De l'eau de qualité et en quantité tout en respectant l'environnement : tel est le défi ambitieux contenu dans le prochain Schéma directeur d'aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) pour la période 2016-2021, présenté ce jeudi 4 décembre 2014 par Daniel Alamélou, président du comité de bassin, et Michel Moclar, directeur adjoint de la DEAL (direction de l'environnement, de l'aménagement et du logement). Avant la validation définitive de ces objectifs au deuxième semestre 2015, une grande consultation sera lancée à partir du vendredi 19 décembre afin de recueillir le point de vue des habitants et des acteurs locaux sur la politique de l'eau à La Réunion.
"Selon vous, les rivières et les nappes d’eau souterraines sont-elles polluées ?" ; "en général, l’eau du robinet vous semble-t-elle de bonne qualité ?" ; "pensez-vous qu’il soit possible de réduire votre consommation d’eau ?" Voilà certaines des questions auxquelles les Réunionnais seront amenés à répondre dans le cadre de la consultation préalable au prochain SDAGE. "La question est de savoir ce que monsieur tout le monde veut comme politique de l’eau", a expliqué Michel Moclar, directeur adjoint de la DEAL. "Ce SDAGE est un document ambitieux, qui tient la route techniquement, il faut maintenant que les Réunionnais se l’approprient", a-t-il ajouté.
En amont, ce nouveau schéma directeur de la gestion de l’eau a été ardemment préparé lors d’une "phase de concertation avec l’ensemble des acteurs et privés" rythmée par "huit ou neuf réunions", a détaillé Daniel Alamélou. C’est que les enjeux sont d’importance. Alors que 54 % des masses d’eau sont estimées aujourd’hui en bon état, "l’objectif est d’atteindre les 64 %", a confié le président du comité de bassin.
Pour ce faire, la SDAGE 2016-2021 a retenu six orientations :
- préserver la ressource en eau dans l’objectif d’une satisfaction en continu de tous les usages et du respect de la vie aquatique ;
- assurer la fourniture en continu d’une eau de qualité potable pour les usagers domestiques et adapter la qualité aux autres usages ;
- rétablir et préserver les fonctionnalités des milieux aquatiques ;
- lutter contre les pollutions ;
- favoriser un financement juste et équilibré de la politique de l’eau, notamment au travers d’une meilleure application du principe "pollueur-payeur" ;
- développer la gouvernance, l’information, la communication et la sensibilisation pour une appropriation par tous des enjeux.
Reste à savoir comment parvenir à tenir ces objectifs ambitieux. "Ce SDAGE se place dans la continuité du précédent et la question de l’eau demeure une préoccupation profonde", a repris Michel Moclar. "Sur la période 2010-2015, des avancées considérables ont été réalisées au niveau de l’assainissement collectif ou de la recherche de substances dangereuses", a-t-il souligné, tout en insistant : "Il faut se mettre en ordre de bataille pour que la question de la potabilité soit traitée, tout comme le problème de la quantité. L’eau est un bien précieux qu’il faut protéger."
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