En 2019, les émissions de gaz à effet de serre générées à La Réunion, que ce soit par les activités économiques ou les logements et véhicules des ménages, s’élèvent à 5,2 tonnes équivalent CO2 par personne, rapporte l'Insee dans une étude publiée ce jeudi 3 juillet 2025. L’empreinte carbone, rapportée à la population, est du même ordre de grandeur que pour l’ensemble de la France. Nous publions l'étude ci-dessous (Photo d'illustration sly/www.imazpress.com)
Pour satisfaire la consommation locale, des biens et services sont également importés : ils génèrent un volume d’émissions équivalent. L’empreinte carbone, qui intègre l’ensemble de ces émissions, est donc deux fois plus importante que les émissions locales et s’élève à 10,2 tonnes par personne.
L’empreinte carbone, rapportée à la population, est du même ordre de grandeur que pour l’ensemble de la France, malgré des émissions locales inférieures. En effet, les émissions liées aux exportations sont déduites de l’empreinte : elles modèrent donc fortement l’empreinte de l’Hexagone, davantage exportatrice. Elles ont en revanche peu d’impact sur l’empreinte de La Réunion, qui exporte peu.
En 2019, la production d’électricité réunionnaise, majoritairement à base de charbon et de fioul lourd, pèse deux fois plus sur l’empreinte carbone qu’au niveau national où l’électricité est surtout d’origine nucléaire, non émettrice de gaz à effet de serre. En passant à une électricité 100 % renouvelable, comme c’est quasiment le cas depuis 2024, les émissions locales seraient réduites de moitié et l’empreinte carbone d’un quart.
- Une empreinte carbone deux fois plus importante que les émissions générées sur place -
Mesurer les émissions de gaz à effet de serre à La Réunion contribue à évaluer la soutenabilité des choix économiques et des modes de vie du territoire, ainsi que les marges de progrès à l’échelle locale. Deux approches sont possibles, apportant chacune un éclairage différent. L’approche par la production agrège l’ensemble des émissions générées sur un territoire, que ce soit par les activités économiques ou les logements et véhicules des ménages : en 2019, à La Réunion, elles s’élèvent à 4 520 milliers de tonnes équivalent CO2, soit 5,2 tonnes par personne (t/pers.).
L’approche par la consommation, dite aussi "empreinte carbone" , intègre les émissions générées par la production et le transport de tous les biens et services consommés par la population réunionnaise, qu’ils aient été fabriqués sur l’île ou à l’extérieur, que ce soit en Europe ou ailleurs dans le monde. Les émissions associées à ces produits importés sont aussi importantes que les émissions locales. L’empreinte carbone est ainsi deux fois plus élevée que les émissions générées localement : elle est estimée à 8 750 milliers de tonnes équivalent CO2 en 2019 soit 10,2 tonnes par personne.
La Réunion importe en effet de nombreux biens et services dont la production génère des émissions de gaz à effet de serre au moment de leur fabrication en dehors de l’île et de leur acheminement, à hauteur de 5,3 tonnes par personne. Ces importations recouvrent des biens et services directement utilisés à La Réunion (denrées alimentaires, habillement, bus, etc.) mais également des intrants destinés à fabriquer localement des produits (engrais, machines-outils, etc.).
Si ceux-ci sont très majoritairement consommés sur place, une petite partie est réexportée, et donc non comptabilisée dans l’empreinte (0,2 t/pers.) : ce sont notamment des emballages plastique et cartons recyclés dans l’Hexagone ou en Inde. Les émissions associées aux importations destinées à la consommation locale sont intégrées dans l’empreinte carbone réunionnaise.
Quant aux émissions générées à La Réunion, elles proviennent pour les trois quarts de la production de biens et de services par les activités économiques locales (3,8 t/pers.). Ces émissions résultent en particulier de la production d’électricité à partir de fioul lourd et de charbon, fortement émetteurs de gaz à effet de serre, mais aussi du transport aérien ou de la mise en décharge des déchets. Très peu d’émissions produites sur le territoire sont rattachées à des biens et services qui sont exportés (0,1 t/pers.), en lien avec la faiblesse structurelle des exportations de l’île.
Puisque destinées à être consommées en dehors de l’île, les émissions engendrées par ces exportations ne sont pas comptabilisées dans l’empreinte carbone réunionnaise, mais réattribuées à celle des territoires de destination.
Les ménages réunionnais, quant à eux, émettent directement 1,3 tonne par personne. Leurs émissions sont principalement liées à la combustion de carburant de leurs voitures, mais aussi à l’usage de la climatisation, des réfrigérateurs et des congélateurs émetteurs de gaz fluorés qui contribuent à l’effet de serre, ainsi que la cuisson au gaz des aliments.
- Une empreinte carbone équivalente, que l’on vive à La Réunion ou dans l’Hexagone, mais qui se décompose différemment -
Rapportée à la population, l’empreinte carbone de La Réunion est du même ordre de grandeur que celle de la France en 2019 (10,3 t/pers.). Toutefois, elle se décompose différemment.
- Le passage à une électricité 100 % renouvelable diminuerait de moitié les émissions locales et d’un quart l’empreinte carbone -
En 2019, les énergies renouvelables (bagasse, hydraulique, photovoltaïque, éolienne) assurent un tiers de la production électrique locale. En 2024, La Réunion a finalisé sa transition vers une électricité quasi intégralement d’origine renouvelable. Les centrales de Bois-Rouge et du Gol remplacent dorénavant le charbon importé d’Afrique du Sud par les pellets de bois en provenance notamment d’Amérique du Nord et d’Australie, en alternance avec la bagasse (déchets de la canne), et, dans une moindre mesure, d’autres biomasses locales. La centrale du Port substitue le fioul lourd transitant par les Émirats Arabes Unis au profit du biodiesel principalement produit à partir de cultures de colza européennes.
La combustion de ces énergies renouvelables pour produire de l’électricité est considérée comme non émettrice de gaz à effet de serre, conformément à la réglementation européenne : elle est en effet compensée par la captation de CO2 assurée par de nouvelles plantations. Les émissions liées à leur transport et à leur extraction sont en revanche intégrées dans l’empreinte carbone.
En 2019, les émissions de la production d’électricité issues des combustibles fossiles s’élevaient à 2 050 milliers de tonnes équivalent CO2. Si la production électrique avait été 100 % renouvelable, ces émissions ne seraient pas comptabilisées, ce qui diminuerait de moitié les émissions produites localement : elles passeraient de 5,2 à 2,9 tonnes par personne. L’impact sur l’empreinte carbone serait quant à elle plus modéré : elle diminuerait de 10,2 à 7,7 tonnes par personne, soit une réduction d’un quart par rapport à la situation observée.
Avec des émissions liées à la production d’électricité comparables à celle de l’Hexagone, l’empreinte réunionnaise en 2019 aurait été bien inférieure à celle de la France, en lien avec un niveau de vie plus faible de la population-
Il y a aussi le fait que nous dépendons fortement de la voiture individuelle.
Cette voiture individuelle est très massivement thermique donc nécessite d'importer des millions de litres de produits pétroliers qu'il a fallu extraire, puis raffiner puis transporter. Puis une fois dans les voitures, ils sont brûlés!
Il faut impérativement diminuer cette dépendance mais pour cela il faut que les politiques mettent le paquet sérieusement:
- faire en sorte que l'on ait moins besoin de nos voitures en piétonnisant les centres villes pour qu'on y circule à pieds et en mettant à disposition des mini-bus électriques gratuits ou utilisables avec le ticket de place de parking
- pour les petites distances, favoriser l'usage de mobilités douces donc toujours la marche ou bien le vélo
- développer les transports en commun: pourquoi ne pas unifier l'ensemble des transports? Un seul titre, une seule application que l'on soit au Tampon, St Denis, St Leu ou St André
- multiplier les téléphériques pour fluidifier les déplacements des hauts vers les bas
- la voiture devra à terme être le moyen de déplacement le moins pratique
- pour les voitures sinon privilégier le passage à l'électrique qui somme toutes sont moins énergivore à l'usage
Tout ce que dis là n'a absolument rien de novateurs, cela fait plus de 20 ans que c'est comme ça dans de nombreuses régions européennes.
Malheureusement, un peu comme cette fixation sur la canne pour l'agriculture et qui nous bouffe une bonne partie de nos finances; la même fixation a lieu dans l'aménagement à propos des routes. Il ne reste que des miettes aux alternatives ... c'est un fonctionnement digne des années 1980-1990
Et il s'agit de passe à 2T de CO² par personne et par an d'ici 2050, donc de réduire le train de vie actuel par 5 ou par 4 si un jour il y a électrification au maximum.