnover", constate Serge Hoareau, président de l’Association des maires.
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Pour les bénéficiaires, l’absence de perspective d’embauche rend difficile l’accès aux prêts bancaires et ne garantit en rien une insertion durable. Comme tous les contrats précaires, les employés sont, en outre, davantage sujets à un "devoir de docilité" et de "malléabilité" pour obtenir un CDI.
Ces contrats PEC peuvent également favoriser le clientélisme, en faisant office de monnaie d'échange permettant de récompenser les électeurs fidèles à une majorité en place.
Expedit Lock-Fat, secrétaire général de la CFDT, pointe du doigt d'ailleurs l’attitude de certains employeurs publics : "Dans la réalité, les mairies, les collectivités ne jouent pas le jeu et ne recrutent pas les contrats PEC à l’issue de leur contrat. Dans l’idéal, il faut pérenniser les contrats. Mais cela peut être un premier pas vers l’insertion."
- Un dispositif utilisé comme variable d’ajustement -
Si le président de l'association des maires concède que ces contrats ne sont pas parfaits, il rappelle qu'ils "participent au fonctionnement indispensable des services des collectivités locales. C'est vital pour les communes dans la restauration scolaire, en matière de surveillance et d'entretien dans les écoles et évidemment pour les emplois verts", souligne Serge Hoareau.
D'où ce consensus pour les défendre, dans un contexte où les dotations de l’État aux collectivités réunionnaises restent toujours inférieures de 30 millions d'euros à celles de l’Hexagone.
Pour Serge Hoareau, cette baisse de la prise en charge va peser sur les finances et nécessairement obliger les communes à limiter leur recours aux PEC : "Cela complique encore l'élaboration des budgets des communes. Si on a 100 contrats PEC, on risque de réduire à 80. Donc ce sont encore moins de possibilités d'embauches et de solutions pour ceux qui sont éloignés de l’emploi", conclut le président de l'association des maires.
Le syndicaliste Expedit Lock-Fat s’inquiète de ce "désengagement de l’État" sur ces emplois pourtant utilisés pour des missions de service public : "Dans beaucoup de familles réunionnaises, il y a au moins une personne qui a un contrat PEC. Avec ce désengagement, il y aura moins d'emploi, et moins de services publics. À la fin, c’est la population qui va en subir les conséquences."
Le secrétaire général de la CFDT redoute également un glissement vers une logique plus contraignante pour les plus précaires : "On craint que derrière cette politique idéologique de désengagement, l’État s’en serve par exemple pour imposer des heures de travail aux allocataires du RSA."
Cette diminution du taux de prise en charge des contrats PEC intervient après une expérimentation initiée en 2023, notamment à La Réunion, visant à imposer aux allocataires du Revenu de solidarité active (RSA), un minimum de 15 heures hebdomadaires d’activités obligatoires pour percevoir cette aide.
- Un soutien fragilisé pour le monde associatif -
De leur côté, les associations, qui n’ont souvent pas d’autre choix que d’avoir recours aux PEC faute de moyens pour embaucher en CDI, subissent également de plein fouet ce recul du financement.
Déjà confrontées à une diminution des subventions, elles voient leur marge de manœuvre se réduire encore un peu plus.
Face à ces inquiétudes, les syndicats se préparent à de nouvelles actions, notamment en vue de la venue prochaine du président de la République.
Une réunion en intersyndicale est prévue prochainement, car si les contrats PEC sont imparfaits, les réduire risque d'ajouter encore davantage de précarité sur une île où, en 2021, 36 % des Réunionnaises et Réunionnais vivaient sous le seuil de pauvreté.
pb/www.imazpress.com / redac@ipreunion.com
La crème de la crème à la Réunion
Mais à quel niveau de diplôme et de compétences en sommes nous réduit.
Que des bras cassés dans tout les domaines.
Il faut arrêter avec le précaire et les ti contrats dont se servent honteusement les politiques. Du coup je ne soutiens pas tout ce battage médiatique pour des contrats précaires payés par l’état. Les collectivités n’ont qu’à assumer voir mettre en place des audits pour veiller à leur bon fonctionnement. Incompréhensible que en 2025 tout le monde doit se serrer la ceinture et pas nos élus.
"tout le monde doit se serrer la ceinture et pas nos élus." dit Reese.
Et pas la fonction publique surrémunérée non plus apparemment, dis-je
Aussi ! Bien vu ! Et on en parle des fonctionnaires déclarés inaptes payés à rester chez soi alors que dans le privé si t’es inapte t’es licencié ?
on supprime les contrats pec mais on laisse les 15 millions d aide au fn et pareil aux autres partis politiques...on voit qui vote les lois et pour qui,pauvre france....