Vous l’aurez sans doute vu. Alors que chaque année les maisons et balcons de l’île sont illuminés, cette année les fêtes ne brillent pas de mille feux chez les habitants. Les habitants on peu ont accroché des décorations à leur fenêtres, ne laissant que peu voir que, dans un peu plus d’une semaine, on célèbre Noël. Est-ce par conscience énergétique ou alors en dépit de l’inflation ?
On arrête tout, on ne décore plus ? Pas forcément. De plus en plus de villes font preuve d’imagination, et troquent leurs décorations habituelles pour des alternatives éco-responsables.
Chez les Réunionnais, certains ont fait le choix d'opter pour des décorations faites maisons. Des décorations qui ne consomme rien du tout et préserve l'environnement.
Manuela elle, garde les mêmes décorations d'années en années. Toutefois, elle le précise, pour son sapins et ses guirlandes, c'est essentiellement des ampoules LED. "Pour moi que cela soit du LED, ça ne change en rien ma décoration, c'est tout aussi joli et en plus je paye moins cher ma facture." Un plus pour cette maman, qui souhaite faire vivre la magie de Noël à ses enfants, tout en préservant son porte-monnaie.
Josiane, une gramoune de l'Est de l'île fait attention. Toutefois, elle le reconnaît, elle ne lésine pas sur la décoration lumineuse. "Ma met des guirlandes dan mon kour et sur mon balcon comme ça i illumine un peu le quartier."
- Les communes sont plus responsables -
Cadeaux géants, animaux illuminés, palmiers ornés de lumière…. Chaque nuits les abords des routes de notre île sont illuminés. À Saint-Denis par exemple, comme chaque année, la ville se pare de lumière, tout comme le Barachois, devenu le temps de quelques semaines, village de Noël.
Toutefois, cette année, ces illuminations se veulent écolo et respectueuse de l’environnement, notamment dans un contexte de crise énergétique. « Le paquet cadeau, grande nouveauté de cette année, ne représente pas plus de 88 euros par jour pour 45 jours d’illuminations », déclare la mairie. Concernant les 2.500 décors lumineux, tous sont en LED.
Une logique écologique que la commune veut suivre tout au long de l’année, pas seulement lors des fêtes. Pour donner un exemple, sur les sites sportifs de Saint-Denis, tous les projecteurs ont été remplacés par des LED.
Au Port, si la commune brille, le maire n’en reste pas moins sensible à la sobriété énergétique.
« Nous avons été vigilants sur la consommation d’énergies, tout en veillant à l’amélioration du rendu », déclare le maire, Olivier Hoarau.
Au-delà de la fête, la commune du Port s’est également engagée à « effectuer des dépenses sur le changement du mode d’éclairage public ». « Nous économisons 50% de notre consommation annuelle », ajoute Olivier Hoarau.
Au Tampon, c’est plutôt l’inverse. Les décorations sont moins nombreuses que les années précédentes. Mais celle présentes suffisent pour les habitants du Sud. « Pour 2022, la commune a investi dans de nouvelles illuminations pour proposer une manifestation qualitative et moderée sur le parvis de la mairie », déclare la commune. Le tout, « en optant pour du matériel moins consommateur d’énergie ».
Pour la première fois, la commune a également mis en place une programmation nocturne afin de supprimer la consommation électrique de ces illuminations à partir de 00h30.
Hors temps de Noël, la commune d’André Thien Ah Koon a également fait le choix de moderniser l’ensemble de son éclairage public routier. « L’éclairage public routier représente 20% de la consommation électrique de la commune avec 985 MWH en 2021 », nous explique-t-on. « Il a ainsi contribué aux émissions de gaz à effet de serre à hauteur de 768 tonnes équivalent de dioxyde de carbone. »
« La modernisation de l’éclairage public vise à remplacer tous les points lumineux énergivores de la commune », soit 4.775 luminaires. Remplacer les luminaires et éteindre la nuit, voilà deux axes qui « ont pour objectif de diminuer la consommation énergétique de 80 à 90% ».
Dans le Sud également, à l’Étang-Salé, la commune a misé sur des illumination LEd avec des décors écologiques. « Tous sont en BIOPRINT, c’est-à-dire des biomatériaux recyclable et biodégradable à base de canne à sucre transformée en bioéthanol déshydraté, ce qui donne des granules qui sont ensuite injectées dans une imprimante 3D afin de produire des structures », nous indique la commune.
Des communes qui brillent, à l’inverse de certaines villes où, faute de budget – comme à Sainte-Marie – il a été décidé de ne pas mettre d’illuminations. « L’heure est à la sobriété », nous dit-on.
- Privilégier les guirlandes basse consommation -
Tous ces petits plaisirs de la période des fêtes ne sont en effet pas anodins pour le climat. Selon l’ADEME (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie), les illuminations de Noël durant les fêtes de fin d’année consommeraient, rien qu’en France, l’équivalent de 1 300 MW. Autrement dit environ la puissance d’une centrale nucléaire.
À l’heure de la sobriété donc, chacun décore selon ses envies. L’apparition des luminaires à LED considérés comme non énergivores ont en tout cas changé les habitudes des ménages.
La puissance d’une guirlande lumineuse s’élève à 50 watts, l’équivalent de sa consommation énergétique par heure d’utilisation. De ce fait, pour un dispositif qui reste allumé de 18h à 23h par exemple, la consommation journalière est de 250 watt-heure. En comptant 20 jours, elle sera de 5 kWh.
Sachez que les guirlandes à LED permettent d’économiser de l’énergie puisqu’elles consomment 35 fois moins d’énergie qu’une ampoule incandescente traditionnelle et jusqu’à sept fois moins qu’une ampoule basse consommation. Elles sont plus résistantes avec une durée de vie est estimée entre 50.000 et 100.000 heures contre 6.000 à 15.000 heures pour les ampoules basse consommation, et un millier d’heures pour les lampes à incandescence.
Il existe également les guirlandes à ampoules LED solaires. En effet, comme son nom l’indique, ce type de luminaire dispose de son propre panneau solaire. Il est relié à une batterie affichant une autonomie accrue qui se charge en journée et reste fonctionnelle toute la nuit. Pas besoin de raccorder les guirlandes à ampoules LED solaires au réseau électrique
Enfin, elles sont moins dangereuses : en plus d’être peu cassantes, les LED ne chauffent pas et ne risquent donc pas de brûler au toucher.
Alors quoi ? On arrête tout, on ne décore plus ? Non, on fait surtout attention pour que ce Noël soit plus respectueux de l’environnement. Un programme moins traditionnel, mais toujours aussi magique.
ma.m/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com