Parmi les nombreuses manifestations organisées ce mardi 25 novembre dans le cadre de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, un rassemblement de près de 200 jeunes Dionysiens était organisé au parvis des Droits de l'homme de Champ-Fleuri, en partenariat avec l'association CAP. Ils sont venus présenter leurs travaux (slams, chants...) réalisés notamment à partir des textes d'Olympe de Gouges, une des pionnières du féminisme au XVIIIème siècle. "La sensibilisation des jeunes, c'est un combat qui doit être mené en continu, car c'est comme ça qu'on peut construire une société meilleure", souligne Nadine Caroupanin, déléguée régionale aux droits des femmes et à l'égalité hommes-femmes.
"Olympe de Gouges disait : une femme a le droit de monter à l’échafaud, pourquoi n’aurait-elle pas le droit de monter à la tribune ?", rappelle Nadine Caroupanin. "C’est très symbolique de permettre aux jeunes de travailler sur ses textes, car on ne se rend pas compte en 2014 du pas accompli en matière d’égalité hommes-femmes. Les jeunes ont besoin de regarder le passé pour mieux s’ancrer sur le présent et se projeter sur l’avenir. C’est essentiel car dans le cadre des violences faites aux femmes, on sait que la situation est encore préoccupante, ici comme ailleurs", ajoute-t-elle.
C’est pour favoriser cette prise de conscience que les jeunes collégiens Dionysiens ont travaillé sur les textes de la célèbre pionnière du féminisme, qui finira guillotinée en 1793. "On a l’impression globalement que l’égalité est atteinte, parce que les textes en parlent beaucoup. Or quand on creuse dans la vie politique, dans la vie économique, dans la vie sociale, on voit que cette égalité est loin d’être réelle. Il y a encore des métiers d’hommes et des métiers de femmes. La sensibilisation doit porter sur l’éducation non différenciée entre les sexes", reprend la déléguée régionale aux droits des femmes.
Tour à tour à la tribune du parvis des Droits de l’homme, les enfants sont venus chanter ou slamer l'égalité entre les sexes. "Il ne faut pas opposer les hommes contre les femmes et inversement. Il faut considérer que les deux sont nécessaires et doivent être considérés par la société de façon égalitaire. C’est ça le message fort", insiste Nadine Caroupanin.
"En France, ce sont 210 000 femmes qui sont violentées chaque année, c’est 86 000 viols, c’est une femme qui meurt tous les trois jours sous les coups de son conjoint. Et à La Réunion, on est à deux ou trois fois plus en terme de violences conjugales. Il y a certes une augmentation des dépôts de plainte, donc on pourrait dire que ça va beaucoup mieux, mais ça ne représente que 9 % des situations", rappelle-t-elle.
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