Justice

Dégradations du centre LGBT+ à Saint-Denis : l'un des auteurs condamné à un an de prison ferme

  • Publié le 24 février 2023 à 15:40
  • Actualisé le 25 février 2023 à 07:56

(Photo Palais de justice photo Sly imazpress)

Dans l'affaire de l'incendie et des inscriptions homophobes au centre d'accueil LGBT+ de La Source, un jeune homme de 22 ans a été jugé ce vendredi 24 février 2023 en comparution immédiate au tribunal de Saint-Denis. Il a été condamné à un an de prison de ferme avec révocation de quatre mois d'un sursis antérieur aux faits. Le parquet avait requis une peine de 3 ans de prison ferme avec révocation de sursis. Le tribunal a prononcé un mandat de dépôt à l'audience. Le second mis en cause est un mineur. Il sera jugé ultérieurement (Photo sly/www.imazpress.com)

Le mis en cause majeur était jugé pour "destruction par moyens dangereux et vol en réunion avec circonstance aggravantes en nature de l'orientation sexuelle ou l'identité de genre" et se trouvait en état de récidive puisqu'il a été reconnu coupable, ce vendredi 24 février, de destruction de bien et vol en réunion.

- "J'ai juste écrit ça comme ça"-

Grégory P. 22 ans, n'a pas cherché à se dédouaner pendant sa comparution immédiate. Même s'il a changé de version lors de ses auditions par les forces de l'ordre, le jeune homme a été identifié par un de ses "collègues" mineur qui a été interpellé dans le cadre d'une autre procédure. Ce dernier l'a "formellement identifié". Connu des services de police, Grégory P. avait déjà été condamné en 2021 pour destruction de biens d'autrui et en 2022 pour vol aggravé en réunion.

Lorsque le président lui demande pourquoi ces tags, l'homme répond "j'ai juste écrit ça comme ça". Concernant l'incendie : "c'était pour effacer les empreintes" affirme-t-il en ajoutant n'être ni "homophobe" ni "anti rien". Ses motivations sont "financières", le vol des deux ordis, "c'est pour l'argent chef" s'est-il justifié auprès du président. Des explications qui n'ont pas convaincu la cour. La procureure n'ayant aucun doute sur "la coloration homophobe" de cet acte, enfonce le clou, "on est dans la connerie humaine malheureusement répandue".

- "Des pieds nickelés" -

L'avocate de la défense a, elle, tenté d'occulter le caractère homophobe de l'affaire et demandait une peine moins sévère que les réquisitions en plus d'un stage de citoyenneté et d'un travail d'intérêt général : "ce sont juste des imbéciles, des pieds nickelés. Mais ce ne sont pas des faits homophobes", selon elle. En guise de mot de la fin, l'accusé reconnu coupable a dit "regretter" ce qu'il a fait, "s'il faut repeindre le local, je le repeindrai."

Pour rappel, dans la nuit de lundi 20 à mardi 21 février 2023, le centre LGBTQIA+ de l’Océan Indien de La Source, à Saint-Denis, a été la cible d’actes homophobes : un incendie a ravagé le centre et des inscriptions homophobes ont été inscrites sur les murs. Une plainte a été déposée et une enquête a été ouverte.De nombreuses associations et personnalités publiques, dont la maire de Saint-Denis Ericka Bareigts, ont condamné ces faits et ont apporté leur soutiens aux membres des associations concernées.

hd/www.imazpress.com / redac@ipreunion.com

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