Loin d'apaiser les inquiétudes de 85 % de Réunionnais (sondage Ipsos), la charte signée ce jeudi 28 août 2008 entre Yves Jégo, secrétaire d'État à l'outremer, et la grande distribution en faveur du pouvoir d'achat a recueilli la grogne des consommateurs qui espéraient une baisse immédiate des prix. Face à la levée de boucliers des associations, des syndicats et de certains politiques comme le PCR, Yves Jego a voulu calmer les esprits avant de quitter l'île.
La signature de la charte n'a pas fini de faire couler de l'encre. Le collectif " Agir pou nout tout " de Jean-Hugues Ratenon dénonçait ce vendredi matin une " mascarade " quand la CGTR et son secrétaire général Yvan Hoareau évoquaient un " mauvais tour de prestidigitation ". Quant à Eric Petit, de l'UFC Que choisir, il n'hésitait pas à parler de " poudre aux yeux ". Face aux réactions négatives, le secrétaire d'Etat à l'outre-mer a clarifié certains points.Une première étape
"Les gens sont déçus car il n'y a pas eu d'effet d'annonce de la part du gouvernement, je suis simplement venu appliquer l'une des propositions émises par l'observatoire des prix, a-t-il expliqué dans un entretien au journal télévisé d'Antenne. La charte constitue l'une des solutions à cette situation très difficile qu'est la hausse des prix. C'est une première étape. Il y a d'autres actions à mettre en ?uvre. Je reste persuadé que si on ne fait rien, on ne réglera pas le problème des Réunionnais ".
Le secrétaire d'Etat a appelé à la patience et à la modération " Personne n'imaginait qu'en une nuit, les prix allaient diminuer. Les syndicalistes font leur publicité sur cette affaire mais, au fond, ils n'ont pas plus de solutions que les autres a-t-il poursuivi ". Le secrétaire d'Etat a indiqué qu'un panier de la ménagère type allait être créé avec une centaine de produits. Tous les quinze jours, les services de l'Etat se rendront dans les grandes surfaces pour relever les prix et les publier.
Rendez-vous en novembre
Dans deux mois, Yves Jego viendra constater s'il y a eu une baisse réelle de tarifs sur ces produits de première nécessité. Concernant un éventuel coup de pouce de la part de l'Etat, sur la TVA par exemple, le ministre ne s'avance pas, rappelant une nouvelle fois qu'elle est déjà très réduite dans l'île.
Il estime par ailleurs que des efforts ont déjà été faits puisqu'il n'y a désormais plus de taxe sur le riz. D'autres moyens d'aider à l'amélioration du pouvoir d'achat sont à l'étude. Une rencontre est ainsi prévue le 11 septembre 2008 avec Le président de la Région pour discuter de la question de l'octroi de mer. Mais le secrétaire d'Etat reste convaincu que, pour vraiment faire baisser les prix, il faut avant tout " plus de produits péi, moins d'importation de produits de marque et plus de concurrence ". Et d'évoquer, pour conclure, l'arrivée prochaine de nouvelles enseignes dans notre île.
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