Suppression des crédits à la mobilité

La filière culture et sport en péril

  • Publié le 5 août 2008 à 00:00

L'Etat a annoncé ce mardi 5 août 2008 qu'il envisageait de supprimer l'aide à la mobilité accordée aux étudiants des filières sport et culture au motif que ces domaines n'offrent pas de débouchés professionnels. Face à cette menace, la Région se mobilise.

Le gouvernement pourrait empêcher 80 jeunes des filières culture et sport d'effectuer des formations en métropole et à l'étranger au motif que les emplois dans ces domaines sont de plus en plus rares. Jusqu'à présent, pour pouvoir enrichir leur expérience hors département et ainsi achever leur apprentissage dans les meilleures conditions possibles, les étudiants recevaient une bourse (appelée PIJ : projet initiative jeunes), versée par l'ANT, et fixée à 305 euros par mois. Ce subside leur permettant d'assumer le quotidien. L'ANT versait également une aide au transport aérien. La Région complétait pour sa part l'accompagnement du jeune en prenant en charge ses frais de scolarité et en lui accordant une allocation supplémentaire pour l'hébergement (d'un montant de 395 euros par mois).

80 jeunes dans l'incertitude

Or l'aide à la mobilité octroyée par l'Etat, via l'ANT, est aujourd'hui en passe de disparaître suite à des restrictions budgétaires. A travers cette menace, c'est l'ensemble du processus d'accompagnement qui est remis en cause. Pour Wilfried Bertile et Alain Armand, élus de la Région respectivement délégués à la mobilité et à la culture, la décision du gouvernement est " incompréhensible " et la raison invoquée " fallacieuse et ambiguë ", d'autant plus que les crédits sont disponibles. Alain Armand dénonce un " prétexte ", masquant une nouvelle " déclinaison d'un désengagement de l'Etat ". En dix ans, 1000 jeunes Réunionnais ont bénéficié de cette bourse et sont devenus danseurs, techniciens de plateau, photographes ou designers. C'est la preuve que des débouchés existent bel et bien. Pour la Région, cette mesure annoncée par l'Etat va totalement à l'encontre de la nouvelle loi-programme (débattue au parlement en octobre prochain) pour l'outre-mer qui entend oeuvrer pour le développement de l'économie réunionnaise et la promotion de l'excellence. Priver ces jeunes de formations, c'est en effet empêcher un " véritable investissement sur l'humain " et priver la Réunion de futurs cadres. La Région en appelle à la mobilisation de la population et des pouvoirs publics afin que l'Etat revoie au plus vite sa copie. Une nouvelle réunion sur le sujet est prévue ce vendredi 8 août à la préfecture. Elle rassemblera le comité de pilotage sur la mobilité, à savoir la Région, le Département et l'ANT.

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