Sale temps pour la société Concours Réunion et son ex-gérant qui pourraient être condamnés à payer des amendes salées et un lourd préjudice à la Caisse des dépôts et consignation (CDC) si le tribunal correctionnel suivait les réquisitions de la procureure de la République de Saint-Denis. Un habillage des facturations à la CDC de formations non éligibles au CPF (compte personnel de formation) ainsi que l'utilisation présumée frauduleuse de celui-ci sont reprochés entre 2022 et 2024. Décision le 1er juillet 2025 (Photo : sly/www.imazpress.com)
"Mon chiffre d'affaires a augmenté de 82%. Et alors ?" lance goguenard, Sylvain C., gérant de la société Concours Réunion, placé sous contrôle judiciaire dans l'attente de son procès qui s'est déroulé ce mardi 10 juin 2025 au tribunal correctionnel. Une montée en puissance de cette entreprise de formation fondée en 2007 qui a pour vocation de préparer ses stagiaires aux concours de la fonction publique.
Sauf que là où le bât blesse, c'est qu'une partie des revenus de la société également connue sous le nom de Concours Outremer aurait, entre mai 2022 et juillet 2024, été frauduleusement acquise, selon le parquet.
"Un habillage plutôt malin", selon la Caisse des dépôts et consignations, partie civile au procès et probablement trompée dans l'histoire. La CRC réclame aujourd'hui la coquette somme de 800.000 euros de préjudice financier ainsi qu'un préjudice de désorganisation que le tribunal de Saint-Denis est invité à chiffrer.
- "Pas légal mais pas amoral" -
Tout commence avec la prise en charge de certaines formations et notamment le "Certificat Voltaire" par le Compte personnel de formation (CPF), une nouveauté en 2022. Cette certification permet de parfaire la maitrise de la langue française et l'expression écrite avant de se présenter aux concours des administrations. Sylvain C. flaire le bon filon. "C'était pas légal mais pas amoral", lance-t-il aux magistrats dans une attitude de défiance qui fait bondir la représentante de la société.
La société Concours Réunion va mettre l'accent sur cette certification et la proposer également à ceux qui n'ont pas encore de CPF. Des jeunes la plupart du temps qui ne sont pas encore entrés dans la vie active.
Qu'à cela ne tienne, Sylvain C. et ses salariés auraient conseillé à leurs futurs clients de trouver dans leur entourage un proche dont le CPF est chargé. Ainsi, 68 dossiers selon l'enquête, 40 selon le chef d'entreprise seront falsifiés.
"Cela a permis à des personnes aux revenus modestes d'avoir accès au CPF", justifie le mis en cause de 59 ans, balancé par l'un de ses salariés à l'origine d'un signalement ayant déclenché l'enquête de la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes).
- Du beurre dans les épinards -
Selon la procureure de la République, le recours à la certification Voltaire était devenue '"systématique", celle-ci venant s'ajouter aux formations de préparation des concours.
Toutes deux étaient facturées à la CDC alors que seule la première était éligible au CPF. N'effectuant jamais de contrôle, la CDC a ainsi réglé des dispositifs de formation qui auraient dû rester à la charge des participants, soit 429 dossiers illégalement facturés. Dans sa plaidoirie, l'avocate de la CDC est allée jusqu'à évoquer des formations "fictives", facturées mais, selon elle, jamais suivies tout en fustigeant le succès d'une société dont une partie des revenus "reposent sur la fraude".
Jean, chemise bleue canard, chewing-gum et lunettes de soleil vissées sur le crâne, Sylvain C. est également poursuivi pour blanchiment. Une partie des bénéfices de Concours Réunion a en effet été investie dans la holding du prévenu également poursuivie. "Qu'est-ce que vous avez fait du beurre" ?", questionne le président de l'audience.
Des investissements dans des produits financiers selon l'intéressé, seul bénéficiaire de la SAS Holding Réunion.
18 mois de prison avec sursis, une amende de 50.000 euros, l'interdiction de gérer et d'exercer en tant que prestataire de formation pendant 5 ans ont été requis par Véronique Denizot à l'encontre de Sylvain C. 100.000 euros d'amende pour la société Concours Réunion et 100.000 euros pour la SAS Holding Réunion pour recel de bien obtenu à l'aide d'une escroquerie.
Un coup dur pour le chef d'entreprise si le tribunal venait à suivre la proposition du parquet, Sylvain C. s'étant tout de même préparé au pire nommant un nouveau gérant depuis janvier 2015 tout en continuant à être présent physiquement, un élément visiblement peu apprécié par les juges correctionnels.
Cette histoire de fraude à l'argent public a cependant le mérite d'ouvrir le débat sur les droits ouverts dans le compte personnel de formation des bénéficiaires qui ne les utiliseront jamais. Le tribunal rendra sa décision le 1er juillet 2025.
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Nena d'autre organisme aussi lé voleur
tout les centres de formations sont des profiteurs ils donnent des leçons fictives du bla bla et l etat paie,pour avoir un emploi t es obligé d y aller perdre ton temps pour faire acte de présence.
"Balancé par l'un de ses salariés", autant dire que le travail de journalisme ne se fait plus, et que cela tombe tout cuit dans leur bec. Vous pourriez parler du courage que cette personne a du prendre pour dénoncer ces abus alors que cette personne allait perdre son travail. Mais l'intégrité, le respect ne sont plus d'actualités visiblement.
Bonjour monsieur, nous vous remercions pour votre commentaire. Pourriez-vous prendre contact avec la rédaction à [email protected]