Le Prix 2011 de la vocation scientifique et technique des filles a été remis ce vendredi 18 novembre 2011 en préfecture à huit élèves scolarisées en terminale. Cette distinction est remise tous les ans à des jeunes filles ayant choisie de poursuivre avec succès leurs études dans des filières techniques et industrielles, un secteur traditionnellement masculin. Chaque lauréate a reçu 1 000 euros.
Les huit lauréates sont Juliette Bassonvile (classe préparatoire aux grandes écoles physique, chimie, sciences de l'ingénieur - Lycée Leconte de Lisle - Saint-Denis), Késia Hamilcaro (DUT génie civil - Université de La Réunion), Marie Jeanson (classe préparatoire aux grandes écoles physique, chimie, sciences de l'ingénieur - Lycée Leconte de Lisle - Saint-Denis), Élise Michel (classe préparatoire aux grandes écoles - mathématiques, physique, sciences de l'ingénieur - lycée Janson de Sailly - Paris), Laurence Sellier (classe préparatoire aux grandes écoles - physique, technologie, sciences de l'ngénieur - Lycée Lislet Geoffroy - Saint-Denis), Flora Turpin (classe préparatoire aux grandes écoles, mathématiques, physique, sciences de l'ingénieur, lycée Leconte de Lisle - Saint-Denis), Sandré Tarafina (BTS Industrialisation produits mécaniques - lycée Jean-Baptiste de Baudre - Bordeaux), Wendy Grondin (classe préparatoire aux grandes écoles physique, chimie, sciences de l'ingénieur - Lycée Leconte de Lisle - Saint-Denis). Les 8 lauréates ont été retenues par un jury présidé par le préfet, parmi 21 dossiers de candidature.Rappelons que selon les chiffres de l'Insee, le taux de réussite au baccalauréat technologique des filles est pourtant de 81.5%, contre 77.1% pour les garçons (respectivement 84.2% et 83.9% pour le bac général et 78% et 73.3% pour le bac professionnel). Dans le même temps, le taux de réussite des filles au bacgénéral série scientifique est de 90.4%, contre 86.8% pour les garçons.
Les orientations post-baccalauréat n'en restent pas moins très stéréotypées Si les filles représentent 61.9% des étudiant(e)s du supérieur, leur présence est inégale selon les filières. Elles ne sont plus que 28.3% des effectifs en science de l'ingénieur, alors qu'elles trustent les rangs de la filière lettres-sciences du langages-arts avec 80.6% des inscrit(e)s (elles sont encore78.7% en langues).
De la même manière, les Réunionnaises représentent 75.6% des étudiant(e)s inscrit(e)s en écoles paramédicales et sociales, 70.9% des élèves d'IUFM et ... 26% des inscrit(e)s en sciences fondamentales à l'université.
Ces choix d'orientation post baccalauréat, sans grande correspondance avec les résultats scolaires jusqu'à la terminale, ont un impact indéniable sur l'accès à l'emploi des jeunes filles et plus tard sur leur déroulement de carrière. L'enquête "Insertion dans la vie active", menée par le Rectorat auprès des élèves (issu(e)s de CAP, BEP, MC, Bac pro, des classes de seconde et première d'enseignement général et technologique, de terminale technologique et de BTS, 7 mois après leur sortie du système scolaire révèle que 16.3% des garçons ont trouvé un emploi, contre 13.4% des filles. Ces dernières se déclarent par ailleurs déjà inactives à 11.6%, contre 8.2% des garçons.
La tendance s'inverse lorsqu'il s'agit de jeunes sorti(e) de l'apprentissage. 38.9% des filles ont un emploi, contre 30.8% des garçons. (Il est cependant à noter que les Réunionnais sont trois fois plus nombreux à accéder à l'apprentissage que les Réunionnaises).
Ces difficultés se retrouvent plus tard, sur les données du chômage mais également sur le déroulement de carrières en matière d'écarts salariaux et l'accès aux postes d'encadrement. Les Réunionnaises, qui représentent 46.2% de la population active, sont plus touchées par le chômage. En septembre 2011, elles constituaient 50.77% de la demande d'emploi de catégorie A (en recherche active d'emploi et immédiatement disponibles).
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