(Photo Incendie centre LGBT LGBTQ+ photo Sly imazpress)
Dans la nuit de lundi 20 à mardi 21 février 2023, le centre LGBTQIA+ de l'Océan Indien de La Source, à Saint-Denis, a été la cible d'actes homophobes : un incendie a ravagé le centre et des inscriptions homophobes ont été inscrites sur les murs. Une plainte a été déposée et une enquête a été ouverte. La maire de Saint-Denis se dit "en colère et "indignée". (photos : SLY/imazpress.com)
D'après Brandon Gercara, fondateur.ice de l'association Requeer, "c'est la secrétaire qui a découvert l'incendie ce matin à son arrivée", sur les murs, on peut lire "PD pas bienvenu". Brandon et les membres de l'association se disent "très choqué.e.s" par ces attaques lgbtphobes, même si iels sont conscient.e.s que "cette haine c'est seulement une minorité de personnes". Iels n'en demeurent pas moins "fatigué.e.s" par ces attaques.
"Nous avions déjà été victimes d'attaques homophobes, des jets de galets notamment pendant une réunion", a ajouté Brandon.
Les forces de l'ordre se sont rendues sur place et les dégâts sont considérables. Des relevés d'empreintes digitales ont été effectués. Parmi les dégâts, une bibliothèque regorgeant d'ouvrages Queer abordant la sexualité et le genre a été partiellement brulée.
- "Colère et indignation" -
La maire de Saint-Denis, Ericka Bereigts a réagi, en fin de matinée, à ces dégradations en précisant que "chaque mois, ce sont près de 50 personnes qui sont accompagnées grâce à ce centre", et "c’est avec consternation" qu'elle observe "au petit matin le centre incendié et les propos homophobes tagués sur ses murs."
La mairie, part la voix de sa maire "dénonce avec fermeté ces actes homophobes et discriminatoires". La ville mettra tout en œuvre pour que cette violence ne reste pas impunie. Elle conclut : "A Saint-Denis, ville fraternelle, solidaire et unitaire, je prône l’égalité et l’équité pour tous, quelle que soit son orientation sexuelle." Le communiqué complet d'Ericka Bareigts est à retrouver ici.
Le préfet de La Réunion, Jérôme Filippiuni, "condamne fermement les inscriptions à caractère homophobe et l'incendie du centre LGBT+ de l'océan Indien survenu dans la nuit du 20 au 21 février 2023. Ces actes ne seraient être tolérés et les services de l’État resteront pleinement mobilisés pour lutter contre tous les actes et les discours de haine, quelle que soit l'origine ou l'identité des personnes".
"La lutte contre l'homophobie est l'une des priorités du comité opérationnel de lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (CORAH). Cette instance, présidée par le préfet, sera prochainement réunie afin de définir les nouvelles actions à mettre en œuvre" écrit la préfecture.
De son côté, Solidaires Réunion "tient à exprimer sa plus grande indignation suite à l'incendie criminel qui a ravagé le centre LGBTQIA+ de l'Océan Indien de La Source à Saint Denis, ainsi qu'aux actes homophobes qui ont visé cette communauté. Ces violences inacceptables constituent une atteinte intolérable aux libertés individuelles et à la dignité humaine".
"A un moment où la parole réactionnaire est omniprésente dans les grands médias et les institutions, les dominations de genres s’expriment une fois encore par la violence des actes et la violence des mots. Les féminicides et violences sexistes et sexuelles battent des records. Les insultes, agressions et destructions, à caractère LGBTIphobes se poursuivent dans une société où le patriarcat et son hétéronormativité oppriment les femmes et les personnes LGBTQIA+. L’égalité n’y est qu’un concept sans réalité objective" écrit l'union syndicale.
"Dans toute société, il n'y a pas pire que la haine et l'intolérance" réagit également le député Philippe Naillet. "Je condamne fermement les actes de violence contre des locaux de l'association OriZon. Ce lieu d’information et d’écoute LGBTQIA+, inauguré en novembre 2021 avec la ville de Saint- Denis, accompagnant une cinquantaine de personnes par mois, permettait aux personnes rencontrant des difficultés n lien avec leur orientation sexuelle ou leur identité de genre, ainsi qu’à leurs proches, de trouver une oreille attentive, un lieu où s’exprimer librement" écrit-il.
"Je fais confiance aux services de police et de justice pour identifier et traduire devant les tribunaux le ou les auteurs de ces actes homophobes. J'exprime mon soutien aux bénévoles de l’association OriZon, aux familles blessées par cette violence abjecte."
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