Pour Didier Robert les nouveaux accords de Matignon signés ce jeudi 14 octobre 2010 avec le Premier ministre François Fillon sont plus avantageux pour la Région Réunion que les accords de 2007. Chiffres en main, le président du conseil régional a présenté ce vendredi 15 octobre l'évolution entre les deux protocoles pour démontrer que "ce nouvel accord permettra de mener à terme trois chantiers importants (ndlr : nouvelle route du littoral, Trans Eco Express, aménagement des aéroports Roland Garros et Pierrefonds)". Et ce, "en préservant très largement la capacité financière de la collectivité régionale"
Comme le précédent accord, la dotation globale prévue par les accords de Matignon est de 2,2 milliards d'euros. Première différence que note Didier Robert, la participation de l'Etat et de l'Europe a augmenté par rapport au protocole précédent. Didier Robert souligne d'abord que l'accord qu'il a signé jeudi prévoit 869 millions d'euros alloués par l'Etat, 331 millions d'euros par l'Europe, 780 millions d'euros par la Région et 220 millions d'euros par la société aéroportuaire qui sera créée en 2011. Soit 1,2 milliard d'euros pour l'Etat et l'Europe et 1 milliard d'euros pour la collectivité."C'est à peu près exactement la situation inverse des chiffres de 2007", constate l'élu de droite en faisant référence aux accords signés entre Paul Vergès et Dominique de Villepin pour une nouvelle route du littoral et le tram-train. Le document prévoyait à l'époque une participation de 829 millions d'euros pour l'Etat et de 230 millions d'euros pour l'Europe (soit environ 1,05 milliard d'euros pour les deux). La Région s'engageait à financer à hauteur de 971 millions d'euros auxquels s'ajoutaient 215 millions d'euros de recettes via le péage de la route du littoral. D'où l'analyse suivante du président de Région : "Entre 2007 et 2010, la part régionale a baissé de 151 millions d'euros tandis que la part de l'Europe a augmenté de 131 millions d'euros".
Il poursuit ensuite ses calculs en comparant le montant du remboursement annuel de l'aide étatique. Dans la première mouture, le montant du remboursement annuel aurait été, selon Didier Robert, de 123 millions d'euros par an (pendant 40 ans) pour le tram-train et de 9 millions d'euros par an (pendant 40 ans) pour la route du littoral, soit un total de 132 millions d'euros par an pendant 40 ans. "Ce montant dépasse le niveau de recette du fond d'investissement routier régional", affirme le responsable de la collectivité.
Le remboursement de l'aide étatique accordée dans le nouveau protocole serait de 39,7 millions d'euros par an pendant 35 ans. "C'est un rapport de 1 à 3", signale le Didier Robert. "Ce nouvel accord permettra de mener à terme trois chantiers importants (ndlr : nouvelle route du littoral, Trans Eco Express, aménagement des aéroports Roland Garros et Pierrefonds). Et ce, en préservant très largement la capacité financière de la collectivité régionale", se félicite le président du conseil régional.
L'élu continue sa démonstration en présentant les garanties qui entourent cet accord. D'une part, le principe de "fongibilité des projets a été acté". "En fonction de l'avancement des différents dossier, il sera possible, sur la base d'un avenant signé entre le préfet et la collectivité, de réajuster le montant des aides d'une ligne à l'autre", explique Didier Robert. L'autre garantie concerne le "Fonds de compensation pour la TVA" (FCTVA). Une partie de l'aide étatique provient de ce fonds (14,82%). Didier Robert indique qu' "en cas d'augmentation du coût final des travaux pour la route du littoral, ce montant pourra évoluer proportionnellement".
Concrètement, si le coût final passe de 1,6 milliard d'euros à 1,7 milliard d'euros par exemple, le FCTVA prendra en charge 14,82% de cette augmentation. Et quid du reste ? Didier Robert répond : "je ne suis pas certain qu'il y aura surcoût. Nos études ont été faites sur des bases précises. Le montant de l'investissement pour la route du littoral peut être en deçà de ce qui est prévu aussi". Une réponse peu convaincante au regard de l'évolution du coût pour la route des Tamarins. Entre le début du projet et sa livraison, les coûts avaient quasiment doublé.
Comment la route du littoral, dont le coût actuel est évalué à 1,6 milliards d'euros, dont le début des travaux est prévu pour 2013 et dont la livraison devrait être faite en 2020, pourrait-elle échapper à l'inflation? "Il y a très peu de projets de cette envergure en France. La concurrence entre les sociétés locales et nationales pourraient faire baisser les coûts", rétorque Didier Robert. Il continue : "dans ce nouvel accord, la collectivité investit 150 millions d'euros de moins que celui initialement signé et le montant du remboursement annuel est de 40 millions d'euros. Je pense que cela nous laisse assez de marge pour envisager toutes les hypothèses avec beaucoup de sérénité".
Mounice Najafaly pour
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