Ce dimanche 4 juin 2023 est l'occasion de célébrer toutes les mamans en France. Une date symbolique qui rime – malheureusement – souvent avec pubs sexistes, promos sur les aspirateurs et une effusion de rose à tout va. Les vraies problématiques rencontrées par les mères de famille, elles, ne sont que rarement abordées, bien qu'on note – enfin - une évolution ces dernières années en la matière.
Une journée de célébration rattrape-t-elle toutes les inégalités auxquelles font face les mères de famille tout au long de l'année ? Certainement pas, surtout lorsqu'on sait qu'elles sont toujours 80% à consacrer plus d'une heure par jour aux tâches ménagères, contre 36% des hommes, qu'elles représentent 98% des familles monoparentales à La Réunion, et qu'elles sont les premières impactées sur le monde du travail avec des salaires moins élevés et une plus forte proportion d'emplois à mi-temps.
Cette journée rattrape-t-elle le fait que 55 % des mères célibataires réunionnaises vivent sous le seuil de pauvreté, contre 37 % des hommes à la tête d’une famille monoparentale ?
Récemment, une enquête de l'Ifop a voulu mettre en exergue ces tâches domestiques principalement réalisées par des hommes. Sans surprise, cela touche principalement à des activités de bricolage ou de mécanique. On y apprend donc que les hommes sont majoritaires pour "recharger la batterie de la voiture", "percer un trou", "allumer le barbecue", "ouvrir un pote difficile", "tenter de réparer un appareil électroménager ou électronique", ou encore "déboucher une canalisation".
Des tâches qui reviennent évidemment quotidiennement, à l'instar du ménage, des courses ou la garde d'enfant...Finalement, la grande part des corvées quotidiennes restent majoritairement réalisées par les femmes - bien que cela tende à évoluer, bien heureusement. Mais en 2023, nous sommes toujours bien loin de l'égalité, que ce soit en matière d'éducation, d'entretien du foyer ou même de l'emploi.
A y regarder de plus près, il faut tout de même noter que cette trop lente progression des droits des femmes – et des mères – collent finalement plutôt bien avec les origines de cette fête.
Officialisée en 1942 par le Maréchal Pétain, elle visait surtout à encourager la natalité dans une France dévastée par la guerre. Loin des idéaux progressistes actuels, la fête promouvait surtout la vision de la mère de famille, reine du foyer mais cantonnée à ce rôle. On est donc loin de la promotion de l'égalité et du respect. 70 ans plus tard, peut-être est-il temps de changer de disque.
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