Grâce à la Croix-Rouge

Face à l'absence de médecin, les habitants des cirques formés aux premiers secours

  • Publié le 14 août 2023 à 12:23
  • Actualisé le 14 août 2023 à 12:25
famille Mafate

Ce dimanche 13 août 2023, les habitants du cirque de Mafate ont eu le droit à une formation aux gestes des premiers secours. Une action qui a pour mission de former les résidents au diplôme "PSC1" (Prévention et secours civique de niveau 1) et qui est nécessaire dans un cirque qui ne compte... aucun médecin, ni généraliste, ni spécialiste.

C'est à Grand Place à Mafate que la formation dispensée par la délégation territoriale de la Croix-Rouge française 974 a eu lieu. Une formation particulièrement bien accueillie par les habitants.

"On est preneur de toutes formations", indique Jonathan Libel, gérant d'un gîte à Mafate. "Surtout qu'à Mafate la météo ne permet pas tous les jours un accès rapide au médecin", précise-t-il.

Pour Christelle Oréo, "avoir une telle formation c'est une bonne chose, c'est rassurant".

Chaque personne ayant reçu cette formation deviendra bénévole à la Croix-Rouge et bénéficiera d'une remise à niveau tous les ans, afin de maintenir leurs compétences.

Une formation qui devrait se répéter d'ici le mois d'octobre ou novembre.

- Des Mafatais formés aux premiers secours -

Après cette formation, les Mafatais seront capables de prendre en charge une personne présentant une détresse et/ou un arrêt cardiaque, jusqu'à l'arrivée des secours médicalisés héliportés.

"Il est important que les résidents de Mafate soient formés aux gestes des Premiers secours, surtout pour la prise en charge des personnes qui présentent des malaises ou une détresse vitale, en attendant l'arrivée des secours", indique la Croix-Rouge.

Une compétence bénéfique et nécessaire dans le cirque, pas toujours accessible.

- Les cirques manquent de médecins -

Mafate, Salazie, Cilaos, l'accès à un médecin n'est pas toujours simple dans les cirques et notamment dans les petits ilets. Que cela soit en raison de la météo – ne permettant pas à l'hélicoptère de se poser – ou de l'absence de professionnels de santé.

Il faut savoir qu'à La Réunion, au 1er janvier 2022, Cilaos comptait six médecins généralistes (dont trois âgées de 55 ans ou plus) et aucun spécialiste. À Salazie, cinq médecins officient (dont deux âgés de 55 ans ou plus) et toujours pas de spécialiste, indique l'Agence régionale de santé (ARS).

À Mafate, ce n'est ni l'un, ni l'autre. Toutefois, "la consultation de premier recours est basée sur un dispositif de l’ARS porté par le CHU. Elle est assurée par une équipe médico-soignante du lundi au vendredi sur les 7 dispensaires (pour 9 ilets). Les déplacements des médecins sont eux organisés par hélicoptère les lundi et vendredi". "Deux infirmiers restent présents du lundi au vendredi et se déplacent à pied entre ilets et lors des consultations, il est organisé une dispensation de médicaments pour les patients ayant des pathologies chroniques", ajoute l'ARS.

Des masseurs kinésithérapeutes interviennent également, notamment pour les personnes âgées. Des travaux sont aussi en cours avec le CHU, la mairie de La Possession, l’Ordre des masseurs kinésithérapeutes et l’Assurance maladie.

Pour pallier ce manque de médecins, "l'ARS participe à la recherche de médecins généralistes à travers la mise en place d'appels à candidature et l'accompagnement à l'installation des futurs médecins en lien avec l'Assurance maladie".

De plus, "de façon à mobiliser l’ensemble des leviers d’attractivité du cirque de Salazie, l’ARS a procédé à une requalification des quartiers de Mare à vieille Place et Grand Ilet en zone d’intervention prioritaire du zonage des médecins".

Pour les médecins en activité (aides conventionnelles) : un contrat de stabilisation et de coordination pour un médecin déjà installé dans le territoire fragile (COSCOM) propose une aide financière conventionnelle de 5.000 euros par an pendant 3 ans. Un contrat de solidarité territoriale médecin (CSTM) propose lui au médecin dont l’activité n’est pas situé dans un désert médical une majoration de 25% de l’activité de son activité dans la limite de 50.000 euros par an pour ses vacations en zone sous dense.

Pour un jeune médecin, un contrat de début d’exercice prévoit un complément de revenu de 11.000 euros garanti mensuellement par l’ARS pour un jeune médecin avec une inscription de moins d’un an à l’Ordre des médecins, si son activité dans les territoires fragiles ne dépasse pas 300 actes.

Un contrat d’aide à l’installation d’un montant de 50.000 euros est lui prévu pour une nouvelle installation en zone sous dense (CAIM).

ma.m/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

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1 Commentaires
Templier974
Templier974
2 ans

C'est malheureux de voir ceci. Que font nos députés et sénateurs trice de la Réunion. Ils ont été élu par le peuple alors au boulot bons à rien...Pauvre France.